Terne et plate "élection" présidentielle !!!

Cette "élection" est qualifiée d'ailleurs de mascarade électorale.
Cette "élection" est qualifiée d'ailleurs de mascarade électorale.

La lecture des articles d’anciens militaires de l’ANP parus dans différents organes de la presse algérienne est fort instructive sur l’esprit de défaitisme et de catastrophisme à propos des prochaines "élections" présidentielles.

Comme tout citoyen algérien intéressé par la chose politique je me suis posé la question suivante :

- Pourquoi des personnalités politiques et des anciens gradés de l’ANP demandent à la veille d’une élection l’intervention des forces armées soit pour interrompre le processus électoral ou pour initier et conduire une transition démocratique post 17 avril 2014 ?

Seraient-ils nostalgiques de leur treillis, de leur force de commandement, ou n’arrivent-ils pas à admettre que l’armée peut s’accommoder d’une posture légaliste sous les ordres du président de la République et dans le cadre des dispositions constitutionnelles ?

La démocratie implique dans son essence la primauté du Politique sur le militaire, elle récuse toute pratique qui la subordonnerait à une quelconque institution du gouvernement, fût-elle prééminente de par sa vocation d’œuvrer pour l’unité Nationale et la sauvegarde de l’intégrité territoriale.

Des déclarations récentes de sa haute hiérarchie ont confirmé l’option d’un retrait ayant comme signification l’observance d’une position de neutralité, car jamais une élection n’a été entourée d’une telle incertitude et d’une telle panique dans toute l’histoire de l’Algérie indépendante.

Les discours pompeux et grandiloquents des représentants du président-candidat ont sont la preuve d’une campagne électorale bâclée, impréparée et volontariste plus qu’il en faut, faute de projet sérieux, le premier ministre sortant promet l’émiettement à la tronçonneuse du territoire national en plus de circonscriptions. L’exemple d’el Eulma et d’Ain M’lila qui deviendraient wilayas après le 17 avril n’est qu’un avant-goût de la volonté d’assouvir une clientèle de fonctionnaires du statu quo, de plus en plus nombreux et menaçants.

La décentralisation : la solution

L’avenir des territoires gagnerait en plus d’efficacité en un regroupement salutaire des localités et des grandes villes en régions métropolitaines ou en gouvernements locaux élues au suffrage universel. La décentralisation est censée redistribuer, à l’échelle régionale, les compétences des collectivités, en développement économique, action sociale et en aménagement du territoire. C’est le passage aussi du normatif au conventionnel avec des super Wali ou Gouverneurs Manageurs du territoire. Avec les coups de cisaille promis par le premier ministre, on s’achemine vers un système des collectivités locales autobloquant qui freinera toute initiative.

La démocratie n’est pas le produit de simples promesses électoralistes ou d’un électoralisme formel, le pouvoir ayant écarté toute perspective d’alternance, tente de justifier la prochaine participation aux élections non pas par le danger intégriste mais par le maintien nécessaire de la stabilité et de la sécurité.

D’autres analyses politiques plus ou moins sérieuse affirment que l’Algérie ne pourra nullement faire l’économie d’une élection anticipée d’ici peu et que les décideurs sont à la recherche d’une solution pour l’après 17 avril. Mais si tel est le cas et tels sont les scénarios futurs, pourquoi ce passage en force, pratiquement par effraction ; pourquoi ce mandat de plus, au risque de l’écourter expéditivement ?

Ce qui taraude aujourd’hui le plus la conscience politique des Algériens c’est leur recherche désespérée d’espoir en un avenir meilleur dans leur propre pays, la liberté de s’associer, le droit de manifester et de s’organiser, la liberté de choix de leur représentant, loin de tout débat stérile et anesthésiant entre vrai Moudjahidine-faux Moudjahidine, éradicateurs-réconciliateurs, participationnistes-abstentionnistes…, ces schismes et divisions sont allés en s’approfondissant et prirent en otages un discours politique indigent et indigeste se limitant à insulter le président de la République afin de dédouaner l’armée ou vice versa, l’OMC et le FMI, le printemps arabe, le Qatar, le voisin marocain et d’autres sujets très loin des préoccupations quotidiennes et majeures des citoyens algériens. Du désir de justice et du désir de rupture. De la double négation des deux extrêmes que sont la tyrannie de la bureaucratie et l’esclavage moderne. Aussi, le peuple récuse l’absence des normes et des valeurs, il s’oppose résolument à l’idée que l’ordre politique se situe en dehors de l’ordre constitutionnel, il s’oppose dans ces élections et parfois avec violence regrettable à l’idée d’voir comme interlocuteur, des institutions formelles sans aucune représentativité et plus graves encore, sans pouvoir décisionnel.

Ce logiciel du discours politique excédentaire et insignifiant par conséquent pose, dès lors, le problème de la classe politique et de ses effets sur la société, face à des discours de types séparatistes, régionalistes et populistes, comment les citoyens pourront-ils faire entendre leur voix sans recourir à l’ultime violence ? Pour, non seulement contester, auditer les politiques publiques, mais aussi proposer, et participer aux affaires de la cité.

Pourquoi les résultats de l’action collective de l’opposition sont toujours contraires aux volontés des acteurs ? Y a-t-il blocage dans les propriétés intrinsèque des problèmes «objectifs» ou dans la structuration sociale du champ de l’action de l’opposition ? Car aucune crise du système de gouvernance n’existe en soi. Elle n’a d’existence que pour autant qu’il y ait un construit social éthique et moral capable de la traiter.

L’éthique et la morale peut et doit s’analyser ici comme un construit, une trouvaille citoyenne qui structure et fédère les oppositions de telle sorte que, dans la poursuite de leurs intérêts propres et individuelles, les acteurs de l’opposition ne se ruinent pas mutuellement. Les attaques en règle de la candidate du parti des travailleurs contre le candidat des légitimités nouvelles, pose le problème de la coopération et de l’interdépendance entre acteurs poursuivants des intérêts divergents sinon contradictoires.

Cette compagne électorale a eu un seul mérite, elle nous a permis de découvrir le déphasage entre les exigences de l’Algérie et le discours ampoulé du régime, la santé nonchalante du président-candidat révèle de l’équation : fin biologique égale fin systémique et politique du régime. Reste à reconnaître maintenant le caractère construit de nouveaux modes d’action et d’organisation des oppositions, c’est reconnaître le caractère construit du changement. 

Enfin, il se peut qu’on soit tellement naïf au point de ne pas diaboliser ce processus électoral en espérant que le président-candidat démissionnerait quelques mois plus tard en écourtant son mandat et en convoquant des élections anticipées dans le respect du processus constitutionnel, l’avenir proche nous le dira !

Djalal Firas Ferhat

Enseignant de Géographie économique EPSECG d’Oran

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Khalida targui

monsieur Ferhat vous allez fort bezef avec super Wali et Gouverneurs manageurs, allah yastour, on est dans la BD science fiction grave pour des wali qui arrivent meme pas a tenir propre la poupelle d'un douar, pour les initiatives freinées vous venez d'où? TOUT est frein fi bled meme el mokh des gens et puis vous concluez demission aprés quelques mois et elections anticipées encore du flouss disparu pour rien et encore du flouss pour un autre rab djair come disent nos internautes mabouls, je chiale