France : claque pour la gauche, essor de l'UMP et percée du FN

François Hollande tirera-t-il les leçons de cette claque électorale.
François Hollande tirera-t-il les leçons de cette claque électorale.

La majorité de gauche a subi dimanche la sanction annoncée au second tour des municipales sans avoir pu contenir l'essor de l'UMP et de ses alliés centristes, de même que la percée du Front national, qui s'impose dans plusieurs villes.

Les listes de droite s'imposent avec 49% des voix au niveau national, contre 42% à la gauche et 9% au FN, d'après BVA. Selon des résultats partiels, après Hénin-Beaumont au premier tour, le FN prend le contrôle de Fréjus (Var), de Hayange (Moselle), de Villers-Cotterêts (Aisne), Cogolin (Var), "Beaucaire apparemment", a annoncé sur France 2 la présidente de la formation d'extrême droite, Marine Le Pen. L'ancien président de "Reporters sans frontières" Robert Ménard, soutenu par le FN, l'emporte à Béziers (Hérault).

"Le FN réussit le meilleur score de toute son histoire à une élection locale", s'est réjoui sur TF1 le vice-président du FN, Florian Philippot, qui a été battu à Forbach (Moselle), tout comme le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, à Perpignan.

"Il faut désormais compter avec une troisième force politique dans notre pays", a dit Marine Le Pen, qui demande à François Hollande d'"enterrer" le pacte de responsabilité, clé de voûte de sa politique de redressement.

Même si elle a conservé Paris, "l'arbre" symbolique censé masquer une forêt d'échecs cuisants, la gauche ne sera pas parvenue à mobiliser son électorat traditionnel dans l'entre-deux-tours, signe d'un désaveu tenace envers François Hollande et sa politique. L'abstention, qui avait déjà atteint un taux sans précédent au premier tour (36,45%), s'établit, record historique, à 38,5%.

"Nous entendons"

Les déçus du "hollandisme" ont, pour une bonne part, soit grossi les rangs des abstentionnistes soit reporté leurs voix vers les listes du FN, qui réussit le pari de l'implantation locale sans toutefois déclencher une vague "bleu marine".

Le chef de l'Etat s'est engagé dès après le premier tour à tirer les enseignements de "l'avertissement" des Français, en promettant d'oeuvrer "plus vite", "plus fort" au redressement. Un remaniement gouvernemental, annoncé dans les prochains jours, devrait amorcer cette phase de reconquête de l'opinion.

"Nous entendons, nous entendrons le message des électeurs", a déclaré sur TF1 la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, qui a confirmé un prochain geste fiscal pour les ménages les plus modestes. "Il y a des Français qui souffrent" et "il nous faut renouer le dialogue sur un certain nombre de points de notre politique", a-t-elle concédé.

L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, a réclamé "un très fort changement". "Le vrai sujet, c'est d'apporter des réponses, des réponses qui soient concrètes en matière de justice sociale", a commenté la ministre écologiste du Logement, Cécile Duflot, sur France 2.

Angers et Reims basculent à droite

La droite s'était fixé pour objectif - mesuré - de renverser le rapport de forces dans les quelque 1.100 communes de plus de 9.000 habitants contrôlées jusqu'ici à 54,5% par la gauche. Elle réussit son pari : après avoir pris 29 villes à la gauche au premier tour, 80 à cent villes devraient compléter l'équation dimanche.

Dès à présent, Saint-Etienne, Angers, Reims, Quimper, Tourcoing, Limoges, Nevers, Dunkerque, Belfort, Angoulême, Périgueux, Amiens, Laval basculent à droite, selon des résultats provisoires.

Pour l'heure, la gauche conserve Metz, Rennes, Brest, Lens, et conquiert Avignon. Le second tour était marqué par une inflation de listes due à la poussée du FN : 986 triangulaires et 207 quadrangulaires. "Il s'agit sans doute de la première grande victoire électorale à une élection locale de l'UMP depuis sa création" en 2002, a dit le président de l'UMP, Jean-François Copé, sur TF1.

"Il s'agit vraiment des conditions d'une vague bleue", a-t-il poursuivi. "C'est une très grande sanction pour la gauche". L'ancien Premier ministre Alain Juppé a lui parlé "de beaux éléments de succès pour l'UMP", se gardant de tout triomphalisme.

Reuters

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