France : à Roissy, le ministre des A.E marocain passé à la fouille

Salaheddine Mezouar et Laurent Fabius, les ministres des Affaires étrangères marocain et français.
Salaheddine Mezouar et Laurent Fabius, les ministres des Affaires étrangères marocain et français.

Le ministre des Affaires étrangères du Maroc avait été fouillé à l'aéroport Charles-de-Gaulle, en dépit des règles et usages diplomatiques.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a présenté ses excuses à son homologue marocain Salaheddine Mezouar, soumis mercredi à un contrôle policier lors d'un transit à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle, un épisode qui intervient dans un contexte déjà tendu entre Paris et Rabat. "Laurent Fabius a appelé son homologue marocain afin de lui transmettre les excuses des autorités françaises pour le désagrément qui lui a été occasionné alors qu'il transitait à l'aéroport Charles-de-Gaulle", a indiqué vendredi le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal.

"Le ministre a immédiatement demandé aux service compétents duministère de l'Intérieur et d'Aéroports de Paris que tout soit mis en oeuvre pour faire respecter strictement dans les aéroports français les règles et usages diplomatiques s'appliquant aux ministres des Affaires étrangères comme aux chefs d'État et de gouvernement", a-t-il ajouté. Selon la presse marocaine, Salaheddine Mezouar a été soumis mercredi à un contrôle policier malgré son passeport diplomatique. Le quotidien As-Sabah, qui parle de "nouvelle humiliation", indique que Salaheddine Mezouar a subi une fouille et a dû enlever "sa veste, ses chaussures, chaussettes et sa ceinture".

Contexte tendu entre Rabat et Paris

Cet épisode peu diplomatique survient dans un contexte déjà tendu entre Rabat et Paris, en froid depuis un mois à la suite de plaintes en France pour tortures à l'encontre du patron des services secrets marocains Abdellatif Hammouchi. Les autorités marocaines, courroucées, ont suspendu leur coopération judiciaire avec la France, et en dépit de tentatives d'apaisement de Paris, la mesure n'a pas encore été levée. Plus encore, le Maroc a annoncé en début de semaine avoir à son tour engagé des poursuites judiciaires en France contre les auteurs (des Franco-Marocains pour la plupart, soutenus par une ONG) de ces plaintes pour tortures.

"Nous travaillons avec les autorités marocaines pour pleinement rétablir la coopération bilatérale, notamment dans le domaine judiciaire", a déclaré Romain Nadal, assurant que "les relations (entre Paris et Rabat) sont bonnes, confiantes, très amicales". "La coopération bilatérale reste très forte et n'est pas affaiblie par les événements récents", a-t-il assuré.

AFP

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