Au secours, Ouyahia est de retour !

Ahmed Ouyahia.
Ahmed Ouyahia.

Après avoir été débarqué du RND sans ménagement et surtout sommé de se taire, Ahmed Ouyahia réapparait sur la scène politique.

L’homme n’a pas changé d’un iota. Ahmed Ouyahia cultive toujours la même suffisance qui l’a caractérisé, le même ton hautain, la même assurance d’avoir raison contre tout le monde. La même condescendance avec le sourire en coin. En petit soldat du système, il a été rappelé pour seconder le clan au pouvoir, comme il sait bien le faire, dans ces moments troubles où l’Algérie d’en bas gronde de colère et de réprobation du système.

L’homme n’a pas froid aux yeux, il est capable des pires contractions, on le savait déjà de part son interminable parcours au sommet du pouvoir. En cela comme en d’autres critères, rien ne le différencie d’un Amara Benyounès, d’Amar Saadani, Amar Ghoul ou son ennemi intime Abdelkader Bensalah. Ils ont tous le même logiciel politique. Le soutien à Bouteflika et par-delà le contrôle de l’Algérie, quel qu’en soit le prix ou les renoncements.

Ainsi, qui va croire ce dernier invité du précarré de Bouteflika quand il avance sans ciller que «les généraux n’ont jamais fabriqué les présidents en Algérie». Une énormité ! L’autre «vérité» d’Ouyahia est la santé du président qu’il dit avoir rencontré deux fois. Et de reconnaitre à moitié que «le Président est certes malade, mais il a préservé ses capacités morales et son intelligence». Il ne manque que ses capacités physiques sur lesquelles Ouyahia ne se prononce pas car la couleuvre eut été trop énorme à faire avaler. Mais d’autres se sont chargés de le faire avec un autre lexique. Comment aujourd’hui dans le grand âge, malade, le candidat-président peut-il diriger l’Algérie alors qu’il n’en a pas été capable quand il avait ses capacités mentales et physiques ? Décidément, le cynisme n’a plus de limites. 

On le disait en rupture avec le clan présidentiel l’été dernier, voire même probable candidat à la présidentielle. Selon nos sources, Ouyahia avait même convaincu certains de ses nouvelles ambitions, il a par ailleurs chargé certains de le faire savoir dans certains milieux. Que s’est-il passé depuis ?

Le rappel d’Ouyahia comme celui de Belkhadem, tous deux serviteurs zélés devant l’éternel, répond à une volonté manifeste des tenants du pouvoir d’empêcher toute organisation de transition, et le maintien du statu quo. La protestation citoyenne leur fait craindre le pire. Perdre le pouvoir. D’où le rappel du ban et de l’arrière-ban de sa clientèle pour le soutenir. Le dernier arrivé est le syndicat des milliardaires algériens. Le forum des chefs d’entreprises qui se déchirait entre pro-Bouteflika et pro-Benflis vient de déclarer finalement son soutien au "président malade" et néanmoins candidat à sa propre succession. Et derrière le rideau, Saïd Bouteflika, tel un Raoul Castro héritier de son frère à la tête de Cuba, tire les ficelles, et attend patiemment son heure.

Voilà, tous les courtisans et huiles du pouvoir se sont finalement ligués pour poursuivre l’entreprise de mise sous séquestre du pays.

La drôle de présidentielle ne sera plus qu’une date anecdotique du longue nuit du règne de Bouteflika. Deux événement à retenir : après avoir interdit le quotidien Le Matin et emprisonné son directeur, le pouvoir vient de tuer Al Atlas Tv. Après ça et bien d’autres raisons, qu’on ne nous dise surtout pas que l’Algérie est une démocratie, comme la laissé entendre un ovni de la précampagne, un certain Nekkaz.

Enfin, le Conseil constitutionnel vient de prouver, au grand désespoir de ceux qui attendaient de lui quelque sursaut de légalité, qu'il n'est qu'une simple chambre d'enregistrement des puissants de l'heure.

Hamid Arab

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Commentaires (13) | Réagir ?

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papa papa

C'est notre berlusconi en plus dangeureux...

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ali HORR

Son retour était prévisible et ne constitue aucunement une surprise. Ce larbin de service, sans foi ni loi comblera un vide au sein des services de la présidence et permettra d'y faire face non seulement à la campagne présidentielle, mais celle d'après, en cas de réélection de son maître. Le pouvoir vicieux et rusé sait pertinemment qu'une candidature de Ouyahia à la présidence n'est nullement envisageable pour le moment, au regard de son impopularité auprès du peuple Algérien. Mais rien ne l'empêchera de devenir vice-président, après la révision de la constitution et d'assouvir enfin son rêve de toujours;devenir président de la république.

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