France (municipales) : le FN, avec près de 600 listes, veut gagner des villes

Marine Le Pen veut conquérir des villes.
Marine Le Pen veut conquérir des villes.

Le Front national tentera de conquérir dix à quinze villes aux élections municipales des 23 et 30 mars et d'amorcer un maillage local qui lui fait défaut dans sa stratégie de conquête du pouvoir, dans l'attente de pouvoir briller au scrutin européen.

Le parti de Marine Le Pen, qui a réussi à constituer 596 listes, contre 119 en 2008, va surtout s'inviter dans de nombreuses triangulaires et compliquer la donne tant pour le Parti socialiste que pour l'UMP.

La population sera couverte à 32% par les listes FN ou Rassemblement Bleu Marine mais ce succès est quelque peu terni par le retrait, par le préfet, de la liste de Grand Quevilly, en Seine-Maritime.

La majorité des candidats ont en effet demandé leur retrait en assurant avoir été inscrits sur la liste sans leur accord, ce que conteste le FN, qui entend porter plainte pour manoeuvres en vue de fausser le scrutin contre des socialistes. Selon Nicolas Bay, le directeur de campagne du FN, des élus PS ont exercé des "pressions méthodiques" dans plusieurs villes du département sur des candidats FN bénéficiant d'aides et d'allocations diverses pour qu'ils se retirent.

"Ce sont des méthodes scandaleuses contre lesquelles nous allons porter plainte", a-t-il dit vendredi lors d'une conférence de presse, se félicitant de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Rouen.

Comme Marine Le Pen la veille, Nicolas Bay a estimé que le FN avait un potentiel électoral lui permettant d'espérer ravir dix à quinze municipalités. Les sondages annoncent des victoires possibles pour le parti frontiste à Fréjus et Brignoles (Var), Saint-Gilles (Gard), Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Forbach (Moselle) ou Cavaillon (Vaucluse).

Le casse-tête des triangulaires

"Mais il y a des dizaines de communes où nous pourrions l'emporter dans des situations de triangulaires comme en 1995", où le FN avait conquis Toulon, Marignane et Orange, a souligné Nicolas Bay.

Le Front national, qui n'a pour le moment qu'une cinquantaine de conseillers municipaux, espère en faire élire cette fois 1.000 et constituer un réseau d'élus locaux indispensable pour les élections sénatoriales de septembre, les régionales de 2015 et les législatives de 2017.

Il pourrait profiter d'une forte abstention de l'électorat de gauche déçu par François Hollande et son gouvernement pour s'inviter à plus de triangulaires que prévu, une situation dont la droite pourrait être la principale victime.

L'UMP reste sur sa ligne consistant à maintenir partout ses candidats, de sorte qu'aucun électeur ne se trouve en situation de devoir choisir entre le FN et le PS, ce qui affaiblit selon lui le parti de Marine Le Pen.

Mais il n'est pas à l'abri de retraits de candidats UMP refusant la victoire de la gauche, en particulier dans le Sud-Est où la porosité entre la droite et l'extrême droite est la plus forte.

Le PS s'en tient pour sa part au désistement républicain en faveur de l'UMP en cas de victoire possible du FN. Mais selon une enquête publiée mercredi par Libération, nombre de candidats PS n'appliqueront pas les consignes de retrait et resteront au second tour au risque de faire gagner le parti de Marine Le Pen. Cela a été le cas aux législatives de 2012 à Carpentras (Vaucluse), où Marion Maréchal-Le Pen a ainsi pu l'emporter.

Reuters

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