Bouteflika candidat à un 4e mandat : pathétique !

Bouteflika, un pathétique président.
Bouteflika, un pathétique président.

Très affaibli, le président algérien a fait annoncer sa candidature par son Premier ministre. Une tragi-comédie qui s'explique par le soutien de la France, de la Russie et des Etats-Unis au vieux raïs.(*)

Pathétique. L’annonce du président Abdelaziz Bouteflika de briguer un quatrième mandat, le 22 février dernier, par son Premier ministre Abdelmalek Sellal, était pathétique. Comme son apparition sur la chaîne publique de la télévision algérienne qui a suivi, puisqu’il est resté muet, le sourire figé, se contentant de quelques mouvements de bras et de quelques coups d’œil à la caméra. Même les Soviétiques n’avaient pas osé une telle mise en scène !

A 76 ans, très affaibli - c’est un euphémisme - par son cancer et un accident vasculaire cérébral, Abdelaziz Bouteflika ne tient donc pas sa promesse de "laisser la place aux jeunes", comme il l’avait dit lors de son dernier discours à Sétif, en mai 2012. "Ma génération a fait son temps", avait-il martelé alors. Presque deux ans plus tard, le voilà décidé à rempiler !

Tragi-comédie

Alors pourquoi cette tragi-comédie ? Une source sécuritaire a affirmé au "Nouvel Observateur" qu’un compromis aurait été trouvé avec l’armée et avec Saïd, frère cadet de Bouteflika mais surtout chef du clan présidentiel, pour qu’il puisse mourir à son "bureau", afin que lui soient organisées des funérailles nationales. Comme pour feu Boumediene et Boudiaf, assassiné, en 1992.

Comme toujours, malgré la férocité des affrontements en coulisse, les différents clans qui se partagent le pouvoir se sont donc neutralisés pour aboutir à un accord. Conséquence : rien ne bouge. Et cette nouvelle candidature de Bouteflika prouve que l’immobilisme est en marche !

Dès son accession au pouvoir, en 1999, imposé par l’armée, le président a dû composer avec elle. Il affirme alors que les militaires ne lui ont pas dicté de "ligne rouge" et qu’il ne cèdera pas un pouce de ses prérogatives. Et pourtant… Quand il exige le départ de deux généraux de l’état major (Mohamed Lamari, chef des armées, et le tout puissant patron du DRS, les services secrets, Mohamed Médiene), il n'obtiendra gain de cause, en 2004, que pour le premier, qui s’était prononcé contre un deuxième mandat du chef de l’Etat. En revanche, il ne parviendra pas à déloger le chef des services, baptisé "Reb Dzeyer", "Dieu d’Algérie", par la population. Et qui, à 73 ans, occupe le poste depuis maintenant 23 ans.

Cogestion avec l'armée

Quoi qu’il en dise, le raïs a été obligé de cogérer le pays avec une armée, héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), faiseuse de roi. Mais dans ses rapports tumultueux avec l’institution militaire, Bouteflika n’a pas lâché totalement prise. Il réaffirme haut et fort qu’il ne sera pas un demi-président. Il exerce son droit, en tant que chef des armées, de nommer des jeunes généraux, moins politisés et formés en Occident.

Un bras de fer s’engage avec les généraux, qui va durer tout le temps de ses trois mandats. Car les généraux savent qu’ils ne peuvent pas destituer le président, qui bénéficie du soutien de la France, des USA et de la Russie. Ces trois pays, engagés dans la lutte contre le terrorisme islamique, à l’instar de l’Algérie, considèrent le rôle de stabilisateur régional du pays comme stratégique.

L’Algérie abrite ainsi à Tamanrasset, à 2300 kilomètres de la capitale, une base d’écoutes de la CIA. La Russie, elle, lui a vendu quarante chasseurs Sukhioï Su 30 dernier cri. Et c’est sur ordre de Bouteflika que l’Algérie a fourni les carburants nécessaires aux soldats français de l’opération Serval au Mali. Ce qui expliquerait la longue, très longue convalescence du président algérien aux Invalides, cet été, après son hospitalisation au Val de Grâce. Un séjour précieux pour pouvoir aujourd’hui se présenter à nouveau.

Farid Aïchoune

(*) Article paru dans le Nouvel observateur

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Il leur faut bien une reponse a ces Camemberts. Le Toufik, que je crache, est mute' avec un autre titre Dieu de France. Vous avez bien essaye' de vous positionner au dessus des Algeriens, ca ne marche pas et ca ne marchera jamais, pour la simple raison que: Les Algeriens le crachent sous la menace de mort, mais les Francais qui le subissent autant. Mais de part et d'autre, on se se fait chacun ses bonne raisons. Vous vous agenouillez bien et tres doucement. Ca ne cassera pas de coquilles et ne fera pas de bruit. Mais vous vous permettez bien un ton, que vous ne meritez pas, que vous n'avez jamais merite'. Les temps ou vous pouviez rabassez tout un peuple, qui vous donne' une tanne' et une humiliation publique histoire, qui est rentre' dans les annales, est revolu. Chacun voit midi a sa porte. Je vous conseille de phlosopher le poussy poussy et d'aller frires votre frittes ailleurs, comme diraient les Americains. Les Algeriens, les salauds qui vous interessent inclus, n'en que faire de vos confidences pretencieuses. Le Toufik, vous enverra un cheque pour le metro de paris si le nain a manque' a sa tache d'amuse-gueule. Quand aux affaires de Fatma et son mari, elle ne concerne plus, ni la CIA, le KGB ou le dieu, le bon comme le mauvais. Vous ferez mieux de vous concentrer sur la Merkel, qui a deja commence' a vous dicter les termes de tout traite' international, en attendant de revenir au traite' de Versailles. Vous trouverez des petits momos de bonnelieue pour chair a canons, certes, mais je crois bien que les Allemands les ont deja.