Les trois messages de Hamrouche (4e et fin)

Quelle part de souveraineté a troquée Bouteflika contre un quatrième mandat ?
Quelle part de souveraineté a troquée Bouteflika contre un quatrième mandat ?

L’apostrophe de Hamrouche à l’armée arrive tard. Elle participe pourtant d’un bon sens longtemps étouffé.

Par Mohamed Benchicou

L’ancien Premier ministre rappelle aux généraux un principe militaire : on ne rentre pas à la caserne sans avoir "nettoyé" la place. Il n’appelle pas à un putsch. Il appelle à cesser la comédie de "l’armée neutre", une comédie qui se joue sur fond de tragédie. Qu’elle intervienne une bonne fois pour toutes ! Après quoi, elle pourra rentrer dans les casernes. Définitivement.

Quinze ans après avoir, dans un grand moment de subtilité, choisi de «se retirer» de la gestion de la vie publique et de confier les rênes du pays à un pouvoir «civil», celui de Bouteflika en l’occurrence, réputé plus probe et plus compétent à édifier un État de droit, les chefs militaires se voient rappeler à leurs devoirs par les faits et par un des « leurs ». L’Armée ne peut prétendre rentrer dans les casernes sans avoir rétabli ce qu’elle a démoli en 1962 : un projet démocratique qui a toujours accompagné la revendication de l'indépendance et constitué la base du Mouvement national depuis l'Etoile nord-africaine.

Mais le veut-elle ? Et quand bien même elle le voudrait, le peut-elle toujours ? On n’a jamais pu, à vrai dire, savoir si les chefs de l'Armée et le DRS s'inquiétaient de l'étendue de la corruption et de la prédation parce qu'elle condamne le pays au pire ou parce qu’elle était devenue le principal obstacle à tout redressement possible, fait courir un risque fatal sur le fragile équilibre du système tout entier, y compris sur le DRS en tant qu'appareil et en tant que fragment de l'ancien système. Le DRS enquêtait-il sur la corruption de l'administration Bouteflika dans le but de fermer la parenthèse Bouteflika qui a compromis l’avenir ou dans le but de « renégocier » un nouveau bail pour la camarilla ? Alors, que peut l’Armée au juste, en 2014 ?

Dans un récent document diffusé sur la Toile, Hocine Malti, ancien vice-président de Sonatrach, affirme que les changements intervenus au sein des services de sécurité ont été imposés par les puissances occidentales dans la foulée de la prise d’otages de Tiguentourine. "Souvenez-vous comment la presse algérienne dans son ensemble a rapporté l’événement. Elle nous a dit qu’Abdelaziz Bouteflika, cloué sur un fauteuil roulant, dont certaines facultés vitales ont été sévèrement atteintes par l’AVC qu’il a subi, qui arrive péniblement à soulever une tasse de café ou à prononcer quelques mots, s’est transformé, à peine arrivé à Alger, en une sorte de Superman, qui s’en est pris violemment à ce "pauvre" Tewfik le débarrassant de quasiment toutes ses prérogatives, limogeant à tout va ses collaborateurs et prenant ainsi le contrôle total de l’armée. Lui qui n’était qu’un trois-quarts de président autrefois, nettement moins encore depuis sa maladie, a été transformé par la magie de l’information made in DRS, en monarque absolu ! La réalité est hélas nettement moins glorieuse : ces décisions ont été «suggérées» par Londres et Washington qui ont, toutes deux, dit stop à ces magouilles à l’algérienne, à ces compositions, décompositions et recompositions d’alliances claniques, bâties sur des compromis boiteux."

L’hypothèse ne manque pas de finesse. Pour garder le pouvoir, on ne mesure pas l’étendue des compromissions. Le choix consiste toujours à gouverner avec un groupe de partisans ou avec un autre. En Russie, du temps d’Eltsine, Anatoli Tchoubaïs, en quête de soutiens financiers pour Eltsine, qui voulait conserver la présidence face à la contestation de ce qui restait du Parti communiste, ne s’est pas tourné vers des groupes bien organisés dont les intérêts auraient coïncidé avec le bien-être du pays, mais a conclu un accord ("prêts contre actions") avec les réseaux prédateurs-redistributeurs qui mettaient le pays en coupe réglée.

Cet accord passé au temps d’Eltsine avec les oligarques n’est pas tellement différent de l’accord passé par Bouteflika avec les "nouveaux milliardaires" et avec les puissances occidentales.

Quelle part de souveraineté a-t-il troquée contre un quatrième mandat ? Et quelle est la violence des coups portés à l’institution militaire ? Mouloud Hamrouche devrait le savoir.

M. B.

Lire aussi:

- Les trois messages de Hamrouche (1)

- Les trois messages de Hamrouche (2)

- Les trois messages de Hamrouche (3)

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Commentaires (10) | Réagir ?

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elvez Elbaz

De grâce, YERHAM ELWALDINE, laissez tomber ce "porteur de parapluie", ne nous bassinez plus avec ce hamrouche !

Il est dans l'insignifiance la plus abjecte!

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Bachir ARIOUAT

Cet homme peut écrire, d'autres hommes peuvent écrire, vous, vous pouvez, tout comme je peux écrire, nous le savons tous et toutes, les seules personnes qui peuvent changer la donne en Algérie, c'est nous, c'est le peuple, si, le peuple n'agit pas, si, nous ne réagissons pas, si nous faisons pas comme les autres peuples à travers le monde réclamer ce qui nous revient de droit, c'est à dire choisir qui nous dirigera, notre liberté, notre culture, notre langue et si nous n'écrivons pas notre vraie histoire, ils continueront comme par le passé, les mafieux, les chefs de clans, les corrupteurs, les traîtres, a agirent et à faire ce qu'ils veulent de nos richesses naturelles tirées du sous sol de notre pays et qui appartiennent au peuple.

Ils se sont accaparés de ce pays en 1962 par les armes contre la volonté du peuple, ils n'ont pas hésité à tiré sur des vrais moudjahidines, ils n'ont pas hésité à tués leurs compagnons de lutte pour l'indépendance, il n'ont pas à tiré sur des civils à main nue dans les années 1988 et les années 1990, pour se maintenir au pouvoir.

Avec le chef clan actuel, ils n'hésitent pas juger des innocents, ils n'hésitent pas à tabasser les manifestants pacifiques qui revendiquent leur droit, ils n'hésitent pas à juger des gens uniquement parce qu'ils ne partagent leurs avis, ils n'hésite pas à condamner des innocents parce qui osent réclamer des droits.

Qui sont-ils, ces ils, c'est toujours les mêmes depuis 1962, les généraux de la D. R. S. et des autres corps des armées, sans exceptions, directement où indirectement, ils ont tous coupables des crimes depuis le premier ABANE RAMDANE, jusqu'au dernier en date BOUDIAF, et de ceux du peuple à qui on a pas retrouver jusqu'à leur corps, c'est toujours les mêmes qui donnent les ordres de matraquage des manifestants dans les rue de GHARDAÏA à TIZI OUZOU en passant par Béjaïa.

Les données ont changées, ils ne peuvent plus assassinés, violés, tabassés, sans risque d'une intervention des grandes puissances, faire peur c'est leur marque de fabrique, pour rester au pouvoir, cette donne, il nous faut la saisir, sinon nous pouvons dire adieu, à aucun projet de liberté, de la vraie indépendance, de développement du pays et de rêve du futur pour nos enfants.

Alors, soyons des hommes et des femmes, c'est maintenant qu'il nous faut chasser, ces chefs de clans, ces corrupteurs, ces criminels, DESCENDANTS DANS LES RUES DANS TOUTE L'ALGERIE, POUR STOP, ET NOUS VOULONS VIVRE DANS NOTRE PAYS.

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Massinissa Umerri

"Ton Vrai pays" que tu ecris en majiscules s'appele Ain-Amenas. C'est de la que sont alimente's les comptes en devise qui paient pour tout en Algerie.

Le pays dont "tu reves", quand a lui, il va falloir le construire, et d'une maniere REEL, c. a. d a refleter la realite' sur le terrain et traduire ces realite's en "structures", et "institutions. "

Ces tructures sont faire emerger de la diversite' REELLE Humaine, en une STRUCTURE rassemblante Libre et independante ou ont droit de cite' cette mass HUMAINE, c. a. d. une APN.

Des la naissance d'une reelle APN, il sera possible de concevoir des institutions qui consacrent la volonte' de la masse Humaine de se developer dans le debat contradictoire, franc, et libre. C'est la seule guarantie d'une union voulue, negotie' pense'e - donc inevitablement efficace et paisible.

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