France : Brice Hortefeux accusé de gestes racistes par Azouz Begag

Azouz Begag
Azouz Begag

L'ancien ministre rapporte des attitudes déplacées du lieutenant de Sarkozy, dont un signe d'égorgement, dans un documentaire diffusé cette semaine sur France 2.

C'est une confession face à la caméra. "A tous les conseils des ministres, le mercredi matin, à côté de moi, en face, à droite, Hortefeux me faisait comme ça (il mime le signe de l'égorgement). Pour rire, bien sûr. Au conseil des ministres ! Avec le président de la République. Avec Dominique de Villepin. Voilà le geste qu'on voit au conseil des ministres, au palais de l'Élysée, en 2007, en France. Parce que je suis un bougnoule dans leurs têtes ! Parce que, eux, ils sont dans le djebel, en train de lâcher des parachutistes. On va les égorger !" Voilà ce que raconte Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances de 2005 à 2007, dans un documentaire Infrarouge diffusé mardi prochain sur France 2.

Ce film en deux parties, intitulé Français d'origine contrôlée et réalisé par Mustapha Kessous et Jean-Thomas Ceccaldi, sera diffusé le mardi 4 février. L'ex-ministre y relate avoir été provoqué à plusieurs reprises par son collègue Brice Hortefeux.

Des précédents pour Hortefeux

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'écrivain, passé depuis par le MoDem, République solidaire (le parti de Dominique de Villepin) et ayant soutenu François Hollande dès le premier tour de l'élection présidentielle, formule des accusations contre le lieutenant de Nicolas Sarkozy. Dans son ouvrage Un mouton dans la baignoire,publié en 2007, il évoquait déjà des provocations racistes de sa part.

Brice Hortefeux avait également eu affaire à la justice dans l'affaire de la "blague auvergnate". Filmé lors de l'université d'été de l'UMP en 2009, il avait interpellé un militant sur ses origines maghrébines, prononçant une tirade désormais célèbre : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes."

"Mon pire souvenir politique"

Le Mrap avait alors porté plainte pour diffamation à caractère raciste. Brice Hortefeux avait été condamné à 750 euros d'amende et 2 000 euros de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Paris, avant d'être relaxé par la cour d'appel en septembre 2011, l'infraction ayant été requalifiée en "injures non publiques".

"C'est mon pire souvenir politique", avait avoué Brice Hortefeux à propos de cette polémique. "Cette histoire m'a sonné. Je ne suis pas raciste. C'était une caricature de moi qui ne correspondait ni à mon tempérament ni à mes valeurs. Quand on se ramasse un boulet pareil en pleine face, c'est moralement très dur, un choc violent."

Sipa media

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