Israël: Ariel Sharon est mort

Ariel Sharon
Ariel Sharon

L'ancien homme fort de la droite israélienne Ariel Sharon s'est éteint samedi après huit ans de coma, entraînant une vague d'hommages côté israélien, tandis que les Palestiniens dénonçaient un "criminel de guerre".

L'ex-président américain Bill Clinton et son épouse Hillary ont estimé qu'il avait "donné sa vie à Israël", tandis que le président français François Hollande rendait hommage à un "acteur majeur dans l'histoire de son pays".

"L'hôpital Sheba à Tel Hashomer (à Tel-Aviv, ndlr) annonce avec tristesse le décès de l'ancien Premier ministre Ariel Sharon qui a été prononcé il y a une heure", a déclaré le professeur Shlomo "Son coeur s'est affaibli et il est mort paisiblement, entouré par sa famille qui est restée tout le temps à son chevet", a-t-il précisé. La nouvelle avait été annoncée plus tôt par les services du Premier ministre Benjamin Netanyahu et le fils du défunt, élu chef du gouvernement en 2001 et réélu en 2003. "Il n'est plus, il est parti quand il l'a décidé", a indiqué Gilad Sharon.

L'état de santé de l'ancien général, 85 ans, plongé dans le coma depuis une attaque cérébrale le 4 janvier 2006, s'était détérioré depuis le 1er janvier et avait empiré ces dernières heures. Selon les médias, des funérailles militaires devraient avoir lieu lundi à Jérusalem.

Invasion du Liban et retrait de Gaza

Ariel Sharon restera dans l'Histoire comme l'artisan en 1982 de la désastreuse invasion du Liban alors qu'il était ministre de la Défense, mais aussi comme le chef de gouvernement qui aura évacué les troupes et les 8.000 colons de la bande de Gaza en 2005.

"Sharon était un criminel, responsable de l'assassinat d'Arafat et nous espérions qu'il comparaisse devant la Cour pénale internationale (CPI) en tant que criminel de guerre", a déclaré à l'AFP Jibril Rajoub, un haut responsable du Fatah, le mouvement du dirigeant historique palestinien.

Jusqu'à la mort en novembre 2004 de Yasser Arafat, qu'il avait fait assiéger par les chars israéliens depuis décembre 2001, Sharon avait multiplié les menaces à son encontre, nourrissant les soupçons d'un empoisonnement, qu'Israël a toujours nié.

"Notre peuple vit un moment historique avec la disparition de ce criminel aux mains couvertes de sang des Palestiniens et de leurs dirigeants", a déclaré de son côté un porte-parole du Hamas, au pouvoir à Gaza, Sami Abou Zouhri. Le fondateur de ce mouvement, cheikh Ahmad Yassine, avait été assassiné en 2004 par l'armée israélienne sur ordre de Sharon.

Une centaine de membres du Jihad islamique ont brûlé des photos de Sharon et distribué des friandises en signe de joie à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable de ce mouvement radical.

Human Rights Watch (HRW) a également jugé "regrettable que Sharon aille vers sa tombe sans répondre devant la justice de son rôle à Sabra et Chatila et d'autres violations" des droits de l'Homme.

Une commission d'enquête israélienne avait conclu à la "responsabilité indirecte" mais personnelle de Sharon dans le massacre de centaines de civils palestiniens par ses alliés phalangistes chrétiens libanais dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, à Beyrouth en septembre 1982

AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Senatus Consult (Ath Yanni)

Un général aux galons gagnés sur le front du Golan, contrairement aux notres, où sur leurs épaulettes, les étoiles s'accrochent proportionnellement a la courbette et a la soumission sans états signalétiques des fronts, même virtuels soit-ils.

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ali chemlal

Sharon, pour les israeliens c'est un héros, mais pour les palestiniens, c'est un criminel de guerre qui aurait du étre jugé par le T P I. Mais por les peuples opprimés, un boureau reste un boureau, qu'il soit juif, français, arabe ou tout autre individu qui a du sang des innocents sur les mains.