Accord de cessez-le-feu au Soudan du Sud, selon l'Igad

Accord de cessez-le-feu au Soudan du Sud, selon l'Igad

Le gouvernement sud-soudanais et les rebelles fidèles à l'ancien vice-président Riek Machar ont donné leur accord à un cessez-le-feu, rapportent mardi les médiateurs est-africains de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), alors que les combats se poursuivent à Bor.

"Le président Salva Kiir et le Dr. Riek Machar ont accepté une cessation des hostilités et ont nommé des négociateurs pour parvenir à un cessez-le-feu effectif et surveillé", dit l'organisation dans un communiqué sans avancer de date. Les deux camps ont dépêché des représentants en Ethiopie pour négocier.

Tout en soulignant qu'il n'avait pas accepté d'offre de cessez-le-feu, Riek Machar avait annoncé un peu plus tôt qu'il enverrait une délégation de trois personnes à Addis-Abeba. L'Ethiopie a confirmé qu'elle attendait les rebelles dans la journée de mardi.

Le gouvernement sud-soudanais a également annoncé l'envoi d'une délégation en Ethiopie, mais a exclu toute idée de partage du pouvoir avec Riek Machar. Le conflit entre composantes Nuer et Dinka de l'armée, ethnies respectives de Riek Machar et du président Salva Kiir, a fait plus d'un millier de morts et 200.000 déplacées depuis le 15 décembre et menace de dégénérer en guerre civile.

Les forces gouvernementales ont cédé du terrain mardi à Bor, capitale stratégique de l'Etat de Jonglei, située à 190 kilomètres au nord de Juba la capitale. "La ville est toujours en partie entre nos mains, et en partie entre celles des rebelles", a déclaré Nhial Majak Nhial, maire de Bor.

Il a accusé les rebelles d'être dominés par les miliciens Nuer de "l'Armée blanche", qui ont affronté les forces gouvernementales lundi près de Bor, mais sur lesquels les rebelles officiellement fidèles à Riek Machar démentent tout contrôle.

Le ministère de l'Information a confirmé que des combats avaient lieu et a précisé que les rebelles avaient avancé vers le centre de Bor, où des Nuer avaient massacré des Dinka lors d'affrontements ethniques en 1991.

Sur le plan international, le conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA), réuni lundi soir en Gambie, s'est dit consterné par les troubles qui agitent le plus jeune pays du monde, indépendant depuis 2011, et a menacé de prendre des sanctions.

Le conseil "exprime son intention de prendre des mesures appropriées, dont des sanctions ciblées, contre tous ceux qui incitent à la violence, notamment selon des critères ethniques, poursuivent les hostilités et sapent le dialogue d'ouverture envisagé", a déclaré le conseil de l'UA dans un communiqué.

Le président ougandais, Yoweri Museveni, a, lui, prévenu lundi que les pays concernés devraient intervenir et mettre en déroute Riek Machar s'il rejetait l'offre de cessez-le-feu. Les autres pays de la région n'ont néanmoins pas confirmé qu'ils se préparaient à une action commune.

D'après l'ONG Médecins Sans Frontières, quelque 70.000 civils ont fui Bor et cherché refuge dans la ville d'Awerial, dans l'Etat voisin des Lacs, sans avoir accès à de la nourriture, de l'eau potable et des abris. "Les conditions de vie de ces populations sont catastrophiques", dit MSF dans un communiqué. Selon les chiffres de l'Onu, 75.000 personnes ont cherché refuge dans les bases des Nations unies, sur 180.000 déplacés au total.

Reuters

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