Il était temps que quelqu’un au gouvernement prenne la parole. Le premier d’entre les ministres eut été préférable, occupé à rencontrer les notabilités locales ailleurs, il le fera les jours prochains. Ghardaïa peut bien attendre. 

Abdelkader Messahel a précisé que "tout Algérien a le droit d’exprimer des revendications, mais cela doit se faire dans le strict respect de la loi" et "le respect des biens d’autrui". Il est vrai que l’auguste Messahel ne craint pas d’être contredit. Car il sait, pourtant lui, que la parole libre est étouffée, chassée, réprimée. A quant remonte un rassemblement non réprimé en Algérie ? Mais continuons.

Prudent, Abdelkader Messahel enfonce le clou au grand dam des Mozabites. "La situation semble calme", déclare-t-il sans sourire. Pourtant, les témoignages qui nous parviennent demeurent alarmants. Les Mozabites sont tétanisés par les groupes de jeunes qui sèment la terreur dans certains quartiers. L’attitude étrangement passive de la police irrite les Mozabites et leur ont fait perdre toute confiance en ce corps de sécurité. 

S'il ne veut pas que les braises ne repartent avec la complicité des mains assassines, le premier ministre se doit de prendre des mesures fermes, énergiques pour rétablir la sécurité des citoyens et de leurs biens. Soyons naïfs et ajoutons que la justice doit faire son travail. Mais pas seulement, les autorités locales ont largement failli, brillé par leur incompétence dans la gestion de cette crise. Wali, chef de daïra, élus locaux ont été absents. Faut-il encore leur faire passer ça ?

Les Mozabites sont fatigués d'attendre, de vivre sous la terreur de bandes organisées. Ils ne peuvent plus attendre.

Yacine K.