Khalti Houria, fatma de l'Algérie-française et meskina de l'Algérie-algérienne

Les familles de disparus ne recueillent que répression de la part des autorités.
Les familles de disparus ne recueillent que répression de la part des autorités.

La paix est la résultante de la réconciliation entre le corps et son âme, demeure la libération du présent de sa douleur du passé et s’exprime par le pardon dans le langage de la transparence, de la vérité et de l’amour. (Brahim Gater)

De Buenos Aires à Alger, l’âme des disparus plane dans le ciel et crie justice. Ces enfants disparus avec l’arme des jeux politiques, des enjeux du pouvoir et de la subversion ont droit à une terre, à une prière, à une tombe et à des excuses pour que la raison d’Etat épouse l’état de la raison. 

La véracité des faits et leur transcription pour l’écriture de notre l’histoire ainsi qu’un jugement de conscience pour la mémoire collective en vue d’éradiquer le crime de notre patrie manquent pour rendre perpétuelle la concorde civile. Cette charte de la paix et de la réconciliation nationale demeure l’ouvrage d’un patriote intelligent et sage qui se repose au-dessus des douleurs brulantes de ces mères abandonnées par la société civile et malmenées par l’ordre public. 

Khalti Houria et les autres courent les boulevards d'Alger pour faire valoir leurs droits de citoyenneté et sensibiliser ces Algérois pour les aider à retrouver les traces de leurs enfants volatilisés dans les entrailles de la bataille d’Alger. Ces Algériens usés par la corrosion des trahisons successives et fatigués par les mensonges aux notes des discours officiels et officieux se désarment et abandonnent au profit du néant le champ de la politique avec sa dimension triangulaire : nationalisme, patriotisme et démocratie. ce triangle de la mort dérange les uns et remet en cause l’existence des autres, ces autres qui livrent une guerre impitoyable au peuple et à la patrie.

De ces mères de la place de Mai de Buenos Aires dont les enfants ont disparu pendant la guerre sale livrée en particulier par la dictature militaire (1976-1983) aux mamans de toutes les places d'Alger qui continuent à militer sous le regard arrogant et attentif de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH). Ces mères hantées par la disparition inexpliquée de leurs enfants vivent dans une souffrance permanente, ne comprennent pas le non-dit de ceux qui détiennent une partie de la vérité, une amère vérité qui restera à jamais un obstacle pour faire jaillir la confiance citoyenne. Une confiance brisée à l’aube de notre indépendance et broyée par la machine répressive post indépendance, un engin sans âme qui continue de produire des victimes et des innocents à la dimension de la grandeur de nos cimetières, de nos prisons, des embarcations de fortune et de l’immigration massive. Ces milliers de familles algériennes qui fuient chaque année la misère, l’incertitude et la hogra pour aller retrouver la paix, la justice, le respect et une vie décente ailleurs. 

La patrie est en hémorragie chronique, regarde ces enfants partir ailleurs laissant une terre fertile à des richissimes algériens qui ramassent à la pelle des milliards de dinars. Ces richesses colossales qui se fabriquent avec les outils de la corruption et du clientélisme qui pivote autour des cercles du pouvoir à titre de paravent pour assurer à ce dernier de la prospérité et confort. 

Khalti Houria ne trouve pas de réponse à ses malheurs, son mari assassiné pour l’indépendance de l’Algérie, son fils aîné universitaire, chômeur et vendeur à la sauvette et le benjamin qui ne connaissait pas son père est disparu. Un destin qui peut être le mien ou le sien.

Le combat de ces grandes mères de l’Argentine est exemplaire ; ces activistes des droits de l’homme sont un exemple de résistance et de courage pour stopper la prise du pouvoir par la force, le crime pour le pouvoir et l’organisation de génocide pour le maintien du pouvoir entre les mains du pouvoir. La lutte indéfectible et engagée de ces grand-mamans a restitué au peuple de l’argentine ses droits inaliénables par la condamnation de tous les acteurs responsables et impliqués dans la disparition de leur enfant. Le général Jorge Videla, la tête de la dictature est condamné à perpétuité pour des crimes contre l’humanité commis par son pouvoir contre le peuple de l’argentine. 

À l’image de ce qui peut se produire pour restituer au peuple algérien et à son histoire ses droits à la vérité est un jugement de conscience et de transparence pour comprendre les raisons et connaitre les acteurs qui ont mis en place le scénario de la guerre sale. Une guerre qui a avalé des centaines de milliers d’enfants de la patrie et qui a ébranlé la souveraineté nationale.

Le silence dans lequel se trouve notre peuple face à son drame et sa misère est précurseur d’un mauvais présage, un silence qui précède la tempête. La gestion curative de la crise par de l’improvisation et des actions palliatives place notre société dans une ébullition permanente et non sécuritaire. L’ensemble des secteurs d’activité économique et autres sont malades et à l’état d’agonie. La direction des affaires politiques est entre les griffes de septuagénaires qui refusent de lâcher le pouvoir au profit des générations de l’indépendance, un comportement égocentrique qui fait vieillir le pays et le transpose aux technologies de la locomotive à vapeur. 

Les prochaines élections sont déterminantes pour l’avenir de notre Algérie. Le choix de l’homme et de son programme politique définiront l’avenir et les politiques réelles du développement. L'adhésion irréversible de notre peuple est le moteur du changement pour nettoyer le passé et construire l’avenir sur des engagements du présent. Le temps n’est plus aux accommodements pour sortir de cette spirale d'insécurité et d’incertitude mais à l’homme, à son programme et au peuple. Le contraire, est un passage vers l’acte suicidaire.

Les forces qui dirigent le pays doivent comprendre que la répression et la fraude sont révolues et le choix du peuple doit être respecté. La démocratie demeure la solution indiscutable pour aller sur le chemin de la paix. La corruption et le fraude ne travaillent pas l'intérêt du pays, rangent les forces productives et créatrices et laissent place à l'incompétence, au vol, au viol et à la destruction. 

Khalti Houria, fatma du temps de l'Algérie-française et messkina du temps de l'Algérie- algérienne traversera dans la misère et le questionnement le pont de 2013 vers 2014. 

A l’occasion de la nouvelle année, la patrie se joint à moi pour te souhaiter une merveilleuse année 2014 : que la santé et longue vie pour retrouver ton enfant en vie ou avoir une réponse à tes questions pour retrouver la paix. 

Comme tu dis toujours : "Le président doit se sentir des nôtres pour qu’il puisse avoir beaucoup de respect et d’amour pour notre peuple".

Démos

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Khalida targui

merci pour la bonne année j'y crois pas bessaf come je crois pas que les pleurs de khalti Fatma vont faire des miracles because khalti Fatma ni khalti Houria n'existent, il n'y a pas que les mama qui pleurent au bled

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mosbah hamdi

@Ali Foughali :La police est issue de la meme génèse que les Kabyles. Alors dites nous de laquelle ils sont issus et si votre silence perdure je vous direz alors que vous m'avez bien compis car le mot "Kabail" vient d'un autre mot bien chaoui. bey...

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