Tigzirt/Mizrana : le chemin de wilaya bloqué par des citoyens en colère

Les villageois de Mizrana sont vent debout contre les autorités locales.
Les villageois de Mizrana sont vent debout contre les autorités locales.

Il ne se passe pas un jour sans qu’on nous signale un blocage ou une fermeture d’une institution soit, sièges d’APC, daïra,... dans la Kabylie maritime.

Les citoyens se sentent lésés et marginalisés par les autorités locales. Aujourd’hui, dimanche, ce sont les habitants du village Azroubar qui sont descendus sur la rue pour interpeller et dénoncer le mutisme dont ils sont victimes.

Les citoyens d’Azroubar, un important village situé sur le CW 03 relevant de la commune Mizrana, à une trentaine de km à l’est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, ont procédé, aujourd’hui, tôt dans la matinée, à la fermeture des sièges de l’APC, de l’agence postale de Mizrana, le siège de la poste et de daïra de Tigzirt, ainsi la Sonelgaz pour interpeller et dénoncer le mutisme abject des autorités locales. 

Les protestataires réclament, à travers cette action, l’ouverture de l‘agence postale du village, le raccordement au gaz naturel, le réaménagement total de l’aire de jeux qui se trouve dans un état lamentable, le lancement des travaux pour arrêter le glissement de terrain que connaît l’école primaire. La situation est déjà compliquée puisque la moitié de l’école est sous l’éboulement. Les protestataires réclament des services de la Sonelgaz le renforcement de l’énergie électrique par l’installation d’un nouveau transformateur, et la fin des coupures intempestives que connait leur région ces derniers jours.

Pendant toute la matinée, la ville de Tigzirt a été paralysée par cette action de protesta. Plusieurs banderoles étaient brandies par les manifestants sur lesquelles on pout lire : "Non à la trahison du peuple, réouverture de la poste de village, tenez vos promesses", "non au mépris...", etc.

"En premier lieu, nous dénonçons et condamnons fermement les promesses non tenues par les responsables qui nous prennent pour des marionnettes. Pourtant, nous avions adressé et introduit des réclamations à toutes institutions étatiques. La situation demeure telle qu’elle", fulmine Saïd S. Il est manifeste pour nous que les autorités ne veulent pas se pencher sérieusement sur notre problème, tout le monde se renvoie la balle et chacun fuit sa responsabilité", observe d’un air furieux un autre protestataire.

A signaler que cette grande manifestation s’est déroulée pacifiquement, vu le formidable esprit d’organisation ayant caractérisé cette manifestation. Il y a lieu de signaler que l’action des citoyens d’Azroubar a complètement paralysé toute la gestion administrative. Il y a lieu de signaler que le chef de daïra et Tigzirt est en congé, dont l’intérim a été assuré par son homologue de la daïra voisine d’Azeffoun. L’intérimaire s’est déplacé sur les lieux pour tenter de dialoguer avec les citoyens en colère. Ces derniers estiment qu’il ne peut honorer ses engagement du fait qu’il est intérimaire. «Nous refusons de dialoguer avec un responsable qui assure l’intérim d’une autre circonscription, car il n’a aucun pouvoir ni compétence d’honorer ni de satisfaire nos doléances. Ces pourparlers ne constituent qu’un énième manœuvre», s’emportera Sofiane.

Le président de l’assemblée populaire de Mizrana s’est déplacé sur les lieux pour tenter de convaincre les citoyens en colère. Mais sa tentative de calmer les manifestants est restée vaine. "Monsieur le maire, nous en avons marre des promesses, nous voulons du concret, nous ne renoncerons pas à nos revendications, nous continuerons jusqu’à leur aboutissement", lui a lancé un jeune homme.

Jusque tard dans la journée, les citoyens d’Azroubar maintenaient toujours la pression. 

Mohammed Amrous

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