Abdelmalek Sellal et le campus "bestiaire"

Abdelmalek Sellal
Abdelmalek Sellal

Le 02 octobre 2013 dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal se rend en visite de travail dans la wilaya de Tébessa, une région frontalière qui défia la chronique par la contrebande en tout genre allant de la Tunisie au Sud-est asiatique

Mais depuis le 03 octobre 2013, c’est la chronique langagière qui devança les programmes de réalisations socio-économiques à coup d’une quarantaine de milliards de dinars. Le chiffre est-il révélateur d’une mise en quarantaine d’une population souillée par la mainmise du compradore affairiste ?

Il y a de la révélation dans l’air. Des petits mots par ci et de grand maux par-là, le langage d’un chef de l’exécutif révèle au grand jour ce qui s’exprime dans la rue au quotidien : "Avancer l’arrière, s’il vous plait ! Et que Dieu vous garde, il y a de la place". Le périple « thevestin » du chef de l’exécutif, renseigne sur l’importance du brassage discursif, dont nous sommes tous atteints. Sous prétexte de liberté, nous nous épuisons à contrecarrer ou à accompagner, souvent à vide, des feuilles de route de mesures qui finissent par devenir de véritables contes de fées – ou d’horreur – avant qu’ils ne disparaissent en feuilles de choux. En paraphrasant Gérard Fath de la revue Le Portique (France), le campus universitaire est une agora miniature, campus en latin, ne renvoie-t-il pas à "champ" ou "crique" où s’instaure une typologie symbolique soigneusement entretenue par la rhétorique d’un paysage structuré.

L’itinéraire de l’Exécutif a marqué l’imaginaire de centaine de milliers de jeunes algériens, en termes de ses commentaires autorisés, ses incitations et ses avertissements.

Le campus bestiaire

Face à une grille qui les séparés, une masse d’étudiantes et d’étudiants ont écoutés le héraut des retombés discursives majeures. A la cité de la déesse Minerve, la chouette toute pleine de sagesse fut métamorphosée en bouc et chèvre, au sein d’une institution où "l’instituant, force de création, se trouve ici rabattu sur de l’institué mouvant" (Gérard Fath) et symboliquement marqué par l’enfermement et la séparation des espaces d’intérêts. 

L’instant universitaire dénote une richesse zoologique qui se laisse le plus souvent réduire en métaphores, en analogies et contre-exemples, creuse l’écart entre deux mondes, "au travers duquel l’homme impose sa suprématie – jusqu’à se demander qui, de lui ou du serpent, finit par se mordre la queue, qui, de lui ou de l’animal, est réellement le ‘pauvre du monde’" (Héloïse Bailly, des Universités de Montréal et de Strasbourg).

Les approches allégoriques et les bestiaires n’est qu’une approche de l’élevage et de la domestication, s’accordent à le rappeler tous les universitaires et comparatistes en particulier. Elles sont de l’ordre du langage. La langue, elle, est du sur ordre qualificatif de la pensée qui reste toujours un peuplement de l’esprit pace qui nous entoure, que nous ne voyons plus, ne voulons plus voir. Les abeilles d’Aristote et l’alouette d’Heidegger nous le rappel. C’est bien au sein de la "crique" universitaire algérienne qu’ils ont été décryptés comme élévation de valeurs inestimables de la première richesse renouvelable sur Terre : l’Homme.

Les certitudes privées de notre vanité et de notre complaisance sont de véritables aménagements d’un séjour trompeur où l’on feinte à tenir, de se tenir debout, parmi les choses stables.

La géographie du "bestiaire"

La philosophie, la science et la mythologie n’ont jamais cessé de se peupler d’animaux. La politique est réductrice de toute cette intelligence humaine et la phrase « vous allez héberger des êtres humains et non pas des animaux » instaure une cartographie de la wilaya « miroir de l’Algérie » dont la seule urgence est "d’organiser les marchés, en particulier ceux consacrés à la vente du bétail" en une longitude et latitude ne dépassant pas 13,878 kilomètres carré (les iles du Bahamas), alors qu’elle occupe 13.878 km2 d’héritage historique millénaire au demeurant d’une muraille de protection et de résistance à toutes les barbaries expansionnistes.

Oublier ne serait-ce qu’un instant, nos expériences originelles, donc affaiblir notre mémoire, c’est retourné assez loin en arrière et côtoyé "l’animalité et ses grimaces sauvages", nous alerte Nietzsche.

M.K.A.

Université d’Alger 2

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Le chef de " L'executif " - contrairement au chef du Neant ? Votre choreographie ou "campus" m'a tout dit !

Ce meme Sellal dit a un medecin Zimigre' ou binational (comme si les nationaux etaient deja nationaux !) - que ce n'est pas les medecins qui manquent en algerie, c'est des gens pour les gerer ! Comme si ailleurs, en france et aileurs entre-autre, il existe une universite' de formation de gestionnaires de medecins ! Les zmigris ont "un role a jouer". Cela dit tout.

Le tordu et le nain, ont un scenario et les universitaires d'origine algerienne (car d'aucun d'eux ne s'identifie a l'algerie incarne'e par ce systeme), En d'autres termes ils forment des millions bouchers a la medecine hallal, et s'attendent a ce que d'autres les transforment en citoyens productifs. Je n'y etais pas, je lui aurais promis "inchallah !" -

Je conclus que qui se sont trouve' un semblant de vie equilibre'e parmis les camemberts, les genent ! Ils servent de reference aux autres. Cherche-t-il a les ramener au grenier pour les enchainer ou a les expulser encore plus loin. Faut-il que je degage en Alaska ?

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klouzazna klouzazna

Le destin de certaines personnes est de demeurer toute leur vie les petits serviteurs d'autrui !!!

Et on n'échape pas à son destin !!!