"Toute la Kabylie est un centre d'enfouissement d'ordures"

Ahmed Larbi
Ahmed Larbi

Larbi Ahmed, est un citoyen du village Ouatouba (Mizrana). Quadragénaire et militant des mouvements associatifs. Est actuellement vice-président du comité du village Ouatouba, un village féerique incrusté au cœur de la majestueuse forêt de Mizrana. Ahmed Larbi est meneur d’hommes, de forte rigueur, milite bénévolement au sein d'une association sociale depuis 1994 à ce jour. L’infatigable Ahmed cumulera bientôt une vingtaine d’année de militantisme au comité de son village qu’il l'a vu naitre. M. Larbi est présent partout et porte sa petite pierre à l’édifice. Il est d’un cœur ouvert et un homme dont le verbe est acerbe. Élu et réélu plus de 5 fois par la population de son village qui a placé en lui la confiance. Entretien.

Lematindz: Qui est Ahmed Larbi ?

Ahmed Larbi : Je suis avant tout un simple citoyen algérien et citoyen du village Ouatouba. Quadragénaire et président adjoint au sein du comité Ouatouba, un beau village situé et incrusté au centre de la Mizrana. Je m’attèle à exercer quotidiennement mon activité de tous les jours qu’est défendre et imposer notre volonté sur les autorités et pouvoirs à différents niveaux. J’œuvre et travaille bénévolement au service des concitoyens en général.

Après 20 ans de militantisme et bénévolat au sein du comité de village Ouatouba, (un beau village de la forêt de Mizrana), parlez-nous de cette louable expérience ? 

En effet, j’ai eu l’habitude et étant aguerri. Donc, c’est question d’habitude et surtout d’amour et d’attachement à son village et de ma patrie en général. En plus, la population du village a placé en moi et toute l’équipe une certaine confiance exemplaire ; ce qui nous a certes motivés à y résister en assumant amplement nos missions de meneur d’homme depuis une 1994 à ce jours.

Quelles sont les difficultés avez-vous rencontré dans votre mission, surtout auprès de citoyens ?

Je déplore un manque flagrant d’union et d’entraide. Les gens n’adhèrent pas et ne se soumettent pas à l’ordre du jour ; le constat qu’on se frousse sur toutes les facettes n’est moindre à dire désolant voire moyenâgeux, surtout lorsqu’il s’agit d’utilité publique. En clair, nous sommes confrontés à de véritables aléas d’ordre non seulement citoyen ni plus bureautique ou administratif. Les gens s’opposent et imposent leurs bras de fer en contrecarrant des projets en matière de développement en général. S’agissant de moins de degré ou moins d’importance. On ne s’en oppose quel que soit le prix. A ce niveau là, je peux dire que cela résulte de manque de compréhension et de la concevoir les choses. Nos citoyens sont réduits eux même au sous développement tant tout cours. Tellement trop bêtisiers qu’ils ne se rendent pas comptes. Résultats ; projets renvoyés aux calendes grecques ou parfois délocalisés. Projets délocalisés sont transférés au bénéfice d’autres localités ou l’argent se suspend et récupéré à la caisse. Ce la résulter en mot un retard accru en matière de développement ce qui engendre ensuite des maux irrémédiablement incurables.

Je n’accuse pas seulement les citoyens. Par contre, les responsables font parfois semblant et passent inaperçus. Ils se laissent aller et ignorent parfois même le droit de citoyens et lui imputent en toute gratuité leurs irresponsabilités en matière de défaillance, etc…

Quels sont les enseignements tirez-vous de cette carrière ?

En matière d’expérience et de connaissance des choses des rouages administratifs et bureautiques. J’ai appris Tamusni, savoir faire etc… C’est dire une que j’ai forgé et me suis forgé. Je me suis auto instruit dans l’école de la vie. Tandis que j’ai eu des rudes moments qui se sont heureusement et fort heureusement forgés en une expérience peu rare dans l’école. Personnellement, j’en ai assez appris dans l’école de la vie. Et Dieu merci ! Depuis 1993 / 1994, j’ai presque travaillé et partagé la charge avec un panel de maires et de présidents, de différentes obédiences. En dépit de divergences d’opinions qui divergent, j’ai quand même réussi et ai pu relever le défi. Et je n’ai pas de regret à ce jour. Mais ce qui me fait mal au cœur c'est la passivité des citoyens qui ne réagissent et ne s’impliquent pas dans des actions communes visant à l’intérêt commun et de le citoyen en particulier. Cette rareté ne m’a nullement ennuyé, cela m’a surtout insufflé ni a découragé ou influencé en leur sens, et cela grâce à mon fort et solide attachement au travail que je fais tous les jours. Cependant notre société est anarchique ; et c’est pour cette raison que les citoyens sont eux aussi anarchiques pour ne pas dire des anarchistes. Un label sociétal, c’est le fruit d’une société.

Comment expliquez-vous le net recul voire désunion des mouvements associatifs qui divergent et n’arrivent à s’entendre, en particulier lorsqu'il s’agit de réclamer auprès des pouvoirs publics leur part de développement ?

C’est évident ce que vous avancez. Cela constitue une part une véritable gangrène et c’est ce que nous ne comprenons et dont on ne se rend pas compte en tant que citoyen ou concitoyen. C’est vraiment désolant et abject ! Un autre phénomène ostentatoire est le foisonnement et la multiplicité de penchants politiques qui a rendu difficile le choix de citoyen. Les gens se trouvent dans un labyrinthe obscur et ne savent plus à quel coté doivent ils adhérer et s’y mettre. Les citoyens sont hautement désarçonnés et en savent plus à quel saint se vouer. Tous les chemins mènent à Rome, et tous les chemins sont bons. Mais, où sont les meilleurs ? On est vraiment coincés, pris entre l’enclume et le marteau. Exposés à toutes les facettes et maux du monde.

En conséquence et cependant que les autorités et les pouvoirs publics de la haute sphère nous rejettent et renvoient la balle au camp. Qui en sont perdants, ce sont nous les citoyens.

Quel sera le destin du mouvement associatif surtout les comités de villages ?

Etant ou constitué en un petit village, nous en tant qu’entité sociale ou structure on n’arrive pas toujours à s’entendre ni même pas à convaincre l’opinion d’y adhérer. C’est très difficile de devenir. Notre avenir est peu assuré. Car, les gens sont déraisonnables, égoïstes, égocentriques. on ne distingue guère entre le bon grain et l’ivraie. C’est le cafouillage total.

Quel déficit constatez-vous en matière de projets de développment sur le plan socio-économiques ?

Je ne ne peux que dresser un tableau noir en matière de projets de développment sur tous les plans surtout dans le contexte socio-économique, et cela induit notre erreur en imposant le bras de fer dans des cas pareils. Combien de projets ont-ils été renvoyés à cause des oppositions et des contraintes rencontrées sur le terrain et lesquelles imposés injustement et inconscienscieusement par les citoyens. Normalement, nos concitoyens à travers leurs comiét s’assoeient et débattent des problèmes sur toutes les facettes en vue d’éviter ces reports qui influent inévétablement et negativement par des conséquences tellement fâcheues qu’one se rendait aps compte. D’ailleurs, on peine et on accuse un retard énorme surtoout en matière de developpments.alors que les citoyens rejettons la balle du camps. On constate le phénomène d’archaïsation des mentalités qui s’amplifie à une cadence effrenée. Alors, mettons fin à ces pratiques qui ne nous dépossèdent de nos droits les plus élmentaires, et cela afin de renouer avec l’heure de développement.

La région de Mizrana connait ces dernières années le phénomène de la prolifération des décharges sauvages. Elles n’ont fait qu’aggraver la situationde l’environnment. Le constat est déstatreux. Sachant qu’un projet portant implantation d’un centre d’enfouissement technique (CET) a été délocalisé grâce à la population locale pour des raisons écologiques et historiques.

Pour moi, toute la kabylie est un Centre d'enfouissement (CET), toutes les rues, abords de routes sont parsemés par des monts de poubelles et pordures. A commencer de village, à la commune jusqu’à au chef lieu de wilaya, c'est-à-dire il n’ y a aucun endroit ni épargné. Je leur pose qu’une question. Qui est responsble des tas d’ordres qui constituent des amoncellements de décharges sauvages voire anarchiques qui pullulent ça et là ? le citoyen est reponsable plutôt a sa part de responsabilité en gestion de ses déchets ménagers. Vient ensuite la défaillance pour ne pas dire l’inexistence du secteur de l’environnement et des services d’hygiène de la commune et tous les responsables à diffèrents niveaux qui sont aussi censés de veiller à la protection et à la sauvegarde de l’environnement et de l’écostystème. Par ailleurs, des lois existent, mais les responsables ne s’en soumettent et passent inaperçus en fuyant leur mission. C’est malheureux ! ce sont nos responsables surtout ceux de de la haute sphère qui ont laissé les choses tomber à l’eau.

Propos recueillis par Mohammed Amrous

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Khalida targui

toute l'Algerie est une poubelle surtout la Kabylie khossara où sont les Khabyles ?

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Sherman Sherman

J'ai effectivement jamais vu autant de détritus, d'ordures et de déchets qu'en kabylie (grande et petite) par rapport au reste du pays ! Je sais de quoi je parle car je suis originaire de cette région !. Quand je passe mes vacances ou quand je rends visite à mes parents en Kabylie, j'en reviens déprimé !!!