Quand la trajectoire du développement croise celle des aspirations démocratiques (II)

Quand la trajectoire du développement croise celle des aspirations démocratiques (II)

Le développement endogène ne résulte donc ni de l’accumulation du capital par un Etat dirigiste qui favorise l’allocation des ressources par le marché, ni d’une économie de marché fonctionnant librement sous l’accompagnement politique d’un régime démocratique.

Développement économique et démocratie

La croissance économique, lorsqu’elle a lieu au sein des PED, rime encore avec la pauvreté du plus grand nombre, d'où la crainte que l'intégration internationale ne se traduise par une désintégration sociale et la montée d'un populisme nourrissant un imaginaire critique de la globalisation. C’est pour cette raison qu’un vif débat est aujourd’hui ouvert sur l'effet de la démocratie sur le développement économique. Quelle que soit la position que l'on peut avoir sur cette question, il est clair que les PAD ne se sont pas développés sous des régimes démocratiques. 

Ce n'est qu'à partir de 1920 que la plupart d'entre eux ont adopté le suffrage universel pour la majorité blanche de la population masculine. Un suffrage véritablement universel ne s'est généralisé dans ces pays qu'à la fin du XXème siècle (l'Espagne a rétabli la démocratie dans les années 70 ; les minorités ethniques n'ont eu le droit de vote qu'en 1962 en Australie et en 1965 aux Etats-Unis ; les femmes, dans de nombreux pays, ne l'ont obtenu qu'après la Seconde Guerre mondiale, et même, en Suisse, qu'en 1971). En outre, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la démocratie, là où elle existait formellement, était d'une médiocre qualité. Le scrutin à vote secret n'a été introduit qu'au début du XXème siècle en France et en Allemagne, et la corruption (achat de suffrages, fraude électorale, corruption des élus) s'est prolongée tard dans le XXème siècle dans la plupart des pays.

Schumpeter et la démocratie 

Chez Schumpeter, la démocratie ne vient pas perturber le processus d'évolution qui caractérise le capitalisme. Au contraire, elle le soutient, voire l'encourage. Elle devient un outil qui fabrique et est fabriqué dans le cadre du système capitaliste. Dès lors, le caractère hétérodoxe de la pensée schumpeterienne en matière d'articulation de l'économique et du politique doit être nuancé. Les perturbations ne proviennent pas du politique, de l'Etat ; elles résultent des caractéristiques endogènes du capitalisme.

Schumpeter tend vers un économisme envahissant. Sa vision de l'histoire procède d'un évolutionnisme "libéral", où les innovations et les entrepreneurs sont les rouages les plus importants. Le politique remplit un rôle qui ne peut en faire la première cause du changement social. Il "économicise " le politique tout en le neutralisant. Se méfiant du collectif, de l'Etat, il veut rendre à la concurrence un rôle prédominant, puisqu'il en constate les effets positifs : le fonctionnement du capitalisme engendre une hausse du bien-être, notamment pour les classes populaires. La démocratie ne doit pas et n'influence pas de façon déterminante la dynamique sociale : elle ne fait que l'entériner.

Promotion du développement endogène par la pratique démocratique

"Le développement et plus précisément le développement endogène - comme le souligne Alain Touraine - répond à trois conditions principales : l’abondance et le bon choix des investissements, la diffusion dans toute la société des produits de la croissance, la régulation politique administrative des changements économiques et sociaux au niveau de l’ensemble national ou régional considéré". "En termes plus concrets encore - précise-t-il - la transformation de l’économie de marché en développement suppose un Etat capable d’analyse et de décision, des entrepreneurs et des forces de redistribution". "Or ces trois agents du développement - ajoute-t-il - ont des rapports étroits" avec les trois composantes de la démocratie que représentent la citoyenneté, la représentation des intérêts et la limitation du Pouvoir. 

Initiant ainsi une modernisation autocentrée, la démocratie est en même temps, comme régime politique fondé sur la défense des droits et des libertés, un facteur de redistribution. Comme système politique autonome chargé de médiatiser la relation entre l’économie de marché et le développement, la démocratie électorale-représentative permet de gérer politiquement les tensions entre l’investissement et la répartition des produits de la croissance. Sa fonction spécifique est, dans ce cas, d’articuler sous le principe du service de l’intérêt général à long terme, ces deux exigences contradictoires, en tenant compte à la fois des besoins de l’économie et des besoins sociaux. Finalement, c’est en tant qu’elle permet à l’Etat d’agir comme agent de développement en limitant son pouvoir par les droits et libertés, que la démocratie électorale-représentative est le facteur absolu du développement endogène. C’est aussi, parce qu’elle réalise l’intégration des acteurs sociaux et économiques du développement en permettant au plus grand nombre de participer aux décisions et d’avoir accès aux crédits publics, que la démocratie est la force motrice du développement endogène. 

Le développement endogène ne résulte donc ni de l’accumulation du capital par un Etat dirigiste qui favorise l’allocation des ressources par le marché, ni d’une économie de marché fonctionnant librement sous l’accompagnement politique d’un régime démocratique. Il résulterait plutôt de la détermination du développement par les principes constitutifs de la démocratie électorale représentative. Le développement devient endogène lorsque la conscience des droits, la représentativité des forces politiques et la citoyenneté structurent et dirigent le processus de la modernisation économique et de l’industrialisation. Cette transformation des structures par la rationalisation des systèmes de production devient émancipatrice lorsqu’un système politique, fondé sur la défense des droits et des libertés individuelles et collectives, permet de gérer de manière ouverte les tensions entre l’investissement et la redistribution sous le principe du service de l’intérêt général et de la réalisation du bien commun. Le principe démocratique de citoyenneté permet de construire et de renforcer la société nationale, par la modernisation et l’intégration sociale qui visent à "instaurer une dignité minimale des conditions de vie qui donne une forme sensible et tangible au fait de la con-citoyenneté". Le principe de représentation des intérêts s’exprime par la redistribution des produits de la croissance dans le processus de la modernisation économique. Déterminés par le souci d’incarner les droits et les libertés dans les existences individuelles et collectives, l’investissement et l’industrialisation démocratiques sont mises en œuvre pour briser les mécanismes de reproduction sociale et pour substituer l’égalité de condition aux hiérarchies traditionnelles.

La société civile : espace et agent de démocratie et de développement

C’est au moment où le système démocratique occidental s’érige en référence que l’exercice réel de la citoyenneté semble dans ces pays menacé voire étouffé par des agents ou des structures de pouvoir peu contrôlables par la société. Parmi ceux-ci, les agents économiques occupent une place de choix. L’économie paraît « décoller » de la politique et celle-ci paraît « décoller" de la société. Le résultat en est une citoyenneté mutilée.

Au milieu du brouillard que l’on rencontre lorsque l’on regarde l’avenir sous l’angle de la démocratie et du développement, une piste est cependant apparue : la société civile, dépositaire non pas d’une confiance excessive, mais pour le moins d’espérances, source d’un certain imaginaire face aux multiples barrières.

La société civile est "le domaine de la vie sociale civile organisée qui est volontaire, largement autosuffisant et autonome de l'État". Une élection est un des événements principaux où la société civile se trouve mobilisée, notamment à travers l'éducation de l'électorat. C'est le corps social, par opposition à la classe politique (source Wikipédia).

Par rapport à la démocratie, cette notion remplit l’énorme vide qui sépare l’Etat décentralisateur d’une citoyenneté aliénée et atomisée. Par rapport au développement, elle agit comme « troisième acteur » entre la planification démocratique et le marché ségrégateur. La société civile a été vue comme espace et agent de démocratie et de développement, non pas pour éliminer la nécessité des autres agents qu’elle côtoie, mais pour la réorienter en fonction des individus et des collectivités réels.

La démocratie précède-t-elle le développement ou le développement constitue-t-il une condition nécessaire de la démocratie? En fait, la question qui sous-tend le rapport entre développement et démocratie est simple, sinon simpliste : la démocratie est-elle compatible avec le sous-développement et la pauvreté qui en est le corollaire ? Si l’on ne devait s’en tenir qu’à la vulgate néo-libérale en vogue et aux théories de Francis Fukuyama sur la fin de l’Histoire, la question du rapport entre démocratie et développement ne devrait plus se poser. 

Elle ne se poserait plus simplement parce que la réponse serait connue d’avance : il n’y a pas de développement sans démocratie. Le sens de l’Histoire serait donc la course automatique et naturelle vers la démocratie, laquelle porte en elle les germes du développement. La réalité des faits est malheureusement beaucoup plus complexe, pour ne pas dire plus compliquée.

Les pays en développement ont-ils les moyens d’entretenir la démocratie ?

Nous parlons bien d’entretenir et non d’établir la démocratie. Car établir la démocratie est chose relativement aisée, l’entretenir l’est moins. Plus sérieusement, il est bon de savoir que la démocratie moderne coûte cher. Qu’il s’agisse du coût de l’organisation des procédures électorales ou de celui du fonctionnement des institutions que suppose la démocratie. 

Concrètement, ce qui précède devrait se réduire aux deux questions suivantes : faut-il d’abord développer avant de démocratiser ?ou, faut-il démocratiser avant de développer ? C’est autour de ce double questionnement que vont s’articuler les derniers développements dont les deux axes principaux seront constitués par les réponses à ces questions.

Le développement comme condition de la démocratie

Une partie importante de la doctrine en science politique considère qu’il ne peut y avoir de démocratie sans développement et que, par conséquent, le développement devrait précéder la démocratie. Les tenants de cette affirmation se recrutent essentiellement au sein de l’école développementaliste qui connaîtra son heure de gloire à la fin des années 1950 et dont le postulat peut être ainsi résumé : un système politique ne peut être « développé », c’est-à-dire démocratique, que s’il est fondé sur un minimum de développement économique. Dès lors la priorité doit être accordée à la mobilisation des énergies et des moyens pour assurer le développement économique et social avant de songer à démocratiser.

Représentatif de ce courant de pensée, l’Américain S. Huntington estimait qu’une libéralisation politique trop brutale et désordonnée (liberté totale de la presse, instruction généralisée, compétition électorale…) ne pouvait que conduire à des impasses qui allaient très vite révéler une « saturation du système » en aspirations et revendications. 

Analysant la société comme un système, c’est-à-dire « un ensemble d’éléments liés entre eux et formant un tout organisé », les tenants de cette thèse estiment que le système (dans ses composantes économiques et politico-administratives) ne pouvant manifestement pas satisfaire toutes ces demandes ne peut qu’imploser. Ainsi donc, en croyant paver le chemin du paradis démocratique, on arriverait tout droit à l’enfer du désordre. 

En situation démocratique, le système socio-politique, parce qu’il est ouvert, reçoit forcément plus de demandes qu’en situation autoritaire. Or, et c’est bien là le problème, sollicité au-dessus de ses capacités, le système ne pourrait que se bloquer.

Dès lors, l’enfer dont nous parlions plus haut se manifeste par ce que, en voulant bien faire et réaliser ce qui peut être considéré comme un progrès (la démocratie), on fera, en fait, le lit de la régression en ce sens que non seulement on ne réalisera pas la démocratie mais, pire, on compliquera l’entreprise de développement. Si on admet que la démocratie est potentiellement constitutive de demandes et de revendications de toutes sortes (politiques, économiques, sociales, matérielles…), est-il raisonnable de l’introduire dans un système qui n’a pas les moyens d’y répondre ?

Dans cet optique, G. Lavau estimant que « la démocratie, c’est le contraire du loto : ce n’est jamais “facile’’, cela peut coûter cher, et il est rare que cela “rapporte gros’’, du moins en seul coup » en arrive à la conclusion que « force est de reconnaître, même si on n’aime guère les raisonnements de S. Huntington, que, dans une société contenant de fortes inégalités sociales, certaines extensions mal équilibrées de la démocratie activiste peuvent provoquer des désordres ». Si de tels propos peuvent paraître pessimistes, ils n’en posent pas moins de réels problèmes.

- Comment concilier ces libertés (ou du moins leurs manifestations excessives) avec l’état actuel des économies en développement qui ne peuvent pas, c’est une évidence, supporter des mouvements de grèves trop fréquents ou désordonnés ?

- Comment prendre certaines décisions fondamentalement impopulaires mais peut-être nécessaires pour l’équilibre général du système ?

- Comment répondre à des demandes légitimes auxquelles on ne peut manifestement apporter aucune solution ?

Ce sont des questions de ce type qui ont conduit un auteur kényan à conclure que ce qu’il fallait aujourd’hui en Afrique ce serait une «démocratie minimaliste» reposant d’avantage «sur un gouvernement efficace que sur un gouvernement démocratique». M. Mugyenyi reconnaissait d’ailleurs avoir pris le risque de se voir critiqué pour avoir proposé «une dictature qui ne dit pas son nom». On retrouve là la thèse de l’opposition entre «bonne gouvernance» et «pure démocratie» : il vaudrait mieux des gestionnaires intègres et responsables, même autoritaires, que des démocrates démagogues et peu scrupuleux.

En illustration à ces thèses, les tenants de ce courant affirment que, sans les régimes autoritaires qu’ils ont eu à connaître les «nouveaux pays industrialisés» (Corée du Sud, Taïwan…) n’auraient pas pu atteindre le stade de développement qui est le leur aujourd’hui.

Enfin, il n’est pas inutile de signaler que la plupart des chefs d’État africains et du monde arabe s’inscrivent volontiers dans ce courant. Et, c’est ce qui a pu faire dire à B. Badie que «les “derniers développementalistes’’, les plus intransigeants, sont désormais les princes des sociétés en développement». Ainsi donc, «de paradigme de la science politique, le développement est devenu une idéologie du pouvoir».

La démocratie comme préalable au développement

Ce postulat qui apparaît comme une évidence est aujourd’hui celui de la doctrine dominante. Les tenants de ce courant érigent la liberté et partant la démocratie au rang de valeur cardinale dont le sacrifice ne saurait par rien être justifié. Ils arguent, par conséquent que, non seulement l’autoritarisme n’est en rien une condition du développement, mais en plus sans démocratie (entendue comme obligation pour les gouvernants de rendre compte aux gouvernés) il ne peut y avoir de réel développement.

C’est donc uniquement dans la liberté que l’homme peut créer et prospérer. La création de richesse, condition d’un véritable développement, n’est guère possible dans un système oppressif. L’homme, pour s’épanouir, a donc besoin de ce qui constitue la «condition humaine naturelle».

Résumant cette conception, J.F. Revel déclarait : «D’authentiques démocrates occidentaux disent souvent avec tristesse : «l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie». Sans doute l’est-elle fort peu. Mais elle l’est encore moins pour la dictature». Autrement dit, s’il fallait choisir entre deux maux, le moindre resterait encore la démocratie. De plus, des économistes comme A. Lipietz affirment que la sortie des régimes autoritaires est un préalable absolu au développement économique. À l’appui de cette affirmation, ils démontrent que les pays européens les moins développés sont aussi ceux qui sont plus tardivement sortis de l’autoritarisme.

Conclusion

Les excès du capitalisme sauvage ont remis en cause les idées économiques libérales. Un " nouveau libéralisme " plus social et plus démocratique et surtout moins confiant dans les seules vertus du marché doit voir le jour. S’il est évident que la démocratie n’assure pas par elle-même le développement économique et ne garantit pas ce qui a toujours été vu comme le pilier central de sa solidité, les stratégies de développement doivent par contre être des stratégies de démocratisation parallèlement à l’instauration des mécanismes marchands de régulation économique. 

Sur le plan historique, la stabilité démocratique occidentale s’est élevée sur le socle d’une longue période de croissance économique, accompagnée de fortes exclusions politiques. Un énorme « péché originel » est donc à la base de son actuelle légitimation. 

Si l’on pouvait attendre, de nos responsables politiques et de nos élites, un respect effectif de l’esprit de la démocratie électorale-représentative et une mobilisation de ses ressources institutionnelles et de ses valeurs, en vue de servir l’intérêt général et de promouvoir le bien commun du peuple algérien, il ne serait pas déraisonnable d’espérer que le développement endogène puisse devenir une réalité concrète en Algérie où, faut-il le souligner, l’autoritarisme n’a généré nul développement véritable en plus d’un demi-siècle.

Cette mobilisation des potentialités émancipatrices de la démocratie pourrait permettre de surmonter l’obstacle rédhibitoire que constitue la dépendance de notre économie tout d’abord pathologique à l’égard du sous-sol, puis technologique vis-à-vis de l’extérieur et enfin structurelle envers l’import.

Mourad Hamdan (consultant en management)

Principales références

Christian Chavagneux (diplômé de la London School of Economics, docteur en économie, rédacteur en chef d'Alternatives Economiques et rédacteur en chef de la revue L'Économie politique),

Michel Husson (économiste, membre du conseil scientifique d'Attac),

Jean Coussy (EHESS-Ceri),

Philippe Minard (spécialiste d'histoire économique et sociale de la France et de l'Angleterre au XVIIIe siècle),

Guy Rossatanga-Rignault (professeur de droit et spécialiste de sociologie politique),

Alexis Dieth (docteur en philosophie),

Ha-Joon Chang (spécialisé en économie du développement, il enseigne actuellement l'économie politique du développement à l'université de Cambridge),

Fabrice Dannequin (chercheur au Lab.Rii, université du Littoral, et au Hermes/Lame, université de Reims),

Jean-Paul Maréchal (maître de conférences en science économique à l'université de Rennes II),

Bernard Billaudot (professeur de sciences économiques, LEPII-CNRS-UPMF-Grenoble),

Jean-Pierre Cling (a travaillé à l’INSEE, puis a été conseiller à la direction des relations économiques extérieures (DREE) notamment pour l’Afrique australe. En 2000, il prend la direction de DIAL, centre de recherche en économie du développement),

John Maynard Keynes (fondateur de la macroéconomie keynésienne),

Joseph Stiglitz (professeur à Yale et prix Nobel d’économie),

James K. Galbraith (professeur à la Lyndon B. Johnson School of Public Affairs),

Pierre Jacquet (chef économiste de l'Agence française de développement),

Arnaud Montebourg (ministre du redressement productif dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault).

Lire la première partie : Quand la trajectoire du développement croise celle des aspirations démocratiques (I)

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

"... faut-il d’abord développer avant de démocratiser ?ou, faut-il démocratiser avant de développer ? "

Ce n'est pas pour remettre en cause votre papier ou ses arguments du tout - Cette question me fait rire un peut... Autrefois, j'enseignais les methodes d'Algebre Lineaire. Tout le cours consiste a apprendre et comprendre comment programmer un ordinateurs a resoudre un systeme d'equations. Essayons d'y projeter l'application au sujet.

On a donc a faire a un systeme d'equations de 2 types. Le 1er etablissant les relations de la dynamique democratique, et le second celles du developement. Evidemment, il est hors question de traiter des 2, sans les harmoniser, c. a. d. les exprimer/donner des formes equivalentes dans un domaine de definition homogene (un espace), c. a. d qu'une equation exprimant toute relation dans d'un champs (politique) se doit d'avoir une existence dans l'autre (developement) et vis-versa. c. a. d. tout mettre au denominateur commun, de telle sorte a pouvoir ajouter, soustraire, multiplier, diviser etc.

L'algorithme qui en resulte traite donc des composantes elementaires dans les 2 domaines d'une maniere simultanne' (ou presque), c. a. d. selon les inter-dependances, plutot que d'une maniere sequentielle. Mon cours est un pre-requisite aux cours graduates (Master/PhD) dans d'autres disciplines, entre autre de recherche operationnelle.

Ce que je veux dire, c'est que les 2 domaines evoluent ensemble - ou ce qu'on appelerait une evolution organique - L'evolution des 2 types de relations et les variables qui les composent/etablissent passent par des etapes (certes sequentielles) mais concurantes. En d'autres termes, les 2 domaines (ici sujets) sont tres imbrique's, et se doivent d'etre traite'es ensemble.

La question qui se poserait alors est: Y a-t-il un debut et un ordre necessaires dans ce processus?

A mon avis, la reponse est non. C'est comme une match de foot, on peut remplcer les 2 equipes et les arbitres sur le terrain de telle sorte a passer d'une partie/match a une avec en changeant tous les joueursindividuellement, sans interrompre la partie. C'est un une dance de groupe coregraphie'e, ou hommes et femmes communiquent et agissent au rythme d'une musique pour constituer un ensemble, qui exprime une histoire merveilleuse ou un drame. Les qualite's que sont la capacite' d'agir, la connaissance et la communication sont des necessite's, a travers le groupe dans sont ensemble et entre pairs/couples.

En quelque sorte une sorte de culture organique - Dans mon example de dance, la communication est un pre-requisite, ce qui dans une societe' est les medias, qui ne communiquent pas des opinions contre des sous, mais des informations necessaires, recherche'es, etc. de la societe' civile. Par example, un gouvernement ne peut pas publier des bilans economiques ou projets erronne'es car automatiquement des bilans paralleles et interprete's pour differents aspects de la vie des citoyens qui paient pour sont publie's, expose's, etc. - Ce que vous appeler l'education de la population.

En fait, il ne peut y avoir de societe' sans ces 2 composantes, la communication et la transaprence, avant meme de former des gouvernement et institutions. Ces organisations civiles sont ce qu'on pourait appeler les briques et le ciment indispensable au passage de population en a societe', ou une population coherante et organise'e. La dynamique qui en resulte en est la culture. Dans celle-ci se develope la notion de patriotisme, qui n'estautre que l'interet et la participation dans cette activite'.

Verifier, acccuser et communiquer la realite' des faits est un acte hautement patriotique quelque chose le contenu dont il s'agit. C'est ainsi que la notion de critique peut aussi bien etre positive ou negative.

Pour repondre plus precisemment a la question que vous posez, je dirais, l'imbrication du developement et de la democratie, necessite comme prealable un certains nombres de liberte's, a commencer par celle des membres de la population individuellement de siposer d'eux/elles-memes, c. a. d. a reflechir, a s'exprimer et agir librement, dans la limite que ces liberte's n'entravent pas les liberte's des autres.

Par consequent, cotre question est un peu illogique dans le sens ou elle presume UN SEUL ACTEUR dont l'action conditionne celles de toute la population. Cette perception assume que l'action de la population est necessairement sans valeur, ou que celle-ci, valeur depend de l'acteur considere' - ce qui est le case de la population algerienne, ou l'acteur en question est l'etat-gouvernement - dont la valeur de l'action ne constitue ni un opinion democratique ni un act developental. Comme dans le cas du match de foot a transformer, il est possible de passer en algerie, du binome etat-population a societe' democratique et develope'e, en remplacant les joueurs un par un, c. a. d. en soustrayant le privilege de decision (politique) comme d'action (developement economique) de des agents gouvernementaux pour le rendre aux mains de la population. En termes politiques, l'etatne doit plus gouverner, mais recursivement rendre ce priviledgeet responsabilite' a des structures a la population. c. a. d. liberte' de tailler ses propres briques et raffiner son propre ciment, c. a. d. acceder a l'information sans entrave, l'analyser et la communiquer librement. Une facon de faire cela est de mettre ses pittball dans les casernes, ce qui semble se faire en ce moment, mais helas, sans la moindre action contre les truants ! Cet etat a agit sans opinier, ou du moins sans soumettre son opinion a l'approbation de la population. Dans le cas de l'amalgame algerien, democratiser se doit de se faire avant le developement.

L'etat-gouvernement bouteflika fait semblant de developer en depensant et depense pour voler. Il ne manque pas seulement de patriotisme, il est coupable de trahison.