Sellal à Médéa : les sans illusions vous saluent !

Le centre de santé de Aïn Malaab. Commune de Aïn Boucif.
Le centre de santé de Aïn Malaab. Commune de Aïn Boucif.

Située à 80 km du chef-lieu de la wilaya de Médéa, la ville d'Ain Boucif - une bourgade plutôt - nichée sur le flan rocailleux d'une montagne, happe stoïquement le regard ahuri du premier étranger venu, par son immense nudité. Et finissant par l'emporter dans un tourbillon de démesures, de disparités, d'incertitude de l'avenir, désormais inspirateur de bien de soumissions et de renoncements aux plus élémentaires des commodités du vécu quotidien.

Sillonnant plus profondément les contrées éloignées de la wilaya, nous sommes restés ébahis par l'ampleur du drame quasi quotidien, de la détresse de ces pères de familles, de ses veuves et orphelins, de ses femmes enceintes, de ces malades dialysés, enfin de ces êtres humains qui font ce monde rural, qui est le nôtre. Les doléances énumérées, tout au long, de notre virée laissent perplexes, elles illustrent le marasme et le mal de vivre de ces laissés-pour-compte. Ici point de travail, point de salut à la misère, à la pauvreté, point de culture, point de distraction. Un vague à l'âme pousse bon nombre de jeunes, et de moins jeunes à fuir ces régions maudites par le sort, le mépris, la forfaiture et l'incurie des décideurs des salons feutrés de la wilaya, de l'A.P.W et de leurs A.P.C respectives, pour aller chercher un travail, une pitance ou un foyer plus clément.

En somme des sans illusions qui vous saluent bien ! A Aïn Boucif, Une crèche pour enfants, réceptionnée en 2007, attend toujours de faire le bonheur de nos petits chérubins pour on ne sait quel saugrenue prétexte, alors qu'à quelques encablures de la bourgade, un centre de santé de Ain Malaab (photo), pourtant doté d'un appartement, est ouvert tout au plus 2 heures, tantôt oui, tantôt non, selon les sautes d'humeur du seul médecin généraliste qui y exerce. L'absence d'une permanence paramédicale est si criarde que bon nombre de patients, bravent le vent, la grêle et la neige et un terrain boueux pour descendre se faire une injection ou un changement de pansement au chef-lieu de la daïra.

Sur notre chemin de retour à Médéa, une autre bêtise humaine nous interpella à Berrouaghia, un parc à loisirs vide, réceptionné il y a quelque temps, offre un décor Hitchcockien, la dégradation se fait jour, même ses terrains adjacents ont été squattés pour on ne sait quel autre projet, quelle autre arnaque. La dilapidation du denier public n'offusque plus personne, encore moins l'exécutif de la wilaya. La forêt récréative de Ben Chicao n'est pas du reste, fermée, semble-t-il pour un différend entre le locataire et la wilaya, offre un spectacle de désolation, et dire que nombre de nos concitoyens venaient y passer des journées mémorables, c’était leurs bouffée d’oxygène à 1240 mètres d’altitudes. Ici et là, et on ne peut, reprocher à la vox populi que l'on s’efforçait surtout à effacer toute trace de l'ex-wali Abdelkader Zoukh, nommé récemment wali du grand Alger, tellement son empreinte et ses œuvres sont omniprésent à travers la wilaya, toute la wilaya. La dynamique de la construction tous azimuts initiée par M. Zoukh, même si il a péché dans la précipitation, il faut reconnaître à l'homme ses mérites, sa qualité de meneur d'hommes et ses réalisations architecturales, a été freiné net par un changement de poste de personne aux postes de décisions et l'interventionnisme ne pouvait permettre une suite logique dans les idées, et encore moins, une continuation de l'œuvre. Livrée aux humeurs des nouveaux promus, l'œuvre était revenue dans la case départ.

Un centre de loisirs deux fois inauguré !

De l'actuel locataire "diurne" de la wilaya, il n’habite pas Médéa le chef-lieu du département, l'on connait que quelques actions conjoncturelles et manifestations de prestige pour faire bonne figure, et l'on ne peut reprocher aux citoyens de crier leur colère: "On bricole beaucoup et ça roupille autant...", entend-on dire ici et là. De tous les discours, les projets et les emphases ne subsiste que le vœu ridicule d'être et de faire. Depuis l'intronisation de l'actuel wali, il y a trois ans, les actes s'avèrent souvent contraires aux déclarations. L'improvisation le disputent au bricolage et les maigres initiatives ont poussé les autorités locales pour sauver la face, à offrir une école élémentaire à inaugurer. Comble de l'ironie, cette même école a été cédée à l'université située à côté pour l'année universitaire 2013-2014 et un centre de loisirs ré-inauguré deux fois de suite.

Et quelles autres explications à donner pour toute cette effervescence, et cette réquisition de toutes les subdivisions DTP de la wilaya de travailler d'arrache-pied pour faire un travail censé être fait en temps normal et sans bousculade des jours. Une furie soudaine de remonter le temps perdu dans les salons feutrés à déguster le thé et les petit-four. La fantaisie était à son paroxysme de voir des palmiers subitement plantés, du gazon semé à 19 heures, et une fontaine jaillissante du côté du pole urbain, justement là "Win echouf Ahmed". Et justement, M. Abdelmalek Sellal a été berné durant sa visite en septembre dans la région par cette masquerade !

En définitive, il ne faut pas être grand clerc pour deviner que tout ce remue-ménage vise beaucoup plus ces messieurs à garder leurs acquis et privilèges, et qu'ils refusent d'admettre que chaque chose a un temps, seul le temps est infini, qu'il est temps pour eux de céder la place. En attendant l’échéance des élections présidentielles et probablement un changement à la tête de l’exécutif de la wilaya, Médéa et ses contrées lointaines, ses pauvres, ses jeunes et ses moins-jeunes, ses malades continueront de trainer et d’user leurs godasses à la recherche de meilleurs lendemains.

Brahim Ferhat

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

"... Ici point de travail, point de salut à la misère, à la pauvreté, point de culture, point de distraction.... "

A vous lire, on croierait qu'il y a culture a Alger ! - Helas, non. Vendre du petrole Touaregs, vole' en echange de ble et de berline allemande pour aller exposer 5 par jour son Q au ciel, n'est pas culture.

Reguardez donc, votre photot ! - Il ya une barrauqe et un beau morceau de terrain, abandonne's. L'heritier se prostitue certainnement pour un cube en ciment chinoix en ville, afin qu'il puisse y exposer son Q 5 par jour, six fois par semaine et a longueur de journe'e le vendredi. Ou est-ce pour se raccorder sur internet et se masturber en face du porno, qu'il pense gratuit.

Il n'y a pas de travail, pourtant il n'y a rien et tout est a construire. Qu'y a-t-il ailleurs, que n'ont pas construit les etrangers ? Vous connaissez la reponse biensur - alors je vais repondre a votre dernier soupir.

Lendemain est le suivant d'aujour'dhui. L'absence d'aujourd'hui, vous guaranti celle de tout lendemain. Pour cela, je vous renvois a hier, duquel est defini aujourd'hui. Il a cede' sa liberte' pour faire courir derriere un regime et une utopie arabo-socialiste que votre complainte semble reclamer. Que faisiez vous a Chlef derriere une imposture representant une autre ?

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Bachir ARIOUAT

Hé oui, ils étaient bons qu'a servir de chair à canon contre la France, c'est pourquoi il y a des veuves et des veufs, il ne faut pas oublier que les femmes Algériennes elles avaient prient une grosse part à la lutte contre la France, mais malheureusement ceux qui se considéraient comme des cerveaux du pays au sein du F. L. N. leur paroles, exempt ABANE, ils ont tous trahi le pays.

En plus, ils n'ont pas vu venir les coups du Général De Gaulle, qui leur filait les traitres qui étaient dans son armée basés en Allemagne.

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