Le changement en Algérie ne viendra pas nous chercher

Dessin de Kemila Madjid.
Dessin de Kemila Madjid.

Maintenant que le FLN accélère la cadence, il est aberrant de croire que le système autocratique cédera un iota de son désir d’hégémonie et de domination.

La poignée de personnes qui dirige le pays, comme l’ont affirmé les Américains via leur célèbre journal, Le New York Times, nargue par ces agissements hostiles à tout désir de changement. Pour autant et avec ces actes du fait accompli, elle défie pour dire que le système qu’elle incarne ne pliera pas. Et même avec ou sans Bouteflika ! Les vieux démons, dès que le FLN est actionné, annoncent la couleur d’un désir insatiable de s’accrocher, éternellement au Pouvoir. En instrument à la merci de parrains aux intérêts conflictuels, le FLN est façonné à la guise des conjonctures et des besoins. Cette organisation qui n’a rien d’un parti politique ne fait jamais le Pouvoir. Elle agit en brebis galeuse suivant une feuille de route préalablement établie par les maîtres de la dérive politique.

Mais, quand en face à cette dangereuse dérive, il n’y a que des voix qui, au lieu de faire leur destin elles le subissent, l’aubaine de se maintenir est assurée pour l’autocratie. Encore, devant l’indifférence totalement affichée bien qu’un sort commun soit engagé, les parrains soutenus par d’inconditionnels adulateurs, jubilent pour avoir réussi à imposer un blocus paralysant et à maintenir un statu quo autoritaire. Aussi, la caste s’accommode d’un silence complice qui réclame une paix sociale en lieu et place d’un changement politique. Alors disposant d’un matelas d’argent, totalement géré dans le flou et l’opacité, la poignée qui regroupe des militaires, des fonctionnaires du renseignement et des civils inféodés au clan présidentiel, dépense sans compter pour acheter un calme, même précaire. La tempête de janvier 2011 est loin derrière.

Aubaine alors ces mouvements de protestation, ces grèves répétitives et ces actions de contestation qui ne posent pas le préalable du départ du système pour envisager une profonde mue de la gouvernance. Bornés dans un syndicalisme primaire, ces mouvements finissent, en désassociant la revendication politique de leur action, d’offrir une chance inespérée au pouvoir. En calculateur avéré, ce dernier saute sur l’occasion en versant dans la manipulation de la diversion. Il parvient ainsi, en l’espace de quelques temps, à affaiblir les manifestations et à en réduire la portée. Même le redoutable mouvement des chômeurs du Sud a fini par céder.

Se croyant bien à l’abri en l’absence d’une revendication qui exige son départ comme préalable à tout changement démocratique, le Pouvoir, via le FLN et le chef du gouvernement, affiche manifestement sa décision de sceller le sort du scrutin présidentiel d’avril 2014. Aveuglé aussi par sa suprématie policière, administrative et judiciaire, il ne distingue que la voie de la fraude qu’il a lui-même tracée. Mais encore, confiné dans son autisme habituel, il n’entend que les voix faussaires de sa clientèle. Cela dit, la poignée en club privé, est partante pour commettre un autre hold-up au su et vu de tout le mode, puissances occidentales comprises.

Aberrant donc d’attendre que ce pouvoir opère un quelconque changement quand il évoque l’Etat civil ou quand il annonce cette contre-vérité d’affaiblissement et de démantèlement des services de renseignement. Sauf cependant la fausse mue qui lui sied le mieux. Pareillement quand on évoque cette âme algérienne qui croit en l’homme providentiel et qui l’idolâtre. Car, le changement vers un Etat de droit, véritablement démocratique, ne se fera qu’en dehors de ce système de pouvoir personnel. Et il sera seulement porté par des âmes frondeuses. Alors le changement ne viendra jamais tout seul. N’est-il pas temps d’aller le chercher ?

Zoubir Zerarga

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Commentaires (9) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

Le changement viendra par l’implication de tout un chacun lors des élections avec la surveillance de l’urne de bout en bout. A la moindre absence, les fraudeurs remplissent l’urne. Pour le moment, nous ne pouvons pas compter sur cette administration partisane. La jeunesse algérienne doit surveiller les urnes et participer au comptage des voix pour déjouer toutes les fraudes possibles. Il y va de l’avenir de cette jeunesse longtemps marginalisée et mise au chômage malgré ses bagages intellectuels. C e n’est pas en restant dans les salons feutrés ou dans les cafés à bavarder de tout et de rien que nous pourrons apporter le changement salutaire : Le changement n’est possible que par le contrôle de l’urne dans les 1541 communes du pays. 100. 000 hommes intègres dignes de la nation et qui ont l’amour de la patrie peuvent aisément déjouer toutes les fraudes à travers l’ensemble des bureaux de vote ;l'Algérie compte bien plus; alors soyons nombreux ! La fraude du FLN, du RND et de leurs satellites n’est possible que par notre absence ! Alors, soyons présents !

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