Présidentielle 2014 : comment renverser le despotisme

Le président Bouteflika et des officiers supérieurs de l'Armée
Le président Bouteflika et des officiers supérieurs de l'Armée

Si le système est reconduit à l’occasion de la présidentielle de 2014, nous descendrons dans la rue pour manifester contre lui, jusqu’à la désobéissance civile s’il le faut et jusqu’à sa chute irréversible.

Pris en tenaille entre un système de pouvoir despotique, des intégristes religieux qui ne jurent que par la charia et la fitna et des berbéristes autonomistes, séparatistes "habités" par une agitation frénétique et qui n’ont comme obstination que la partition du territoire national, le patriotisme des démocrates se voit affaibli à son tour par les luttes intestines, atrophié par les résidus patriarcaux, cautionne médusé, inerte et stupéfait, la dérive programmée du devenir de la Nation par une oligarchie mafieuse aux méthodes crapuleuses de gouvernance, contre une modique rétribution déshonorante. 

Tel un cancer flanqué de deux métastases, le pouvoir sévit depuis 1959, étalant ses tentacules anesthésiantes sur toutes les parcelles publiques pour étouffer le jaillissement du moindre souffle de liberté. Pour les fourbes aux intentions sournoises, ces métastases nihilistes, incurables et dangereuses pour la paix civile et l’unité nationale, s’agitent frénétiquement pour semer le chaos et le désordre pour fragiliser nos frontières et laisser la porte ouverte à la recolonisation de sévir à son tour. Espérant ainsi arriver à leur but : l’autonomie pour les uns et l’obscurantisme totalitaire pour les autres, en contrepartie du bradage de l’Algérie. Obstinés dans leur chaos stratégique, ils ne jurent que par leur volonté de nuire à la solution patriotique de transition pacifique. Même au prix de la destruction de nos infrastructures et nos forces de sécurité, garantes de notre redéploiement économique, notre unité nationale et notre intégrité territoriale. Nihilistes et autistes à l’appel des patriotes démocrates qui œuvrent pour une transition pacifique hors des sentiers des schémas organiques et de la compromission. Devant ces nihilistes qui ne désarment pas, les démocrates indépendants persistent par leur patriotisme à préserver l’unité et la souveraineté nationale au service de la grandeur et de l’éternité de la Nation algérienne, multiculturelle, pluri confessionnelle et sécularisée, plurilinguistique, en somme transculturelle. Une Algérie dans laquelle toute Algérienne et tout Algérien se sentirait chez lui, sans qu’une idéologie ségrégationniste ne vienne perturber sa sérénité et ses libertés fondamentales, universellement partagées, ni une quelconque puissance étrangère venir le dépouiller encore une fois de sa souveraineté. 

Pendant que l’opposition organique s’apprête à cautionner dans la compromission cette ultime méprise électorale qui se profile en 2014, dans l’impuissance de produire un discours politique de rupture avec le système qui les empêche de se coaliser pour constituer une force de changement pouvant menacer son hégémonie, les démocrates souverains se mobilisent dans la discrétion pour affronter le destin, déterminés à aller jusqu’à la chute du système. Si le débat interne aux appareils vassalisés est stérile et se caractérise par son impuissance à s’articuler autour d’un consensus de rupture avec le système, se réduisant tout au plus à des joutes claniques pour le monopole du leadership au sein de leur propre structure, les démocrates souverains s’attachent plutôt à innover dans la pratique politique pour contourner ce piège de la vassalisation.

C’est cette condition de soumission au système de pouvoir qui a amené Ahmed Benbitour à ne pas créer de parti et de préférer l’innovation dans la pratique politique en privilégiant la constitution d’un mouvement citoyen ouvert à tous ceux qui sont en rupture avec le système de pouvoir et qui sont engagés dans l’objectif de son changement, autour de son programme de refondation de l’État et des institutions pour assoir un véritable régime démocratique.

L’innovation dans la pratique politique que préconise Ahmed Benbitour, qui est dictée par la résistance à cet impératif de soumission, ne vise pas en soi la conquête du pouvoir pour s’inscrire dans une pratique d’alternance préalable, car celle-ci n’existe pas encore dans l’état actuel de l’exercice du pouvoir. Son innovation dans la pratique politique apparaît plutôt comme une nécessité pour créer les conditions à l’avènement de cette alternance. C’est pour cela que la priorité dans son programme n’est pas au sens propre le programme politique, mais essentiellement une dynamique de transition vers un régime démocratique. Cette condition de la pratique politique le dispense d’emblée d’un discours partisan et ne lui impose aucune nécessité d’un choix idéologique. Laissant le soin à la population de s’organiser dans des conditions favorables au débat public et de déterminer le choix de société qui lui conviendra, dans un débat libre au sein d’institutions démocratiquement élues, le long de la transition préconisée.

Son choix de faire face à la fraude électorale en s’appuyant sur le vote massif est une stratégie mise en place pour amener le système devant le fait accompli, par la reconnaissance constitutionnelle de son illégitimité en cas de fraude. Cette reconnaissance ouvre de fait le droit à la société civile de se constituer en mouvement de contestation pacifique permanent, légitime et organisé, dont la revendication de la victoire électorale en cas de non satisfaction peut mener jusqu’à la désobéissance civile. Car celle-ci n’est plus l’affaire d’un parti, mais interpellera tous les démocrates. L’efficacité recherchée par le biais de cette pratique politique a le mérite de mobiliser les forces du changement de façon organisée et pacifiquement, épargnant du coup toute forme d’exacerbation de la violence et la préservation des infrastructures. Par ailleurs, le conflit avec le pouvoir sera maitrisé sans donner l’occasion aux puissances impérialistes de faire valoir leur alibi humanitaire pour justifier notre recolonisation. Nos forces de sécurité seront épargnées par la puissance destructrice des convoitises impérialistes et continuerons à jouer leur rôle en accompagnant la transition démocratique.

Cette mobilisation requiert la participation de tous les véritables démocrates que compte le pays, pour faire barrage à toutes sortes de convoitises, y compris à celles des nihilistes disséminés entre nous, dont le seul souhait est de contribuer à la tourmente du chaos, pour arriver à leur fin en délaissant volontairement toute préoccupation pacifique de sortie de crise. Si à l’occasion les forces de sécurité refusent d’accompagner la transition démocratique et persistent dans leur soutien du système de pouvoir despotique, on est alors en droit de durcir la seule réponse à leur opposer, qui ne peut-être que la détermination et la persévérance dans la désobéissance civile. Si de son côté Ahmed Benbitour recule en abdiquant par des concessions au pouvoir, ou faire une quelconque entorse mettant en question la transition démocratique, il sera remplacé de sorte que la souveraineté s’établisse définitivement par la volonté du peuple autour d’un leadership constitué de véritables démocrates, élus par le peuple lui-même, de sorte que l'adhésion à son mouvement devient l'occasion pour une mobilisation citoyenne permanente.

Youcef Benzatat

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Commentaires (11) | Réagir ?

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Senatus Consult (Ath Yanni)

L'indépendance de la Kabylie, ne date pas d'aujourd'hui historiquement parlant. Le général De Gaule en a pris conscience en son temps en bon éleve de lire et comprendre l'histoire de l'Afrique du nord.

Le colonialisme en venant s'installer en Afrique du nord, ont reçu de la régence turc tout un térritoire qui s'appelait en ce temps là Mezeghna qui englobait presque toute l'Afrique du nord a l'éxcéption de la Kabylie où les janissaires n'y mettaient le pied que pour recolter la dîme.

C'était qu'après la remise des clés de l'occupant turc, que la France colonial en a décider autrement d'occuper physiquement et moralement la Kabylie par la force pendant que cette dérniere était régit par des lois sous un Etat autonome qui s'appelait en ce temps, le royaume des KOUKOU.

Et pour en revenir a la raison et au sens veritable de la république, la Kabylie postule a travers un idéal a tout autre chose que cette république d'aujourd'hui confisquée et arabo musulmane.

L'autodetermination qui n'est pas forcement une cessession, n'est plus un vain mot. Des milliers de citoyens Kabyles qui seront demain des centaines de milles et où vont les choses a des millions de sympathisants.

La Kabylie veut autre chose que ces mosquées qui abrutissent tout citoyen kabyle ainsi que de cette école panarabiste.

N'es-ce pas que toute soçiété sans utopie est une soçiété morte? "Les utopies ne sont souvent que des vérités prématurées. " dit Lamartine

Peu importe si la Kabylie aspire a cet utopie, l'idée reside dans cette GRANDE IDEE rassembleuse de se voir un jour libéré de ce joug colonial pendant que d'autres régions applaudissent un fauteuil roulant. Que chacun s'assument en leurs âmes et consciences a se résponsabiliser mais ne pourront désormais plus compter sur la Kabylie pour leur ramener le gain de l'affranchissement".

Le jour où ils le décideront, ce jour là, serait un autre jour pour une federation. Pour le moment, la locomotive en a marre de supporter a elle seule de tirer tous les wagons.

Pour terminer, voici une citation de Jean François Revel afin que les idéalistes de bonnes consciences ne se soumettent au diktat des utopistes de bonnes apparences comme il en a été avec le GPRA: " "Mais il faut bien distinguer l'utopie et l'idéal, précise Jean-François Revel. Il est évident qu'il n'y a pas de pensée politique sans un projet, sans un idéal, sans objectif.

Mais l'utopie, c'est la construction a priori, antérieurement à toute application à la réalité, d'un modèle complètement achevé, et appliqué dans ses moindres détails, d'une société parfaite. Toutes les utopies que nous connaissons, chez Platon, Campanella, Fourier, construisent une société totalitaire dès l'élaboration du modèle intellectuel. "

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Moha Mohmoh

Sommes nous plus intelligents que les Suisses, les Belges, les Espagnols etc. ? Qui peut souhaiter la dislocation de son pays alors qu'ailleurs on cherche l'intégration comme en Europe? On peut émettre des réserves, redouter le pire, mais la maffia au pouvoir aidée par la complicité du peuple aveugle, y compris dans la Kabylie, a catalysé, sans le vouloir d'ailleurs, son propre poison à travers le génie de Ferhat M'henni qui a évoqué l'idée de l'autonomie. Tous les Algériens dignes de ce nom doivent adhérer à cette unique solution, encore crédible, de sortie des ténébres.

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