Mali / Azawad: la France marche sur la tête

En condamnant et affaiblissant le MNLA, la communauté internationale a donné le feu vert à la coalition islamiste .
En condamnant et affaiblissant le MNLA, la communauté internationale a donné le feu vert à la coalition islamiste .

L’assassinat des deux journalistes de RFI à Kidal, dans l’exercice de leur métier, est un acte condamnable qu’aucun argument ne peut justifier. Cet assassinat n’est pas encore revendiqué et le sera-t-il un jour ?

La prise d’otages occidentaux dans le désert saharien et subsaharien est essentiellement attribuée aux islamistes, dont l’objectif est double : moyen de pression sur les gouvernements et source de revenus par le paiement de rançons en millions d’euros. La polémique actuelle sur le paiement ou non paiement de rançon pour la libération des quatre otages, employés d’Areva kidnappés au Niger il y a trois ans, est révélatrice.

Alors, l’assassinat des deux journalistes, quelques minutes seulement après leur kidnapping et à quelques kilomètres de la ville de Kidal, pose problème. De notre point de vue, il s’agit bien d’une exécution et d’un acte politique dirigé contre la France. La politique actuelle de la France au nord Mali, que ses habitants nomment Azawad, est des plus ambiguës. Beaucoup ont salué l’intervention courageuse de la France de janvier 2013 pour protéger le sud malien et Bamako de l’invasion par les troupes islamistes de la coalition AQMI-Ansar et Mujao.

Cependant, la prétention des islamistes de prendre Bamako était une conséquence de la passivité de la communauté internationale, dont la France, qui a laissé faire les islamistes au nord, dans leur macabre entreprise d’instauration d’un califat islamique par le sable et la kalachnikov. L’objectif de cette passivité calculée était double : favoriser la confusion "terroristes islamistes /mouvement autonomiste au nord Mali / l’Azawad" et disqualifier le MNLA, mouvement républicain et laïque.

Les massacres ethniques de "blancs" (Touaregs, maures et autres types "non négro-africains") qui ont eu lieu dans le sud et ceux commis par l’armée malienne dans le nord, est de la responsabilité de la communauté internationale.

Et pourtant le problème semblait simple en ce janvier 2012 lorsque le MNLA, associé tactiquement au mouvement islamiste Ansar Dine, avait conquis le nord du Mali et revendiqué l’autodétermination de la région nord (provinces de Gao, Tombouctou, Kidal) puis proclamé l’indépendance de l’Azawad. En déclarant un cessez-le-feu unilatéral à la frontière du territoire qu’il revendiquait, le MNLA avait montré sa bonne volonté pour trouver une solution politique à un problème politique au Mali : la marginalisation des populations du nord (Touaregs, Songhaïs, maures…) le sous-développement et les massacres répétés commis par l’armée malienne depuis l’indépendance politique du Mali en 1960.

La suite est connue. En condamnant et affaiblissant le MNLA, la communauté internationale a donné le feu vert à la coalition islamiste pour engager l’action pour l’instauration de "la république islamique du Mali", façon "place de la sharia" à Gao.

L’intervention militaire de la communauté internationale, la France principalement par l’opération Serval et quelques pays africains, a certes détruit une partie du potentiel de nuisance des islamistes au nord, mais politiquement rien n’a été réglé. Pire. Au lieu de protéger les populations du nord (après avoir protégé celles du sud en arrêtant l’invasion islamiste), la communauté internationale a poursuivi son chemin dans l’erreur d’appréciation en fournissant des moyens financiers et humains importants pour recomposer l’armée malienne et la diriger ensuite pour réoccuper le nord en reproduisant çà et là les massacres des populations Touaregs commencés déjà… depuis 1963 !

Belle entreprise.

Et pourtant le problème est simple. Au lieu d’associer la petite armée du MNLA pour sécuriser le nord, traquer les islamistes et engager un processus d’autonomie de l’Azawad dans le cadre de la réconciliation nationale malienne, on cantonne les soldats du MNLA dans les casernements de Kidal.

On s’étonne ensuite que des enlèvements et assassinats de journalistes de RFI puissent avoir lieu en plein Kidal, en plein jour ! La France devrait cesser d’imposer son modèle jacobin à d’autres nations, fussent-elles d’anciennes colonies africaines !

Aumer U Lamara

Physicien

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Commentaires (3) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

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Khalida targui

la France marche sur la tete monsieur because cette guerre c'est l'Algerie qui aurait du la faire, Agmi c'est à nous, mais la France prefere jouer les mercenaires, combien le palais d'Alger a casqué, et les journalites tués tout le monde s'en fout, c'est meme bien pour le president Hollande come le mariage pour tous, la banane et le singe alors que d'aprés sidi Darwin on descend tous du singe et la banane c'est un fruit top, etc, tant que les Français seront occupés ils oubliront les vrais problemes et l'incompetence de leurs politicards

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