Syrie: Assad refuse les ingérences étrangères à la conférence de Genève-2

Brahimi et Al Assad le 30 octobre 2013.
Brahimi et Al Assad le 30 octobre 2013.

Le président Bachar al-Assad a insisté mercredi auprès de l’émissaire international pour la Syrie sur son refus de toute ingérence en faveur de l’opposition lors de la conférence de Genève-2 destinée à trouver une solution au conflit qui ravage le pays. Au même moment, quelque 800 civils, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été évacués de Mouadamiyat al-Cham, une banlieue au sud-ouest de Damas tenue par les rebelles et assiégée depuis un an par l’armée.

«Le peuple syrien est la seule partie à avoir le droit de décider de l’avenir de son pays. Toute solution ou accord doit avoir l’aval des Syriens et refléter leur volonté, loin des ingérences extérieures», a dit M. Assad au cours d’une brève rencontre à Damas avec le médiateur Lakhdar Brahimi, selon l’agence officielle Sana.

Le régime estime que la Coalition de l’opposition et les rebelles sont manipulés par des pays étrangers. «La réussite de n’importe quelle solution politique passe par l’arrêt du soutien aux groupes terroristes, par une pression sur les pays qui facilitent le passage des terroristes, qui leur offrent argent, armes et soutien logistique«, a-t-il ajouté. Bachar al-Assad qualifie de «terroristes» les insurgés et accuse l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ainsi que des pays occidentaux de fournir armes et fonds à ses ennemis.

Toujours selon Sana, M. Brahimi a de son côté souligné que «les efforts déployés en vue de la tenue de la conférence de Genève se concentraient sur la façon de permettre aux Syriens de se réunir et de se mettre d’accord le plus tôt possible sur une solution à la crise». M. Brahimi, qui n’était pas venu depuis décembre 2012 à Damas en raison d’une brouille avec le chef de l’Etat, a été reçu mercredi pendant moins d’une heure seulement.

L’émissaire, en tournée dans la région depuis le 19 octobre, devrait rencontrer jeudi des opposants de l’intérieur avant de se rendre vendredi à Beyrouth. Il n’a pas été reçu jusqu’à présent par l’Arabie Saoudite, hostile à la conférence de paix de Genève, espérée pour fin novembre, car selon elle, elle donne la part belle au régime de Damas et permet à son ennemi, l’Iran, de participer aux discussions.

M. Brahimi a cependant exprimé l’espoir de voir l’Arabie saoudite y participer. Sa porte-parole Khawla Matar a insisté sur le fait qu’il «apprécie le rôle du royaume saoudien pour faire avancer le processus de paix».

Ces déclarations font suite à des propos attribués à M. Brahimi par la presse libanaise, critiquant «le rôle saoudien qui entrave une solution politique» en Syrie, où le conflit a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011.

De son côté, la Russie, qui soutient Damas et se trouve avec les États-Unis à l’initiative de cette conférence, a mis en garde contre un échec de la conférence Genève-2. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a averti qu’un renversement par la force du régime syrien constituerait «une énorme menace» sur la région.

Sur le terrain, 800 civils ont été évacués de Mouadamiyat al-Cham. Le 12 octobre, 3.000 civils avaient déjà été évacués de cette ville. Une attaque chimique meurtrière avait été perpétrée près de Damas le 21 août, faisant des centaines de morts dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham. L’opposition et les pays occidentaux en avaient fait porter la responsabilité au régime syrien. Toujours à Damas, l’armée syrienne a bombardé mercredi Hajar al-Aswad, dans les faubourgs sud-est de la capitale, tuant six personnes dont trois enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

En outre, onze personnes ont été tuées lors d’une attaque des rebelles contre un village alaouite, communauté à laquelle appartient le clan Assad, dans la province centrale de Homs, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et sources médicales

Alors que la situation humanitaire et sanitaire se dégrade de jour en jour, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé mardi dix cas de poliomyélite touchant des enfants syriens, dans le nord-est de la Syrie. Les enfants victimes de paralysie aiguë dans la région de Deir Ezzor ont tous moins de deux ans et n’étaient pas vaccinés.

AFP

Lire aussi: Syrie: Brahimi lundi à Damas pour préparer Genève 2

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Quelqun EncoreQuelqun

La transition, vous avez dit? Mais ils ne connaissent pas, eux ! Quelques milliers de victimes en plus ou en moins, qu'est-ce que cela peut faire à un Bachar aparemment scotché à son siège? L'on se surprend à rêvasser encore de gloire perdue chez les Assad... et d'autres (hein!). Sauf que gloire, il n'y a jamais eu... sauf peut-être dans les téléfilms tournés sur commande. Israël est d'ailleurs là pour le rappeler dès que nécessaire. L'Egypte de Nacer, la Syrie d'Assad (le père), l'Irak de Saddam, l'Algérie de Boum... qu'est-ce qu'on a pu avaler comme couleuvres !

Le plus "drôle", ce sont ces nouveaux défenseur de la démocratie et de l'alternance au pouvoir; j'ai nommé Qatar et Arabie Séoudite. Certes, le ridicule ne tue pas mais quand-même! Il faudra que l'hôpital cesse de se fou... de la charité.

Nous aurions bien aimé voir ces deux grandes "démocraties" (wa ya vavaaaa!!) sous une autre configuration. Un sous-sol ne regorgeant d'aucune richesse par exemple! Les néo-gendarmettes enturbannées parleraient beaucoup plus de SALATE AL ISTISQ'A et de rarfication de pâturages que de vélleités de démocratiser d'autres cousins en costumes.

Ceci n'exusant pas cela bien évidemment, le Bachar ne devrait pas - à mon sens- être liquidé, mais capturé et étudié comme spécimen. En psychologie, Gérard Miller, par exemple, vous dira que c'est typiquement l'enfant gâté considérant un territoire, une population etc comme étant SA chose, son cadeau d'anniversaire, son héritage famillial... tout comme le conçoit notre chère "famille révolutionnaire" chez nous d'ailleurs.

Cela n'est pas sans rappeler nos histoires de villageois banales d'apparence, mais ô combien lourdes de sens quand on y regarde de plus prêt. Comme Na Fadhma croisant Da H'mimi et lui lançant à la figure " Nannak Fadhma dhargaz ", et Da H'mimi tout en finesse lui rétorqaunt " Ah bon? ihi mi dhargaz, véch ghar l'hidh ma th'zémrédh ", tout est dit !