Tunisie : des centaines de manifestants dans les rues de Tunis

Les manifestants réclament une lutte sans merci du terrorisme islamiste.
Les manifestants réclament une lutte sans merci du terrorisme islamiste.

Les Tunisiens réclament du gouvernement dirigé par les islamistes des moyens pour combattre "le terrorisme" après plusieurs attaques meurtrières.

Des centaines de personnes manifestaient à Tunis lundi matin à l'appel d'un syndicat de police pour réclamer du gouvernement dirigé par les islamistes des moyens pour combattre "le terrorisme" après plusieurs attaques meurtrières. "Nous appelons le gouvernement à une politique claire de lutte contre le terrorisme. Nous constatons un manque de sérieux du gouvernement pour lutter contre ce fléau", a dit Riadh Rezgui, un porte-parole du Syndicat national des forces de sécurité (SNFSI), en marge de la manifestation face au ministère de l'Intérieur, au centre de Tunis.

Il a même accusé le gouvernement d'"affaiblir délibérément les organes sécuritaires, étant donné qu'on n'a pas les équipements nécessaires, même pas de gilets pare-balles". "La Tunisie est libre, le terrorisme dehors", "Avec notre âme et notre sang nous vengerons les martyrs", ont notamment scandé les manifestants. La grogne au sein des forces de l'ordre s'est exprimée de plus en plus ouvertement au courant du mois d'octobre, qui a vu la mort de neuf gendarmes et policiers dans des affrontements avec la mouvance djihadiste.

Le SNFSI avait organisé la manifestation qui avait chassé le président Moncef Marzouki et le Premier ministre Ali Larayedh d'une cérémonie officielle d'hommage à deux gendarmes tués mi-octobre. Il a publié samedi un communiqué cinglant pour réclamer plus de moyens pour lutter contre le "terrorisme", mais aussi la réintégration de cadres limogés après la révolution de janvier 2011, pour remplacer les dirigeants du ministère de l'Intérieur jugés incompétents et soumis aux islamistes au pouvoir d'Ennahda.

Le ministère de l'Intérieur a vivement dénoncé les agissements du syndicat, jugeant que son communiqué était "inacceptable" et pouvait être considéré comme une "menace de rébellion". Il a appelé les forces de l'ordre "à ne pas donner suite aux appels (du SNFSI) visant à semer la zizanie".

Cette fronde intervient dans un contexte politique tendu et en pleines négociations entre pouvoir et opposition pour résoudre la crise politique déclenchée en juillet par l'assassinat d'un opposant, attribué à la mouvance djihadiste. Ennahda s'est engagé à laisser la place à un gouvernement d'indépendants à l'issue de ces pourparlers.

Les forces de l'ordre, très puissantes en Tunisie, étaient au coeur du système répressif du régime Ben Ali, renversé par la révolution de janvier 2011. Si des cadres du ministère ont été limogés après la révolution, aucune refonte d'ensemble du système n'a eu lieu.

AFP

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