Syrie: l'aviation a lancé des barils explosifs sur Alep

Le pays est dévasté par les combats.
Le pays est dévasté par les combats.

L'armée syrienne tentait samedi à coups de bombardements de reprendre aux jihadistes une ville de la province d'Alep (nord) afin de sécuriser un site chimique présumé proche avant une inspection des experts internationaux en charge du démantèlement de l'arsenal chimique.

Malgré le silence des médias, le front syrien est toujours embrasé. La population souffre toujours le martyre et les combats font encore rage. Dans le même temps, quatre civils, dont une fillette de 8 ans, ont été tués samedi lorsque des obus de mortier se sont abattus sur le centre de Damas et sur une banlieue pro-régime de la capitale. Dans la province d'Alep, l'aviation du régime a de nouveau lancé des "barils explosifs" sur la ville stratégique de Sfiré, contrôlée principalement par des jihadistes et située près d'un site chimique présumé, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Depuis plusieurs jours, combats et bombardements secouent cette ville et ses environs alors qu'une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est depuis le 1er octobre en Syrie pour superviser le démantèlement, par les autorités syriennes, de l'arsenal chimique. Le régime veut reprendre Sfiré car il veut sécuriser le secteur afin de pouvoir "amener les inspecteurs au site", explique Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "Or, pour le moment, il ne peut pas car la route et la région sont trop dangereuses".

Selon l'OSDH, le site militaire est soupçonné d'abriter des armes chimiques, ainsi que de grandes quantités d'armes et de forces militaires. Les violences dans cette zone mettent en lumière les risques pour cette mission qui doit inspecter au total 20 sites, dont certains dans "des zones dangereuses".

Près de Damas, au moins trois personnes ont été tuées lorsque plusieurs obus de mortier se sont abattus dans des secteurs de Jaramana, une banlieue à majorité chrétienne et considérée généralement comme partisane du régime, selon l'OSDH. Jeudi, 18 personnes avaient été tuées par plusieurs obus de mortiers provenant de positions rebelles, selon cette même ONG. A Abou Roummaneh, un quartier résidentiel dans le centre de Damas, un "obus de mortier tiré par des terroristes s'est abattu près de l'école As-Salam dans le quartier d'Abou Roummané", a rapporté l'agence officielle syrienne.

Une fillette de huit ans a été tuée et 11 civils, dont des femmes, ont été blessés, a-t-elle précisé. L'école était fermée. L'obus a en outre provoqué des dégâts matériels dans les commerces et les voitures. Le régime de Bachar al-Assad utilise le mot "terroristes" pour désigner les rebelles qui tentent depuis plus de deux ans et demi de le renverser. Selon l'agence, un deuxième obus s'est abattu sur le toit d'un immeuble sur la place de l'Etoile, également dans le centre de la capitale, faisant des dégâts matériels.

D'après l'OSDH, une ONG syrienne qui s'appuie sur un réseau de militants et de médecins à travers le pays en guerre, la fillette a été tuée alors qu'elle se trouvait dans une voiture. Les insurgés ont à plusieurs reprises attaqué au mortier le centre de la capitale à partir de certains quartiers périphériques où ils sont retranchés. Mercredi, deux tirs au mortier se sont abattus sur la Banque centrale de Syrie, et une semaine plus tôt, un tir avait frappé le consulat d'Irak, tuant une femme.

Dans le nord de la Syrie, de plus en plus dangereuse pour les journalistes, un photographe russe a été enlevé par un groupe de rebelles syriens en Syrie, selon le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch. Konstantin Jouravlev, 32 ans, qui voyageait en auto-stop de Tomsk (Sibérie Occidentale) jusqu'au désert du Sahara, est entré en Syrie via la Turquie et a été enlevé par le groupe islamiste Liwa al-Tawhid à Alep (nord). Deux journalistes français, Nicolas Hénin et Pierre Torres, ont été enlevés le 22 juin en Syrie. Selon Reporters sans frontières (RSF), au moins 32 journalistes étrangers ou syriens sont portés disparus ou ont été enlevés en Syrie.

Avec AFP

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