France : Londres disposé à accueillir des migrants syriens de Calais

Ces réfugiés syriens ne veulent pas rester en France.
Ces réfugiés syriens ne veulent pas rester en France.

Les services de l'immigration britannique se sont engagés vendredi à examiner au cas par cas la situation des migrants syriens du port de Calais, mais exclusivement pour ceux ayant des liens familiaux en Grande-Bretagne, a annoncé le préfet du Pas-de-Calais, nord de la France.

Au nombre d'une soixantaine, les migrants, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont quitté vendredi en fin d'après-midi la passerelle qu'ils occupaient depuis mercredi sur le port de Calais. Tous aspirent à passer en Grande-Bretagne et "très très peu" ont accepté la proposition du préfet du Pas-de-Calais de régulariser leur situation en France en déposant une demande d'asile à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), une solution qui leur permet d'obtenir un hébergement temporaire, a-t-on indiqué à la préfecture.

La préfecture avait décidé leur évacuation vendredi matin mais l'opération, confiée au CRS, avait a été stoppée après que des migrants eurent menacé de se jeter dans le vide du haut de bâtiments portuaires. Ces derniers sont finalement descendus et les autres migrants ont évacué d'eux-mêmes la passerelle, par petits groupes.

Ils ont également retiré les bâches et les cartons dont ils s'étaient servis pour se protéger de la pluie. Ils étaient pour la plupart regroupés vendredi en fin de journée au terminal des ferries de Calais Des représentants de la préfecture, le maire de Calais, des représentants des migrants et des associations qui leur viennent en aide ont tenu une réunion vendredi avec trois policiers britanniques. "Ils sont ouverts à un examen au cas par cas pour les ressortissants syriens qui ont des liens familiaux sur le territoire britannique", a expliqué le préfet Denis Robin.

Plus de 2 millions de réfugiés

Les autorités britanniques pourraient accepter des regroupements familiaux après une étude des dossiers par les services français, a-t-il précisé. "Ils sont dans une situation d'impasse, nous pouvons leur donner un statut, faire une demande d'asile", avait auparavant déclaré le préfet du département.

Réfugiés dans le Calaisis depuis leur fuite de Syrie, les migrants ont été chassés de plusieurs squats de la ville de Calais avant de décider de cette action. Plus de deux ans après le début du conflit en Syrie, le nombre de réfugiés syriens a dépassé en septembre les deux millions, et quelque 5.000 personnes en moyenne quittent chaque jour la Syrie pour trouver refuge pour leur grande majorité au Liban, en Turquie, en Jordanie et en Irak, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Pressé par les ONG et l'Onu d'en faire davantage en faveur des réfugiés syriens, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé que la France allait prendre des mesures pour faciliter leur accueil. Le président François Hollande a assuré le 15 septembre que la France devait "prendre (sa) part" dans l'accueil des réfugiés syriens sans fournir plus de précisions.

Depuis le début de l'année, 700 demandes d'asile formulées par des Syriens ont été déposées en France, selon l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Ces demandes de protection sont accordées dans 95% des cas contre 10% de réponses favorables en moyenne pour l'ensemble des dossiers. La France a mis en avant la saturation du dispositif d'accueil de réfugiés pour expliquer l'absence d'engagement clair.

Reuters

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