Syrie : assiégée et bombardée, Homs appelle à l'aide

Les civils payent le prix fort de la folie des Assad.
Les civils payent le prix fort de la folie des Assad.

Des militants tentent d'alerter les organisations internationales et demandent l'évacuation des civils pris entre deux feux.

Les milliers de Syriens assiégés dans les quartiers rebelles de Homs vivent dans des conditions épouvantables et manquent de nourriture et de médicaments, ont alerté des militants, qui demandent l'évacuation des civils. "Rien ne peut ni entrer ni sortir des zones assiégées", a expliqué mercredi Yazan, un activiste de Homs, demandant l'aide des organisations internationales. "La majorité des habitants présentent des symptômes de malnutrition. Il n'y a pas d'eau potable", et les maladies se multiplient dans les quartiers assiégés depuis 15 mois par l'armée, selon ce militant.

"La plupart des hommes assiégés sont recherchés par le régime" du président Bachar el-Assad, et les organisations humanitaires "doivent aider à évacuer les femmes et les enfants, en garantissant qu'ils ne soient pas arrêtés", explique Yazan, qui ne veut donner son nom pour raisons de sécurité. Il y a cinq jours, le conseil islamique des rebelles de Homs, l'instance qui "représente les familles", d'après le militant, a publié un communiqué vidéo dans lequel l'imam Aboul Hareth lance un appel à l'aide. "Je demande aux organisations humanitaires de faire pression sur le régime pour mettre fin à ce désastre humanitaire qu'endurent les femmes, les enfants et les personnes âgées", explique le cheikh, s'exprimant au nom de "500 familles". 

Pour Abou Bilal, pris au piège de Homs depuis plus d'un an, "les gens deviennent fous. Il n'y a ni sucre, ni boulgour, ni riz... Nous sommes sur la voie d'une tragédie de masse". Les militants ont plusieurs fois imploré les ONG internationales d'apporter de l'aide aux quartiers rebelles, mais l'accès leur en est interdit, et l'armée frappe presque quotidiennement ces zones, utilisant ses tanks ou sa force aérienne. Selon Rami Abdel Rahman, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, "des milliers de personnes vivent dans les zones assiégées de Homs". "À travers toute la Syrie, les habitants de quartiers qui ont fait l'objet de combats sont sous surveillance constante, et risquent souvent la détention arbitraire", ajoute-t-il.

Lama Fakih, une chercheuse de l'ONG Human Rights Watch, considère que l'interdiction faite aux organisations humanitaires de pénétrer dans les zones assiégées est "absolument illégale, chaque camp devant faciliter l'accès aux humanitaires". Le gouvernement de Bachar el-Assad "a imposé cette stratégie à travers le pays : il enferme la population dans des zones assiégées, et ne laisse entrer aucune personne, ni aucune aide", a-t-elle affirmé. Cette tactique aurait été utilisée dans plusieurs quartiers rebelles de Homs, mais aussi dans la Goutha orientale, près de Damas. "Ils font cela pour pousser la population à abandonner les rebelles". Les militants ont pour habitude de décrire Homs, stratégiquement située sur la route qui mène de Damas à la côte, comme la "capitale de la révolution", mais une grande partie de la ville a été reprise par l'armée.

Avec AFP

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