L’Etat va renationaliser le complexe d’El Hadjar

Le complexe El Hadjar revient dans le giron algérien.
Le complexe El Hadjar revient dans le giron algérien.

L’Etat algérien va reprendre prochainement le contrôle à hauteur de 51% du complexe sidérurgique d’El Hadjar d’Annaba, a annoncé mardi à Alger le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

En 2001, la reprise du complexe sidérurgique d’El Hadjar par l’indien Ispat s’était faite dans l’enthousiasme, dans le cadre de la politique de privatisation tous azimuts consacrant le désengagement de l’Etat de certains secteurs, lit-on de la plume de Mohamed Rahmani, correspondant à Annaba du quotidien La Tribune. Les conditions et le contexte dans lesquels les pouvoirs publics avaient cédé 70% du capital de l’ex-SNS n’étaient pas du tout favorables à la négociation, poursuit-il et on peut aujourd’hui affirmer sans conteste que le fleuron de l’industrie sidérurgique maghrébine avait été bradé, ce qui conforte certains dans leur position de défenseurs de la chose publique et qu’on avait qualifiés alors de "socialistes résiduels". 

Le constat est accablant et les choix du gouvernement dans ce cas d'espèce et dans d'autres s'avèrent désastreux pour l'économie nationale. Ni l'emploi, ni le tissu socio-économique n'ont bénéficié du rachat de ce complexe par ArcelorMital. Bien au contraire, rappelle encore le correspondant de la Tribune, "Les entreprises de sous-traitance algériennes qui gravitaient autour du complexe sidérurgique se sont trouvées concurrencées par d’autres, étrangères celles-là, et qui avaient décroché des contrats mirobolants et très avantageux. Grand Smithy Works, une entreprise indienne de récupération de déchets ferreux, livrait cette matière première qu’elle facturait au prix fort à l’usine, comme si les PME locales ne pouvaient s’acquitter de ce travail qui ne nécessite pas, et sans ironiser, la maîtrise d’une technologie supérieure. Non seulement cette entreprise avait profité des largesses des décideurs du complexe mais elle en est venue jusqu’à arnaquer le complexe en lui livrant ses propres déchets pris dans le crassier et ce, avec la complicité de gardes, de facturiers et de responsables algériens que les patrons de l’entreprise avaient corrompus. Le transfert de devises se faisait via les cambistes clandestins de la rue Gambetta à Annaba dans les valises et passait à Londres."

Le gouvernement ramasse tente de ramasser ses casseroles

"Le dossier d’ArcelorMittal connaîtra prochainement une avancée qui permettra à l’Etat de détenir 51%, au dinar symbolique, de cette structure", a précisé Abdelmalek Sellal dans une déclaration en marge d’une rencontre organisée à l’occasion du quarantième jour du décès du poète syrien Suleiman al-Aïssa. Le groupe industriel public Sider va en fait reprendre le contrôle du complexe sidérurgique d’El Hadjar en portant son capital à 51% dans ce complexe, détenu jusqu’ici à 70% par le numéro un mondial de la sidérurgie, l’indien ArcelorMittal, indiquent à l’APS des sources proches du dossier. 

"Le principe de reprendre le contrôle du complexe par Sider a été acquis au cours d’un Conseil des participations de l’Etat (CPE), tenu début juillet passé", explique les mêmes sources. En juillet dernier, deux points restaient en suspens et devaient être résolus pour la mise en oeuvre de cet accord de principe. Ils devaient être négociés au cours d’un CPE, organisé début septembre, selon ces sources.

Le premier point en suspens portait sur l’évaluation financière des 21% d’actions que va céder ArcelorMittal à Sider. La cession ne devait pas être opérée par un rachat des actions mais plutôt par une augmentation du capital de Sider dans le complexe d’El Hadjar, explique-t-on. En somme, la cession devrait s’opérer sans transfert d’argent, ajoute-t-on. Dès lors, Sider devrait porter son capital à environ 300 millions de dollars.

Le deuxième point qui devait être aplani concernait la nouvelle configuration industrielle d’El Hadjar, racheté à 70% en 2001 par l’indien Ispat, géant mondial de l’acier. Le plan retenu à cet effet comprend la réalisation d’une nouvelle aciérie, selon une source proche de Sider. "Il s’agit de fédérer les forces du groupe Sider pour porter la production du complexe à 2,2 millions de tonnes par an" pour un investissement d’un milliard de dollars. Rappelons qu'ArcelorMittal avait promis d'investir 175 millions de dollars. Au bout d'une décennie, il n'aurait sorti que la moitié de la somme.

L’augmentation de la production d’El Hadjar fait partie d’un plan de redressement du secteur de la sidérurgie que l’Algérie a lancé pour fédérer tous les projets sidérurgiques autour d’un objectif stratégique : atteindre l’autosuffisance en acier, dont l’importation lui coûte annuellement environ 10 milliards de dollars.

R.N./APS

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Commentaires (2) | Réagir ?

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oziris dzeus

L'Etat algérien finance les privés étrangers une fois qu'ils ont des problèmes de liquidités et d'investissement. Evidement l’indien n’est pas con, il a trouvé un financement gratos pour le développement de (son) complexe. C’est l’état qui investira les centaines de millions de $. l’indien se met sous la coupe de l’état algérien et ainsi il ne perdra pas son emprise sur le complexe. Dans d’autres conditions et sous d’autres cieux, le complexe aurait été repris par d’autres (des privés algériens ou étrangers) donc des concurrents. En attendant des jours meilleures, l’indien se met sous la vache à lait. Vaut mieux perdre 30% que les 70%. Finalement l’état algérien aura acquis 21% des actions d’arcelor avec engagement d’investir 300 millions de $. En tout l’indien a trouvé 600 millions de $ auprès de la vache à lait. Est-ce Une nouvelle arnaque ?. l’argent viendra des banques nationales a des taux avantageux et pourquoi pas sans intérêts. Mr Mittal sort gagnant de cette affaire ou il risquait de tout perdre. On a l’habitude de se moquer de l’inde, Mr Mittal doit rigoler sous cap. Puisque l’Algérie est capable de sauver Djezzy, Arcelor et d’autres entreprises étrangères, surtout françaises, alors pourquoi elle ne sauve pas les entreprises algériennes du secteur public et privé ? Si c’est une façon sérieuse, alors les SGP doivent avoir le droit de prendre des parts (51%) dans toutes les entreprises travaillant en Algérie étrangères ou national (privés) ce qui sera en soit une garantie. Le privé de part le monde a besoin du financement Etatique (la dernière crise à montré la limite du privé a géré de crises graves). En intervenant en tant que partenaire économique du privé, l’Etat pourra atténuer les effets des crises financières et économiques. La relance du secteur public en partenariat avec le privé algérien ne sera que bénéfique pour l’Algérie et les algériens. On aura ainsi à récupéré une bonne partie des dividendes transférés vers l’étranger. Mais le détenteur du pouvoir en Algérie a t-il la volonté nécessaires pour cela. C’est le clan de malheur qui à détruit le tissu industriel algérien pour le brader et réduire ainsi les ressources de l’Algérie.

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Khalida targui

come il a nationaliser le petrole qui nous profite bezaf, le president veut devenir un Nasser un bain de foule de 40 millions de cons c'est bon pour la baraka