Nouvelle rafle contre des militants démocrates à Alger

Le général Hamel et Dahou Ould Kablia à la manoeuvre
Le général Hamel et Dahou Ould Kablia à la manoeuvre

Plusieurs militants ont été arrêtés à Alger en début d’après-midi de ce 11 septembre 2013.

Ces citoyens devaient prendre part à un rassemblement contre toute intervention militaire occidentale en Syrie. Comme à l’accoutumée, la police a sévi de façon "préventive" avant même la tenue du rassemblement. On compte plusieurs journalistes parmi les personnes arrêtées ; entre autres : Mustapha Benfodil, Chawki Amari et Meziane Abane, on compte parmi elles aussi des cadres du mouvement démocratique et social (MDS) dont Fares Kader Affak et le coordinateur de la direction du mouvement, Hamid Ferhi. Figurent parmi les victimes de la rafle de police des militants des droits de l’homme, Madjid Serrah, de l’observatoire des droits de l’homme basé à Tizi-Ouzou (ODH) et Abdou M. Bendjoudi du MJIC. D’autres noms sont cités tel celui de la militante Nassima Guettal, ou celui de Slimane Meziane.

Il semble que les personnes interpellées aient été conduites dans un commissariat d’Alger pour interrogatoire. Le régime impose depuis le mois de juin 2001, à la suite d’une note administrative édictée par le premier ministre de l’époque, Ali Benflis, une interdiction totale de rassemblement ou de manifestation dans les rues de la capitale. On se souvient que le 14 juin 2001 des millions de citoyens avaient déferlé sur la capitale avec comme objectif de déposer "la plate-forme d’El Kseur" à El Mouradia. La formidable marée humaine avait été réprimée dans le sang par une police qui s’était compromise par la mobilisation à sa rescousse du ban et de l’arrière-ban des bas-fonds algérois et des milieux islamistes.

Depuis cette date, le régime s’est évertué à tuer dans l’œuf toute contestation dans les rues de la Capitale qui pourtant avait connue de grandioses manifestations de rues au plus fort de la pression de la subversion islamiste, le souvenir des marches des 22 mars 1993 et 1994, celui de la marche du 29 juin 1994 qui avait continué malgré le fait qu’elle a été visée par un attentat à la bombe… Le Comité national contre l’oubli et la trahison (CNOT) le rassemblement algérien des femmes démocrates (RAFD) avaient organisé plusieurs rassemblements devant l’APN au court de la décennie 1990. Les motifs de l’interdiction des manifestations de rue à Alger ne peuvent donc être "sécuritaire", cette interdiction attentatoire à la constitution et aux droits qu’elle reconnait aux citoyens ne vise que la protection du régime.

Le problème est que le procédé des "rafles préventives" s’est totalement banalisé, il semble même "intégré" par les militants qui se voient conduits dans les commissariats, pour y subir des interrogatoires injustifiés avant d’être relâchés sans qu’aucune poursuite ne soit engagée à leur encontre. Ces atteintes répétées au droit de manifester, traduction concrète de la patrimonialisation de l’État par les tenants du pouvoir en place, devraient pourtant appeler une riposte déterminée de la part du camp républicain.

Mohand Bakir

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Commentaires (5) | Réagir ?

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albert smail

Drôles de démocrates, ceux qui manifestent pour soutenir un dictateur qui tue des enfants à coups de gaz chimiques !

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Mohand Akvayli

Cela n’est pas du tout étonnant dans un pays où un président reçoit non pas un homologue mais un chef de parti islamiste ! Les desseins d’un tel président sont on ne peut plus clairs !

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