Le régime syrien dit être toujours prêt à des négociations de paix

"Une solution politique est encore possible", a déclaré Sergueï Lavrov
"Une solution politique est encore possible", a déclaré Sergueï Lavrov

À quelques heures de l'intervention d'Obama devant le Congrès, Moscou prévient que des frappes causeraient une "explosion de terrorisme" dans la région.

La Syrie est toujours prête à participer à des négociations de paix, ont affirmé lundi les chefs de la diplomatie syrien et russe, quelques heures avant l'intervention du président américain devant le Congrès pour convaincre de la nécessité de frappes contre le régime syrien.

Face à la menace croissante d'une action militaire contre Damas, les ministres des Affaires étrangères syrien Walid Mouallem et russe Sergueï Lavrov se sont entretenus à Moscou sur la situation. "Une solution politique est encore possible", a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à l'issue de ces pourparlers, affirmant que Damas était toujours "prêt à des négociations de paix". 

"Nous sommes en effet prêts à participer à une rencontre à Genève sans conditions préalables", a renchéri Walid Mouallem, faisant allusion à l'organisation d'une nouvelle conférence internationale de paix dont l'idée avait été proposée en mai par Moscou et Washington mais qui est restée lettre morte en raison des tensions russo-américaines. "Nous sommes aussi prêts au dialogue avec toutes les forces politiques syriennes qui veulent le rétablissement de la paix dans notre pays", a-t-il ajouté. Mais il a averti que la position du régime syDes "preuves convaincantes"

Sergueï Lavrov a par ailleurs mis en garde contre l'"explosion de terrorisme" au Moyen-Orient que provoqueraient, selon lui, des frappes contre le régime syrien. "De plus en plus d'hommes politiques, de responsables gouvernementaux partagent notre opinion selon laquelle un scénario de force mènera à une explosion de terrorisme en Syrie et dans les pays voisins, et à un important flux de réfugiés", a-t-il déclaré.

La Russie, allié indéfectible du pouvoir syrien, s'oppose depuis le début du conflit, il y a deux ans et demi, à toute action militaire contre Damas et a déjà averti à plusieurs reprises que cela pourrait déstabiliser l'ensemble de la région. Walid Mouallem a remercié lundi au nom du président syrien Bachar el-Assad le chef de l'État russe Vladimir Poutine pour son soutien.

La rencontre entre les deux ministres s'est déroulée alors que Barack Obama doit retourner plus tard dans la journée devant le Congrès pour le convaincre du bien-fondé d'une nouvelle intervention militaire au Moyen-Orient destinée à punir le régime Assad, qu'il juge responsable d'une attaque chimique meurtrière menée le 21 août près de Damas. La Russie s'est montrée très sceptique sur la responsabilité du régime dans cette attaque. Le président russe a réclamé la semaine dernière que des "preuves convaincantes" soient présentées à l'ONU. Le président Assad a de son côté nié avoir ordonné l'emploi d'armes chimiques dans une interview à la chaîne américaine CBS qui doit être diffusée lundi soir.

Après le sommet du G20 qui s'est tenu jeudi et vendredi à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), au cours duquel Washington et Moscou ont échoué à trouver un terrain d'entente, les États-Unis ont poursuivi ce week-end en Europe leur offensive diplomatique pour justifier des frappes contre la Syrie, se targuant d'un soutien international "large et grandissant" à une action militaire. Le secrétaire d'État John Kerry achève lundi à Londres sa tournée sur le Vieux Continent. 

La Russie a bloqué jusqu'ici avec la Chine toute décision au Conseil de sécurité de l'ONU qui viserait à prendre des sanctions ou à lancer une action punitive contre le président Assad. La coopération militaire entre Moscou et Damas, dont les étroites relations datent de l'époque soviétique, s'est poursuivie en dépit de la guerre civile, suscitant les critiques des Occidentaux. Vladimir Poutine a toutefois révélé la semaine dernière que les livraisons à la Syrie de missiles S300, des systèmes d'armes perfectionnés équivalents du Patriot américain, avaient été suspendues.

AFP

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