Un président vu par un médecin en grève

L'unique et dernière image d'un président aux affaires.
L'unique et dernière image d'un président aux affaires.

D'abord une moustache autoritaire, qui blanchit comme un discours en papier exposé au soleil, et des sourcils toujours froncés, tel un panneau de signalisation qui indique où se trouve le commissariat central.

La bouche affaissée sur les côtés, celle d'un enfant asocial qui n'aime pas communiquer, et le regard clair, bien qu'insondable pour le commun des mortels. Ensuite, il a des poches, sous les yeux comme toutes les personnes qui ne dorment pas bien, mais aussi de vraies poches à la profondeur infinie. Dans l'une d'elle, 23 milliards de dollars, la rallonge budgétaire qu'il vient de donner au pays pour financer les hausses de salaires et acheter un peu de paix sociale au marché de gros. Dans les autres poches, plusieurs cartes, à jouer, à masquer ou à exhiber comme le font les prestigiditateurs, ou à faire valoir de menace ou de coup de poker de dernière minute. Dans la poche intérieure, un derrick de pétrole, une bouteille de gaz et un carnet d'adresse régional.

Il a deux bras, l'un d'eux, celui où est marqué "agiter avant l'emploi", sert à saluer la foule pour lui faire croire qu'il l'aime. L'autre bras est plus utile, il sert à activer les réseaux, à tabasser les étudiants, chômeurs ou médecins, à nommer dénommer et à se faire obéir, comme par Khalida Toumi qui vient de mettre fin à une polémique en autorisant finalement le livre de Benchicou. Vu en coupe, un président a aussi un cœur, qu'il utilise peu pour ne pas le fatiguer, et un estomac, dont l'intérieur est codé dans un document secret du Val-De-Grâce. Et un cerveau, dont aucun électroencéphalogremme n'a réussi à identifier les intentions. Que veut-il pour son pays ? On ne le saura pas, la médecine est malade, rendant impossible tout diagnostic. Les résidents sont en grève et le scanner de l'hôpital central est toujours en panne. La faute à Ould Abbès, qui a oublié les pièces de rechange dans son garage.

Chawki Amari/El Watan

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Commentaires (3) | Réagir ?

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laid baiid

"D'abord une moustache autoritaire, qui blanchit comme un discours en papier exposé au soleil, et des sourcils toujours froncés, tel un panneau de signalisation qui indique où se trouve le commissariat central". Ha ha!... On doit graver cette phrase à l'entrée de la maison de la presse..

Il resteà sa Majesté "la Mort" que nul ne peut arrêter.. Prions pour qu'elle arrive vite..

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Guel Dring

Bouteflika est en train de vivre son destin. Certains l'envient, d'autres le haïssent (ils ont leurs raisons) . Ceux qui l'aiment ne le font que pour leurs intérêts. " Dis: ‹Ô Allah, Maître de l'autorité absolue. Tu donnes l'autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l'autorité à qui Tu veux; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main et Tu es Omnipotent"

Il a fallu cet article de Mr Helias pour transcrire ce commentaire. A chaque touche alphabétique sa lettre correspondante s'aligne sur le plan blanc, traduisant la suite des idées qui se bousculent sous notre front. Aucun électroencéphalogramme ne peut reproduire l'image qui s'y développent. Une imagerie de très haute et parfaite définition dans un tissu de cellules nerveuses baignées par un caillot de sang. Louanges à Dieu ! Et chacun se meut en fonction de ces pensées qu'il ne maîtrise absolument pas. Il semble probable à chacun de nous de penser à ce qu'il veut, comme il veut, mais ce n'est toujours que par le principe de la cause à effets.

" La faute à Ould Abbès, qui a oublié les pièces de rechange dans son garage. " les siennes ou celles du président. ?

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