Ouyahia, l’autre vrai imprésario
Mehdi Bacha (Lematindz). C’est certainement le commis du pouvoir le plus structuré et le plus « lisible ». Ahmed Ouyahia est une girouette qui s’assume et qui délivre, à chaque mouvement de ses hélices, un message du moment. Le dernier en date, celui de jeudi dernier, est significatif : le pouvoir, dont il fait partie, est en train de perdre les leviers de manipulation de la société et il est temps de s’en inquiéter et de reprendre le contrôle. Faute de quoi, le régime dont il fait partie et qui est déjà isolé, risque d’être emporté et lui, Ouyahia, avec.Alors le chef du RND sort du bois et attaque les « ennemis communs » et donne des conseils à Bouteflika et à Belkhadem ! Le message d’Ahmed Ouyahia se décline en trois niveaux : identifier les nouvelles forces incontrôlables puis les diaboliser, les attaquer ; s’unir face aux nouvelles forces incontrôlables ; agir pour couper l’herbe sous les pieds des nouvelles forces incontrôlables.
Primo : qui sont les nouvelles forces incontrôlables ? Mais ce sont, bien sûr, ces syndicats autonomes qui ont pris la place de la défunte UGTA auprès des travailleurs et qui narguent le pouvoir ! « Ce sont des preneurs d’otages ! », dit-il pour les diaboliser. Et il s’en explique : “Nous sommes le seul pays au monde où des syndicats, qui revendiquent leur autonomie, paralysent des secteurs névralgiques comme les écoles et les hôpitaux au détriment des millions d’enfants et des milliers de malades souffrants. Je ne comprends pas un syndicat qui prend en otage un peuple ! »
Autrement dit, le pouvoir qui prend en otage le peuple depuis un demi-siècle, ne supporte pas la concurrence !
Conclusion : nous nous dirigeons vers une répression qui va aggraver la situation.
Secundo : Ouyahia propose aux dirigeants de s’unir et de mettre de côté leurs divergences. Plus question de critiquer Belkhadem. «Le RND exprime sa satisfaction par rapport à l’état d’avancement des projets lancés, malgré les difficultés que traverse le pays.» Mieux : Ouyahia se fait le chantre de Belkhadem, annonçant que «430.000 logements sont livrés et 540.000 autres sont en cours de réalisation.» «Nous disons que toutes les preuves sont réunies pour dire que le projet du million de logements sera finalisé en 2009». Qu’importe si, le mois dernier, il mettait en doute les statistiques du gouvernement ! Ouyahia rappelle le nouveau mécanisme en faveur du jeune chômeur et l’application de la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique «qui réhabilite le travailleur et améliore sa vie sociale». Qu’importe si, quelques semaines auparavant, l’ex-chef de gouvernement s’était prononcé publiquement contre cette grille. Sur sa lancée, le premier responsable du RND s’est félicité aussi des mesures prises par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales sur l’effacement des dettes des communes, le cycle de formation au profit des P/APC et le statut de l’élu. Union, union…
Tertio : Ouyahia se fait conseiller du gouvernement et lui montre comment couper l’herbe sous les pieds des syndicats autonomes. “La stabilité sociale impose plus de prudence. Il faut prendre des décisions majeures pour soulager le pouvoir d’achat des Algériens, à commencer par les chômeurs et les non-salariés. Ces décisions sont insuffisantes pour faire face à un front social plus exigeant. Seule une politique audacieuse de soutien à l’investissement, basé sur l’accès au crédit et la réduction des taxes, pourrait apporter un plus au pays, surtout aux jeunes chômeurs qui font face aux tentations du crime et du terrorisme”, a-t-il lancé, la main sur le cœur.
Bref, écoutez parler Ouyahia et vous saurez le baromètre de l’heure, les angoisses du pouvoir et le temps qu’il fera demain.
Ahmed Ouyahia n’est pas l’imprésario qui propose ses services au pouvoir. Il est à l’intérieur du pouvoir.
M.B.
Primo : qui sont les nouvelles forces incontrôlables ? Mais ce sont, bien sûr, ces syndicats autonomes qui ont pris la place de la défunte UGTA auprès des travailleurs et qui narguent le pouvoir ! « Ce sont des preneurs d’otages ! », dit-il pour les diaboliser. Et il s’en explique : “Nous sommes le seul pays au monde où des syndicats, qui revendiquent leur autonomie, paralysent des secteurs névralgiques comme les écoles et les hôpitaux au détriment des millions d’enfants et des milliers de malades souffrants. Je ne comprends pas un syndicat qui prend en otage un peuple ! »
Autrement dit, le pouvoir qui prend en otage le peuple depuis un demi-siècle, ne supporte pas la concurrence !
Conclusion : nous nous dirigeons vers une répression qui va aggraver la situation.
Secundo : Ouyahia propose aux dirigeants de s’unir et de mettre de côté leurs divergences. Plus question de critiquer Belkhadem. «Le RND exprime sa satisfaction par rapport à l’état d’avancement des projets lancés, malgré les difficultés que traverse le pays.» Mieux : Ouyahia se fait le chantre de Belkhadem, annonçant que «430.000 logements sont livrés et 540.000 autres sont en cours de réalisation.» «Nous disons que toutes les preuves sont réunies pour dire que le projet du million de logements sera finalisé en 2009». Qu’importe si, le mois dernier, il mettait en doute les statistiques du gouvernement ! Ouyahia rappelle le nouveau mécanisme en faveur du jeune chômeur et l’application de la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique «qui réhabilite le travailleur et améliore sa vie sociale». Qu’importe si, quelques semaines auparavant, l’ex-chef de gouvernement s’était prononcé publiquement contre cette grille. Sur sa lancée, le premier responsable du RND s’est félicité aussi des mesures prises par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales sur l’effacement des dettes des communes, le cycle de formation au profit des P/APC et le statut de l’élu. Union, union…
Tertio : Ouyahia se fait conseiller du gouvernement et lui montre comment couper l’herbe sous les pieds des syndicats autonomes. “La stabilité sociale impose plus de prudence. Il faut prendre des décisions majeures pour soulager le pouvoir d’achat des Algériens, à commencer par les chômeurs et les non-salariés. Ces décisions sont insuffisantes pour faire face à un front social plus exigeant. Seule une politique audacieuse de soutien à l’investissement, basé sur l’accès au crédit et la réduction des taxes, pourrait apporter un plus au pays, surtout aux jeunes chômeurs qui font face aux tentations du crime et du terrorisme”, a-t-il lancé, la main sur le cœur.
Bref, écoutez parler Ouyahia et vous saurez le baromètre de l’heure, les angoisses du pouvoir et le temps qu’il fera demain.
Ahmed Ouyahia n’est pas l’imprésario qui propose ses services au pouvoir. Il est à l’intérieur du pouvoir.
M.B.
Commentaires (11) | Réagir ?
Je vais vous raconter une petite anecdote.
Il était une fois, Mr OUYAHIA était chef di gouvernement, fesait un discours sur l'unique, un ami le suivait de prés pendant une heure (beau parleur) notre ami appelle son fils et lui demande de sortir dehors pour vérifier s'i n'ya pas eu de changement depuis qu'il s'est installé sur son fauteuil... sans commentaire
Penser qu'il peut exister encore un espoir aussi minime soit-il de voir Ouyahia, RND, FLN, UGTA, MSP, PT, FFS, RCD... (la liste est longue) avoir comme soucis notre belle Algerie c'est faire preuve d'une naiveté de dernier degré. L'espoir ne viendra que d'un nouveau mouvement qui saura avoir comme complice le peuple et seulement le peuple.