Mohand Tahar Yala et Ahmed Bencherif en complices opposés

Le colonel Ahmed Bencherif et le général Yala
Le colonel Ahmed Bencherif et le général Yala

Décidément le régime clanique ne cède devant rien pour assurer sa survie. Actionnés en auxiliaires opposés, deux ex-militaires s’affichent au devant de la scène pour, résolument une énième diversion. Presque simultanément, un ex général des forces navales, plaide pour une période de transition, tandis qu’un ex colonel de la gendarmerie nationale appelle Bouteflika à organiser sa propre sécession.

L’un dans une contribution signée pour le compte d’un fantoche mouvement de citoyenneté et parue dans le matin DZ, où il propose une période de transition menée par l’ex-président Liamine Zeroual avec éventuellement l’ex chef du gouvernement Mouloud Hamrouche. L’autre dans une missive adressée au locataire convalescent d’El Mouradia, signée en qualité de membre d’un conseil national de la révolution qui d’ailleurs n’existe plus, et publiée dans le soir d’Algérie du 12 août dernier, où il suggère l’amendement de la constitution via le parlement dans un congrès qui réunit ses deux chambres, pour tout simplement créer un poste de vice président. Désigné symboliquement par Boutef et après avoir abrogé aussi l’article de la loi fondamentale conférant à Bensalah le naturalisé, la mission d’assurer l’intérim de la présidence de la république pendant 45 jours, le vice président sera investi pour terminer le mandat présidentiel en cas de vacance de pouvoir. Et pourquoi pas devenir Président après avril 2014.

Certes, c’est en opposition que Yala et Benchérif agissent pour vendre un débat faussement contradictoire. Mais la finalité recherchée demeure le sauvetage du régime maffieux dans toutes ces fractions. Car, en dehors des enfants du système, les deux complices ne peuvent proposer personne. Consignes d’en haut obligent. Oublieux, l’ex-militaire opte pour des personnages qui ont fait partie du système clanique, qui ont géré des transitions lamentablement ratés, et enfin ayant abdiqué, ils furent démis ou renvoyés pour justement maintenir en place le régime usurpateur. Figé dans le temps, l’ex-premier gendarme exhibe sa qualité de révolutionnaire pour, dit-il, ne pas rester silencieux devant les ambitions politiciennes qui se profilent à l’horizon. Une manière de dire que le pouvoir ne doit pas quitter la sphère décisionnelle qui se prévaut toujours de la légitimité révolutionnaire.

D’une manière franche, les deux acolytes manœuvrent pour la continuité du non droit et de l’illégitimité. Le premier, en militaire d’une armée dont l’oligarchie militaro- financière détenait le véritable pouvoir depuis l’indépendance du pays, se solidarise avec un ex-militaire et apprécie l’initiative d’un ex élément de la sécurité militaire et ex-conseiller d’un ex-général pourchassé impitoyablement du palais d’El Mouradia en pleine période transitoire communément appelée parachèvement de l’édifice institutionnel national, devenu présentement un meilleur politologue. Le second, en bourreau d’opposants et en baron nostalgique, se grippe à une légitimité historique bien révolue. Mais, dans le fond, les deux auxiliaires se rejoignent pour perpétuer un pouvoir militaire maquillé d’une façade civile et tirant sa légitimité de la révolution de 1954. Dans les deux, c’est le civil faussement militaire ou le militaire avec un accoutrement civil.

En évidence, le problème de la gouvernance date de 1962, à l’aube de la libération. Et même bien avant. Dés qu’on avait décrété la primauté du militaire sur le politique et le civil. Depuis 1957 ! L’oligarchie militaro- financière continue ainsi à imposer sa prééminence. En effet plusieurs personnages, figurants ou décideurs, ont défilé à travers ces 50 ans d’indépendance, mais sans que le système de non gouvernance érigé en model typiquement algérien, ne soit remis en cause. Ils ont tous agi en enfants du système.

Bencherif, en enfant de système, régnait de 1962 à 1977, en maître absolu sur le corps de la gendarmerie nationale. Puis en véritable baron de Djelfa. Yala, en enfant du système aussi, était commandant des forces navales de 2002 à 2005, aux moments mêmes qu’un certain Chakib Khalil, actuellement sous mandat international, manigançait pour ruiner le pétrole algérien. Avec un tel passif d’enfants de système honni et maffieux, ces deux acolytes ne peuvent prétendre la crédibilité ou la neutralité. Ils roulent, certes en faction, mais en toute évidence pour le même régime employeur. Qu’ils gardent alors leurs propositions qu’ils qualifient de sortie de crise à eux et à leurs parrains, parce que le changement ne peut s’opérer avec des vieillards usés et dépassés et de surcroît non encore affranchis. Que la jeunesse bouge enfin pour prendre en main son destin.

Zoubir Zerarga

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Commentaires (13) | Réagir ?

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mosbah hamdi

Les vieux loups reviennent-ils à lacharge de ce peuple qu'ils prennent pour troupeau. Les jeux sont fait et cette fois-ci les jeunes ne se laisseront pas intimider et doivent par tous les moyens y prendre la destinée de ce pays car ily en a marre d'etre guidés parde ignards qui se prennent pour la lune alors que le meilleurs à un CEP et encore plus falsifié que l'attestation communale qu'il détient.

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humbleavis

On ne peut pas proposer une solution a un probleme quand on est soi meme ce probleme.

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