Algérie: où sont passés les politiques ?

Meziane Ourad
Meziane Ourad

La presse française nous abreuve depuis quelques jours d'informations sur les lieux où se sont retirés les ministres pour de courtes vacances.

Elle nous raconte aussi les journées estivales des leaders de l'opposition. Les journaux algériens, eux n'ont rien à se mettre sous la dent par ces temps de disette caniculaire et ramadhanesque. De toute façon, il y a bien longtemps que la politique a disparu des écrans radars en Algérie. Qu'on en juge. A quatre ans des prochaines élections françaises, majorité et opposition se tirent dans les pattes, en dépit de l'écrasant soleil de l'été. Les affaires et les mises en examen se suivent à un rythme ahurissant. les cartons rouges pleuvent, les lois s'empilent, gouvernement et élus verts et socialistes jurent par tous les dieux qu'ils tiennent bon la barre.

Qu'en est-il chez nous à quelques mois de la non souhaitée et pourtant prévue élection présidentielle ? Le peuple attend, en priant, la résurrection de Bouteflika. L'opposition, atone depuis si longtemps n'ose pas la ramener au moment où le pays tout entier se tient au chevet du grand malade. S’il lui arrive malheur, pourtant il faudra bien organiser des présidentielles anticipées, après une courte période de transition. On n'en est cependant pas là, Dieu merci, puisque ni les électeurs ni les partis ni les éventuels candidats ne semblent prêts. Dans les obscurs couloirs qui mènent aux bunkers de cabinets tout aussi obscures, on spécule sur le nom

du prochain pantin qu'on hébergera à El Mouradia. Il semblerait qu'on ait promis aux premiers pressentis le trône à condition qu'une fois assis dessus ils ne parlent jamais des gros larcins commis jusque-là. On leur aurait promis aussi qu'à partir du prochain mandat, la corruption cesserait. Apparemment, il n'y a pas encore grand monde qui a cru à ces balivernes !

Si, par miracle, tel un phénix, Boutef renaît de ses cendres, que ferait-il, lui qui aime tant son fauteuil ? Solliciterait-il un quatrième mandat ? On n'ose l'imaginer. Dieu nous en préserve !

A moins d'une année des élections, l'opposition dort à poings fermés, comme si personne ne voulait y aller.

De toute façon, direz-vous, qui peut croire, qu'un candidat étranger au sérail aurait une chance d'accéder à la magistrature suprême ? Ceux qui tiennent les rênes ne sont là que depuis 50 ans. Ils ont encore quelques emplettes à faire...

Meziane Ourad

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