L'extradition de Moumen Khalifa réexaminée aujourd'hui à Londres

 L'extradition de Moumen Khalifa réexaminée aujourd'hui à Londres

La justice britannique doit se prononcer aujourd'hui sur la recevabilité de la demande algérienne d'extradition de Rafik Abdelmoumen Khalifa condamné en mars 2007 à la perpétuité par le tribunal criminel de Blida. Le tribunal de Westminster devra, en effet, examiner, aujourd'hui, le rejet par la défense du réquisitoire de la partie civile dans sa forme introduit le début de mars passé. Moumen Khalifa, en détention provisoire depuis mars 2007, pourrait comparaître à cette audience ou être interrogé par vidéoconférence. Dans le cas de l'irrecevabilité du rejet de la défense, ce qui reste fort probable vu le dossier volumineux présenté par la partie civile, la justice britannique devra décider alors des suites des audiences. Si le tribunal de Westminster se prononce pour la recevabilité de la requête de la partie civile, les autres séances qui suivront seront consacrées pour l'examen, point par point, de la demande algérienne d'extradition avant de trancher sur l'expulsion de Rafik Khalifa vers l'Algérie. Cependant, même si le tribunal de Westminster concède son feu vert pour l'extradition, la partie civile sera confrontée à la complexité de la procédure d'expulsion britannique sans oublier l'existence d'une autre demande d'extradition formulée par la France dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen à son encontre, délivré le 5 mars dernier.

La demande d'extradition française avait été déposée en 2007. Le 29 août de la même année, les autorités judiciaires françaises avaient réussi à obtenir le feu vert du tribunal de Westminster pour l'extradition de l'ex-homme d'affaires algérien.
Rafik Khalifa est recherché en France pour son implication dans une affaire de malversations présumées au sein de son groupe, notamment dans les ex-sociétés Khalifa Airways, Antinéa Airlines (transport aérien) et Khalifa Rent-a-Car (KRC, location de voitures), toutes enregistrées en France.

La justice française avait ouvert une information judiciaire fin 2003 pour banqueroute frauduleuse, abus de biens sociaux et blanchiment d'argent suite à des plaintes déposées par des anciens employés français des ex-sociétés du groupe Khalifa. Après la délivrance d'un mandat d'arrêt européen à son encontre le 5 mars dernier, Rafik Khalifa a été arrêté trois semaines après, le 27 mars 2007, par les services de sécurité britanniques. Depuis cette date, il est gardé en détention provisoire. En janvier 2008, il a été entendu dans le cadre de l'enquête préliminaire qui précède sa comparution en audience. Si la justice britannique donne son feu vert pour l'extradition de Rafik Khalifa sa défense aura 10 jours pour interjeter appel. L'appel devra être examiné dans les 40 jours qui suivent son annonce. Les procédures d'expulsions sont complexes en Grande-Bretagne, mais une nouvelle loi avait été votée en 2003 pour accélérer justement les expulsions.
La justice britannique avait entamé en janvier dernier l'enquête préliminaire dans le cadre de la demande d'extradition introduite par l'Algérie. Une première séance s'est déroulée le mardi 11 mars dernier, pour l'examen de la requête de la partie civile, mais la défense avait rejeté le réquisitoire dans sa forme requérant davantage de temps pour en étudier la teneur.

Source Le Qotidien d'Oran

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (0) | Réagir ?