Démissions en cascade à Al-Jazeera en Egypte

La chaîne qatarie a une ligne éditoriale notoirement favorable aux islamistes.
La chaîne qatarie a une ligne éditoriale notoirement favorable aux islamistes.

Des collaborateurs d'Al-Jazeera en Egypte ont démissionné en raison d'un désaccord sur la ligne éditoriale de leur employeur, a indiqué lundi à l'AFP un responsable de la chaîne qatarie à Doha sans préciser leur nombre, qui serait de sept selon des médias.

"Certains nouveaux collaborateurs du bureau d'Al-Jazeera-Mobasher (la chaîne de direct du groupe) en Egypte, qui ont leur propre appréciation de la situation en Egypte, ont décidé de quitter la chaîne", a déclaré le responsable sous couvert de l'anonymat. Al-Jazeera est critiquée par une partie de l'opinion publique en Egypte, comme dans d'autres pays du Printemps arabe, pour sa ligne éditoriale, jugée favorable aux islamistes. 

Cette démission intervient alors que la chaîne suit de près les contrecoups du renversement du président égyptien, l'islamiste Mohamed Morsi, démis mercredi par l'armée. Le responsable a estimé que les démissionnaires, dont il n'a pas précisé le nombre, "ne se sont pas adaptés à la ligne éditoriale d'Al-Jazeera qui refuse de se soumettre aux pressions et qui poursuit sa couverture avec professionnalisme, abstraction faite du pouvoir en place". 

Il a ajouté "comprendre les grandes pressions qu'ils subissaient", affirmant toutefois que ces démissions en série n'avaient pas touché le personnel du bureau égyptien d'Al-Jazeera News, la principale chaîne d'information du groupe. Selon des médias, sept collaborateurs d'Al-Jazeera en Egypte ont démissionné lundi, le jour même où plus de 50 personnes ont été tuées au Caire lors d'une manifestation, fortement médiatisée par la chaîne qatarie, de partisans du président islamiste. 

Mercredi soir, juste après l'annonce par l'armée de l'éviction du chef d'Etat issu des Frères musulmans, la chaîne avait diffusé un enregistrement vidéo dans lequel M. Morsi réaffirmait être "le président élu d'Egypte". Al-Jazeera avait ensuite indiqué que les forces de sécurité avaient perquisitionné ses locaux et arrêté ses employés ainsi que ceux de plusieurs médias proches des islamistes. 

Après avoir été depuis sa création fin 1996 une tribune pour les contestataires de tous bords des régimes autoritaires du Maghreb et du Moyen-Orient, Al-Jazeera, financée par le Qatar, riche émirat gazier du Golfe, s'est targuée d'avoir contribué au Printemps arabe, retransmettant en direct les soulèvements. Mais ses détracteurs jugent sa ligne éditoriale trop favorable aux islamistes parvenus au pouvoir à la faveur du Printemps arabe, dont les Frères musulmans en Egypte. 

AFP

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