Par Hassan Zerrouky

C’est quand même extraordinaire. Le cardiologue Rachid Bougherbal, qui assure la communication officielle sur l’évolution de l’état de santé du président de la République, le fait à partir d’Alger sur la base d’informations fournies par un membre de la famille du chef de l’Etat.

C’est ce qu’il a révélé au journal El Watan daté de mardi. "J’ai des nouvelles de la part d’un membre de sa famille qui l’accompagne" a-t-il déclaré, et ce, après avoir lâché : "On m’a demandé de le faire et je le fais jusqu’au moment où on me demandera d’arrêter. C’est conjoncturel ». Ah bon ! Quant aux raisons de l’évacuation du chef de l’Etat en France, le cardiologue a expliqué qu’ « après un AIT, tout peut arriver, il faut donc explorer et ne laisser rien au hasard. Il faut peut-être intervenir chirurgicalement ; il pourrait nécessiter peut-être une embolisation, ce que nous ne savons pas faire en Algérie".

Une explication qui, d’après El Watan, aurait soulevé la colère de ses confrères. "C’est toute la corporation médicale algérienne qui est traitée d’incompétente. Contrairement à ce qu’il dit, nous avons les moyens au même titre que le Val-de Grâce pour faire l’exploration d’un patient victime d’un AIT. Nous avons les moyens de chercher et trouver l’étiologie de cet accident et même le traiter. Des centaines d’Algériens sont traités dans nos services pour les mêmes motifs. Les examens sont connus de tous. Un scanner, l’IRM ont été déjà fait, il est donc nécessaire de faire d’autres radios comme l’échodoppler et l’angiodoppler, etc. La seule chose que ne nous faisons pas en Algérie, c’est la radiochirurgie par manque d’une table d’angiographie", a-t-il répliqué. Il faut savoir, ajoute le professeur Bouyoucef, qu’"on ne traite jamais un AIT par embolisation sauf si le Président a présenté autre chose que ce le professeur Bougherbal a annoncé". Autrement dit, toutes les hypothèses sont possibles.

En outre, le professeur Bougherbal affirme dans les colonnes d’El Shourouk que le chef de l’Etat sera de retour au pays "au plus tard dans sept jours". Soit. Mais après cette hospitalisation, sera-t-il d’aplomb pour assurer sa fonction dès son retour à Alger, où observera-t-il une période de repos afin de recouvrer toutes ses facultés physiques et intellectuelles ? Dans cette dernière hypothèse, la plus probable dans ce cas précis, le repos sera de quelle durée ? Et pendant la vacance de fait de la présidence de la république du à un repos contraint, qui assurera l’intérim ?

Encore une fois, tant mieux pour Abdelaziz Bouteflika et pour sa famille si l’évolution de sa santé évolue positivement comme l’affirme à partir d’Alger le professeur Bougherbal. Il n’empêche : la question reste de savoir si après cet accident, qui s’ajoute à l’opération subie dans le même hôpital en 2005 et qui s’était déjà traduite par un ralentissement de son activité à la tête de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika est en capacité de poursuivre sa mission jusqu’en avril prochain à la tête de l’Etat. Et pas n’importe lequel. C’est de l’Etat algérien, de l’Algérie, dont il s’agit.

H.Z.

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