Quel président pour 2014 ?

Palais de la présidence.
Palais de la présidence.

L’Algérie importe, environ, soixante pour cent de sa nourriture. S’il y avait blocage des ports algériens pendant un mois, beaucoup de secteurs rentreraient en crise et les services cesseraient de fonctionner. S’il survenait un conflit de dimension internationale, que vaudrait la souveraineté de l’Algérie face aux exigences de producteurs étrangers de blé ou de farine ?

Etat des lieux

Notre facture alimentaire a triplé de volume : elle est de l’ordre de 9 milliards de dollars ! Un cinquième seulement de la consommation de lait est produit localement (27 des 46 milliards de Dinars de subventions pour la filière sont destinés à la poudre de lait. Sur les marchés internationaux, le prix de la tonne de lait a augmenté de 60%, faisant grimper la facture d’importation d’un aliment qui pourrait être produit localement !

On a perdu des milliers d’hectares de terres cultivables cédées au béton (150.000 ha depuis l’indépendance, un petit peu plus selon le Ministre de l’agriculture). On a pris le temps de perdre aussi les agriculteurs, les métiers de la terre ; on ne trouve plus grand monde dans la campagne algérienne apte à réaliser un travail d’effeuillage des pieds de tomates, une opération de greffe ou de déchaussage de vignes, sans compter la perte de la culture levurière et l’aptitude à produire des semences.

Avec tout ça, nos habitudes de consommation ont changé puisqu’on préfère, aujourd’hui, le blé tendre au blé dur, y compris dans nos campagnes, de plus en plus dépeuplées. En effet, les algériens vivent, majoritairement, dans le Nord du pays. Alger la blanche, conçue pour abriter 500.000 habitants, en accueille plus de 3.000.000, voire plus. Constantine chavire de monde et se balance au-dessous de ses gorges et de son Rhummel. Annaba, Oran, Sétif et beaucoup d’autres villes encore, sont surpeuplées, étouffent de monde et sont noyées dans le marché de l’informel.

A l’horizon 2025, nous serons quelques 46 millions d’Algériens. L’exode rural, continue inexorablement son cycle, malgré les efforts menés en matière d’habitat, de reconstruction, de repeuplement de l’intérieur du pays, ravagé par les années noires du terrorisme. L’agriculture est en peine, la dureté des travaux, des revenus trop maigres pour des familles de plus en plus nombreuses, le diktat d’une administration locale omnipotente, omniprésente, bureaucratique, l’absence de petites manufactures, d’ateliers, l’école surchargée, ânonnante et lointaine, l’attrait de la ville, le cousin, le beau-frère, sont autant d’appels d’air et de motifs d’exode. La ville, le logement social, l’AADL drainent les masses rurales, suscitent des convoitises et font fructifier les affaires immobilières. Le passage vers une vie meilleure, trouve son sens dans le bidonville et le marché de l’informel.

Quels plans de circulation nous faut-il, on va marcher et rouler les uns et les autres, pendant ce temps là, les concessionnaires continuent de se frotter les mains suite aux bonnes affaires qu’ils accumulent. Les enfants grandissent, réussissent peu ou prou dans leurs études, tournent mal pour certains ou, donnent le dos au pays, en attendant de le quitter, même clandestinement, vers l’autre rive de la méditerranée, qui fait rêver malgré la crise qui la frappe. Notre école est toujours sinistrée : nos enfants apprennent, beaucoup qu’ils ne comprennent. Pour ceux qui fréquentent l’université, ils se contenteront d’un label «enseignement supérieur», peu significatif au regard des lacunes qu’ils auront accumulé dans leur scolarité, dès le primaire, le collège et jusqu’au lycée. Peu importe, car en fin de compte, ces étudiants là seront gagnés par la certitude d’obtenir, quoiqu’il advienne, un diplôme à la valeur intellectuelle douteuse mais socialement monnayable, au prix de manifestations et autres sit-in, s’il le faut.

Nous allons fêter le cinquantenaire de l’indépendance et deux algériens sur trois, ne connaissent la guerre que par les récits familiaux et les reportages redondants de la télévision nationale, sur les hommes et les maquis. Ce qui était charnel pour les moudjahidines n’est plus qu’un ouï-dire pour les adolescents. Même nos joueurs de football ne chantent plus kassaman, pour ceux, du moins qui en connaissent, le premier couplet. On arrive progressivement à une impasse, plus qu’un conflit de générations, on doit faire face à des refuzniks et des rejetionnistes parmi nos enfants. Ils ne croient plus à rien. On donne l’illusion que les choses bougent mais, dans l’immobilisme généralisé, car le mécontentement gagne tous les secteurs et toutes les régions du pays y compris celles du Sud. Le fossé est en train de se creuser, davantage, entre ces jeunes et les générations au pouvoir, car ils estiment qu’ils n’ont pas eu la part de pétrole qui leur revient, ou les postes de travail qu’ils méritent. Ils veulent un travail et un logement, pour rattraper le temps perdu déjà. Ensuite ils aviseront. L’Etat est peut-être victime de son succès ou de son omnipotence. Il a construit des logements, ouvert des milliers de postes de travail et aujourd’hui il se trouve confronté à la double rébellion du social et des libertés publiques. Du social tout d’abord qui est dans le même temps soumis aux exigences économique de profit, de rentabilité et corrélativement, de grèves et de conflits sociaux. Des libertés publiques ensuite, qui font partie des acquis du peuple et qui en même temps alimentent le corpus des réformes que l’Etat s’est engagé à mener à terme. La politique, toutes les politiques suivies s’essoufflent en l’absence des vrais débats sur ce que doit être la projection du pays dans le mondialisme. Les réformes n’apportent pas de dividendes, du moins dans l’immédiat.

On continue à ne compter que sur les hydrocarbures et Sonatrach n’en peut plus des coups qui lui sont portés, par ceux chargés, paradoxalement, de la faire prospérer et le pays avec. A ce propos, s’interrogeait un journaliste, quel regard, nous peuple d’Algérie, portons sur les épisodes scabreux de la politique intérieure française ? Il y a finalement beaucoup d’envie, non pas parce que nous manquons de scandales, d’autant plus que les nôtres sont énormes, mais c’est parce qu’ils sont vite étouffés, font l’objet de manœuvres dilatoires ou, sont laissés à l’usure du temps ou plus encore, ils sont utilisés par un clan contre l’autre. Tandis que là bas, ils sont portés sur la place publique et la justice s’en saisit, illico.

En tous les cas, lorsque la glace du secret bancaire sera brisée, rien ne pourra alors être dissimulé aux algériens qui disposeront, de ce fait, d’outils juridiques adaptés, pour remonter la traçabilité de l’argent détourné, mal acquis et des fortunes auxquelles des complicités ont permis le passage aux frontières. Les Etats seront obligés de coopérer dans le cadre d’un nouvel ordre bancaire international, où l’argent public ne pourra plus franchir les frontières dans des valises et être placé dans des comptes off-shore. Pendant ce temps là, malgré les recommandations de FMI nous conseillant de varier nos investissements et de diversifier notre économie, nos exportations restent insignifiantes et notre production nationale n’est pas compétitive. Notre dinar n’est toujours pas convertible alors que les billets de 2000DA font florès au grand plaisir des corrompus et des adeptes de la chkara. Nous avons 1200 km de côte marine, et nous manquons cruellement de poisson même si la sardine est disponible à 500 DA le kilogramme.

Depuis des années, des décennies, on parle de relance du tourisme, on discute, on pérore d’assises en assises. En vain, les ministres se suivent et se ressemblent, dans l’immobilisme et le manque de vision. Aucun investissement sérieux, digne du nom n’a été entrepris depuis 1970, que du bricolage, malgré le potentiel du pays : une côte maritime à l’infini, le deuxième plus grand désert du monde, du soleil à volonté, la neige, les montagnes, les sources thermales. Et l’absence d’imagination ! Donner le secteur à n’importe quel voyagiste et il vous dira, franco de port, ce qu’il faut faire dans l’immédiat :

1- développer le tourisme domestique : thermalisme et balnéaire pour les algériens.

2- mettre le paquet sur le désert et le saharien et viser les

La culture, il vaut mieux passer. Le cinéma, il devient de plus en plus muet et les salles de plus en plus obscures de crasse et d’abandon. L’administration, incapable d’apurer le fichier électoral jusqu’à ce jour, budgétivore, est composée de ronds- de-cuir et de fonctionnaires férus de contrôle, autoritaires, bureaucrates et dépassés. L’Algérie est prise en otage par cette administration, élitiste, corporatiste, revancharde, promotrice de ses règlements et qui ne supporte pas que quiconque prenne de la puissance en dehors d’elle. Cette administration phagocytée par l’Enarchie, comme en France, avec les résultats que l’on connait en matière de mauvaise gouvernance et de corporatisme de mauvais aloi (walis épinglés et même poursuivis pour malversations). Cette administration qui gagnerait à s’engager beaucoup plus à former les élus plutôt que les walis, d’en faire des managers et de les libérer du carcan de leur tutelle et des finances et de la fiscalité locale qu’il faudrait revoir. Ils n’auront à rendre compte de leur bilan qu’à ceux qui leur auront conféré mandat, ou à la justice s’ils sont défaillants.

Ses slogans, l’écoute, la proximité, le service des citoyens, redondants à souhait, font sourire y compris dans les rangs de ses commis les plus zélés. La communication officielle, quant à elle, prête plus à la propagande qu’à la volonté d’éclairer l’opinion sur ce qui la concerne. Les instituts de sondage ne sont pas pour demain, car la vérité fait peur. Il en est de même des statistiques et des chiffres avancés par les responsables zélés, qui caressent dans le sens du poil et n’ont aucun scrupule à mentir et à travestir des évidences. Comment mener une bonne politique sans avoir un tableau de bord clair et des chiffres fiables ?

Quant aux banques, dépassées, souvent en manque d’inspiration, elles restent frileuses : innombrables visas, autorisations, hantise du risque, signatures, interdictions, contrôle, surveillance, télésurveillance, patiences, longueurs et pertes de temps. L’évasion fiscale, quant à elle, est estimée à 110 milliards de Dinars, rien que pour la période allant de janvier 2010 à juin 2011, ceci pour dire l’aversion qu’ont les algériens par rapport à l’impôt ou le remboursement de leurs dettes dont ils n’ont de cesse d’exiger l’effacement, rien que ça ! Même le président du forum des chefs d’entreprises plaide pour la suppression des impôts et taxes, pour relancer, dit-il, la production nationale. Les experts de Christine Lagarde ont été appelés à la rescousse pour débroussailler tout ça. Attendons pour voir. Finances enfin, à travers une simulation faite par un expert, qui donne ceci : En 2009, sur chaque équivalent de baril exporté (moyenne pondérée entre le gaz et le pétrole), 28,5 dollars allaient vers le budget de fonctionnement, 38 dollars en 2010, 70 dollars en 2014. Si, à Dieu ne plaise, les cours de pétrole venaient à baisser au dessus de 70 dollars, nous n’aurons plus un seul dollar pour le budget d’équipement.

L’industrie, quelle industrie ?

Nous avons des usines qui n’en sont pas, de la ferraille qui tourne au ralenti, des usines déficitaires qui ont coûté des sommes faramineuses et qui polluent. Nous avons voulu aller vite, très vite. Nous avons été blousés, plus que d’autres, usines clefs en mains. Des usines d’occasions nous ont été vendues aux prix du neuf. Nous avons perdu le pari de «l’industrie industrialisante» et nos illusions aussi, celles consistant notamment à édifier un réseau de PMI-PME qui aurait développé le marché intérieur et épongé le chômage, dont le taux à 2 chiffres continue à faire débat. Notons à ce sujet les chiffres du Ministre du Travail qui situe le chômage à 15% en 2007, 11,3% entre 2008/2009, 10,2% en 2010 et 10% en 2012, alors que les observateurs de la vie économique le place dans le foulée des 20/25%. On nous a déjà fait le coup des chiffres bidouillés en matière d’emploi allant jusqu’à prendre en compte les emplois du secteur de l’informel, ceux des E.S.I.L, du filet social et des emplois temporaires, sans valeur productive ou ajoutée. Tout ça pour dire que le chômage a baissé. Pourquoi cette surenchère de données irréelles dans le monde de l’Internet d’aujourd’hui, où tout transparait. Les Espagnols, crise oblige, situent leur taux de chômage à 24%. Sans complexe. Nous avons voulu développer le sport de masse, on a réussi, aujourd’hui, à l’éliminer même dans nos écoles, poussant nos bambins à chercher d’autres exutoires, d’autres terrains de jeux, dans la rue. A la merci des prédateurs et autres satires qui y pullulent. Quant au sport féminin, il vaut mieux ne pas en parler.

Nos équipes nationales, se font battre at home, malgré les moyens, les entraineurs étrangers, la générosité des sponsors et le sacrifice des supporteurs qui en arrivent même à tomber des poteaux électriques, raides morts. L’Afrique du sport avance et nous on recule à telle enseigne qu’il a fallu mobiliser la nation pour battre le Bénin, petite équipe africaine sans palmarès. Notre commerce n’en finit pas de négocier avec l’organisation mondiale du commerce et ses questions interminables. Pendant ce temps là, la mercuriale des prix s’enflamme et les Algériens n’en peuvent plus de se retenir et d’avoir faim.

La santé est en crise de ses médecins et de ses paramédicaux. Elle n’arrive pas à gérer le médicament ou plus encore, à assurer les besoins des cancéreux. Triste réalité. Le monde de la technologie des TIC avance, tandis que notre pays recule de dix places et se retrouve à la 131eme place. Le programme « osratic » visant un ordinateur par famille a vécu. La 3G aussi. La société civile est léthargique et le mouvement associatif n’a pas de souffle, malgré les subventions et les locaux mis à sa disposition. Nous évoluons dans un système encore marqué, par le sceau du parti unique qui n’admet aucune autre vision que la sienne. La critique n’est pas possible même si elle est saine. Le débat contradictoire n’est pas toléré, la compétence aussi, l’audace est combattue. Sous prétexte de discipline, de nationalisme étroit, l’algérien a été mis entre parenthèses. Et les débats sur la charte nationale n’ont rien apporté, ni aux citoyens ni au pays.

L’Algérie, tout compte fait, a voulu tout entreprendre : révolution agraire, révolution industrielle, révolution culturelle, réformes. Il n’est pas question ici bien sûr, d’occulter les infrastructures de base réalisées ou l’avancée notable acquise en matière hydraulique, mais au regard des richesses du pays cela peut apparaitre comme insuffisant. Comme il est vrai, que des autoroutes, barrages, infrastructures de communication, logements, tramway, métro, ont été financés exclusivement par des fonds publics.

Il est vrai aussi que la dette extérieure a été largement épongée. Que reste-t-il de tout cela aujourd’hui, dans notre pays qui condense tous les problèmes des pays en voie de développement et ceux des pays nouvellement industrialisés, la gabegie et la corruption en prime. Et une multitude de partis politiques, en hibernation ou dans l’attente du top départ. Des partis politiques qui ne se réveillent qu’à la veille de l’installation des commissions de surveillance, font la queue pour y être et ramasser quelques oboles.

Vous les verrez tous, ces opportunistes, approuver, sans réserve, la réforme constitutionnelle, la quatrième après 1988, 2002 et 2008 ; cinq constitutions en 50 ans. Un record peut-être au regard de la constitution américaine qui date 1778 ! Pour les plus futés, faire du rentre dedans à qui de droit et espérer un retour d’ascenseur, une place dans le tiers présidentiel ou plus, si affinités. Même si l’Algérie d’aujourd’hui bouge de tous les mouvements du monde moderne et de toutes les pesanteurs de la tradition islamiste, sa politique extérieure semble marquer le pas ; Comme son immigration, d’ailleurs, qui ne pèse ni économiquement, ni politiquement encore moins culturellement, dans l’hexagone, ou même au bled. Le pays réagit comme une citadelle assiégée, se recroqueville autour de ses frontières, dans un contexte régional et un environnement international qui ne lui feront pas de cadeau. Il est réduit à mener des combats d’arrière garde.

Sa voix ne porte plus comme avant, même s’il est vrai que le mouvement des pays non-alignés à vécu. L’Afrique, Le sahel, les pays arabes, le moyen orient ont été repris en mains par les grandes puissances. On continue, paradoxalement, à organiser des séminaires, des rencontres internationales comme celui qui a regroupé les imams du sahel. Dans quel objectif ? Mystère et boule de gomme.

Le peuple

Celui qui viendrait présider aux destinées de l’Algérie en 2014 n’en a pas fini pour autant avec ce constat, car il faudrait qu’il fasse aussi avec le peuple, sachant que celui-ci n’est pas interchangeable. Ce peuple traité de ghachis par les uns, ne sait pas voter par les autres ou encore plus, ne mérite ni le suffrage universel ni la démocratie, a même été menacé « d’être laissé à sa médiocrité ».

Celui qui veut aller à El Mouradia, sera forcément mal élu par le peuple, compte-tenu de l’abstention qui s’est installée, fortement et durablement, dans notre pays. Il aura fort à faire pour parler aux algériens, comme ceux * qui, par exemple, continuent : - à cracher dans le rue et n’importe où. - ont une hygiène approximative dans les transports notamment. -profèrent des obscénités et des jurons envers les femmes et les jeunes filles. - jettent leurs ordures par les balcons et les fenêtres -pratiquent le harcèlement visuel. - urinent, sans honte ni retenue, dans les espaces publics. - se bagarrent, pour un rien, vocifèrent, ne savent pas débattre. - ignorent les trottoirs et les feux tricolores. - pensent que l’Etat, c’est le beylek et qu’ils ont tous les droits de l’arnaquer, le bousculer, lui couper les routes et de lui demander, sans cesse, un logement, du travail, un local commercial et tutti quanti.

Quel président pour 2014 ?

Avec tout ça, quel candidat, voudrait se mettre sur les starting-block pour 2014 ?

Celui qui, has been, sortira de sa boite, comme à chaque scrutin, pour servir de lièvre, celui qui a échoué dans l’exercice gouvernemental et qui pense qu’il peut, s’il devenait président, faire notre bonheur, car il aura les pleins pouvoirs pour mettre en œuvre «son programme». Et ne plus être «ce harki qui …», celui qui pense que le moment est venu pour lui de surfer sur la vague islamiste du printemps arabe, celui qui pense que : «la plus forte des drogues est probablement le pouvoir?», celui qui nous confortera dans notre conviction découlant de la pensée d’Hérodote : « donnez le pouvoir à l’homme le plus vertueux qui soit, vous le verrez bientôt changer d’attitude», celui ou celle qui voudrait tout juste « être calife à la place du calife », ou celui qui, patriote, pense que c’est jouable, que le redressement du pays est possible au vu de ses potentialités humaines, de ses richesses innombrables et de son statut de puissance régionale et qui, chercherait à savoir pourquoi un pays si vaste et si riche, peine à tirer pleinement parti des revenus de ses ressources énergétiques pour diversifier son développement et assumer le statut qui lui échoit dans la région.

Ce candidat là, devrait s’engager, la main sur le Coran, pour tout d’abord: dévoiler son patrimoine. Afficher son bilan de santé. Faire table rase du passé. Remercier tout le personnel politique en place. Retrousser ses manches et travailler avec les algériens, sans exclusive. Il ne doit pas se situer devant les citoyens, ni derrière mais à côté d’eux, partageant leur joies et leurs peines. Il devra s’engager, non pas à changer la nature humaine, mais à changer les institutions et les rendre plus fortes en matière de contrôle et de préservation des richesses et des deniers publics.

Qu’il le sache, il ne bénéficiera d’aucune période de grâce, la confiance des citoyens ayant été, à ce niveau très largement entamée, leur patience aussi. Si vraiment ce candidat là, voudrait du pouvoir et s’en sentirait capable, il devra dès son installation à El Mouradia, concrétiser plusieurs attentes et organiser un véritable sursaut démocratique et remettre à plat tout ce qui doit l’être, pour que les Algériens croient en lui. Il doit faire preuve de volontarisme pour montrer aux Algériens qu’il agit.

Pour ce faire, il laissera la justice suivre son cours dans toutes les affaires de corruption et dira : «la justice est saisie, la justice est indépendante, la justice avance, elle travaille, la vérité sera dite et rien ne sera caché au peuple». Ce candidat-là, devra aussi réduire le train de vie de l’Etat, tous ces palais, ces résidences multiples, ici et là-bas, ainsi que ces limousines si dispendieuses.

Aux enchères !

Il doit, d’ores et déjà, réfléchir à un gouvernement resserré, crise oblige ! Oser par exemple la suppression des ministères tels que les affaires religieuses, la solidarité nationale et tant d’autres départements et organisations nationales budgétivores. Ceux qui, de ce fait, perdraient leur portefeuille, ne doivent pas être recyclés. S’ils ont quelque talent, ils n’auront le choix que de le démontrer dans le secteur privé ou en leur nom propre ! Le sénat dans cette optique de rigueur, doit disparaitre. Le parlement élu doit recouvrer toute son plénitude, sa liberté de parole, d’action et d’investigation.

Le mandat du député doit être d’abord local, pour permettre aux électeurs de sanctionner, négativement ou positivement, leur élu, fonction de son bilan. Tout le personnel gouvernemental, politique, les hauts fonctionnaires, les patrons d’entreprises publiques doivent être soumis à l’obligation de résultats. La télévision publique doit être ouverte au débat public, à l’opposition et à ceux qui en acquittent la redevance.

Elle ne doit plus être soumise à cette formule reprise par les tenants du pouvoir "qui paie l’orchestre, commande la musique". Ce président là devra tout mettre en œuvre et s’engager auprès du peuple afin qu’il soit mis un terme à «l’irresponsabilité qui se diluait à tous les étages du pouvoir et qui faisait en sorte que personne ne rende compte de son action ou de son bilan». Ce président là, doit aussi veiller à mettre de l’ordre dans toutes les entreprises et les administrations, où règnent l’autoritarisme, le népotisme, le clientélisme, où il n’y a de place que pour les fils de, les sœurs de, voire même les copines de.

Ce président là, doit en fait, inscrire toute son action dans l’objectif de la république exemplaire et prendre à bras-le-corps le dossier de la moralisation de la vie politique. Si après tout ce constat il veut y aller, nous lui tendons la main, même s’il ne serait élu que «petitement», il sera notre Président et nous ferons en sorte d’être le peuple qu’il mérite.

Cherif Ali

P.S : "On a pas pu faire que le juste soit fort, faisant en sorte que le fort soit juste", Blaise Pascal.

Note de lecture :

*Top dix des incivilités des Algériens, (Hamida Méchai)

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Commentaires (9) | Réagir ?

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Tartuffe

Bonjour

Effectivement tout est chaos;. Tout le monde le sait et tout le monde connaît la cause. Vous avez mentionné l’éducation, la santé, l’économie, le civisme qui sont dans un état catastrophique. Au fait tout est lié. On en est pas arrivé là du jour au lendemain mais après 50 ans de mauvaise gestion du pays où le régime, toujours le même régime a pris les mauvaises décisions et a fait un choix erroné à chaque fois. Quel résultat espéré sinon la catastrophe quand on a bousillé ce qui a de plus fondamentale à un pays, son école. C'est là que tout commence. C'est là qu'on forme les générations à venir qui sont conscientes de leur histoire et fidèles à leur patrie. C'est là qu'on apprend les bonnes manières et la solidarité, etc. La propagation du fondamentalisme et une démographie galopante n'ont malheureusement pas amélioré les choses. Il faudrait tôt ou tard débattre de cette dernière. À une certaine époque on avait un planning familial. Le sujet est maintenant tabou.

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Guel Dring

Et si l'on parlait peu mais parlions bien. Tout est tellement simple et merveilleusement connécté. A nous musulmans, qui avons ancrés en nous les préceptes de l'Islam, il y a la vie d'ici bas et celle de l'au delà. Durant la première, l'homme s'active avec les règles d'un garde fou pour mériter (avec la grâce de Dieu) le paradis. Il tentera d'éviter des actes qu'on qualifie de péchés et qui peuvent entrainer en enfer. D'une manière raisonnable, chacun aimerait entrer au paradis, mais laissant la place au doute, qui est une suggéstion de satan, l'homme commente, d'abord par plaisanterie ensuite de manie en conviction, il affirme que personne n'est venu la tête brûlée de cet au delà.

Tout est une question de foi. A mesure que le degré de la foi est élevée, à mesure l'homme a tendance à se désinteresser de cette vie. A un degré moindre, certains suggèrent la laicité, c'est-à-dire que chacun est libre dans sa conception des principes de cette vie. A ce moment, la vie en société va se perturber un peu, parce qu'il y aura deux visions qui vont la disloquer : il y aura ceux qui optent pour la liberté d'expression, voire la liberté tout court et les autres qui concevrons que la liberté d'autrui commence là où finit la leur. Dans ce cas de figure, le prochain président (un sage) ferait mieux de rester chez lui parce qu'il risque d'être pire que Bouteflika selon l'adage qui prédit que l'année qui s'en va sera meilleure que celle qui vient.

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