Deby : "Nous avons des preuves de la mort de Belmokhtar"

Un voile de mystère demeure sur la mort de Belmokhtar. Mais aussi sur Abou Zeid.
Un voile de mystère demeure sur la mort de Belmokhtar. Mais aussi sur Abou Zeid.

Le président tchadien a expliqué que "les armées française et tchadienne ont été dans tous les recoins", sans trouver d'indice de la présence des otages français..

En attendant le retrait de son armée du Mali, le président tchadien Idriss Déby multiplie les déclarations. Il a ainsi affirmé dimanche qu'il pensait que les otages français du nord du Mali étaient encore vivants, mais il a ajouté qu'il n'était pas sûr qu'ils soient encore détenus dans la région. "Je pense que les otages français sont vivants aux mains des djihadistes, mais je ne suis pas sûr qu'ils soient dans le nord du Mali, car avec l'armée française nous sommes allés dans tous les recoins du massif des Ifoghas. On a fait un nettoyage important et nous n'avons pas trouvé d'indice de leur présence", a-t-il dit. Sept otages français enlevés dans le pays ou au Niger voisin étaient détenus dans le nord du Mali par des groupes islamistes. Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) a annoncé le mois dernier la mort de l'un d'entre eux, Philippe Verdon. Par ailleurs, trois otages algériens sont aussi aux mains du Mujao, une organisation affiliée à Aqmi. Un des otage aurait été tué, selon cette organisation narco-terroriste. Les autorités algériennes affirment cela dit ne pas avoir de preuve de cette assissinat.

Idriss Déby, qui s'exprimait dans l'émission Internationales de TV5 Monde/RFI en partenariat avec Le Monde, a indiqué d'autre part qu'il possédait des "preuves" de la mort au Mali de Mokhtar Belmokhtar, un des responsables d'Aqmi, que le Tchad a annoncée début mars, mais qui n'a pas été confirmée à ce jour. "Nous avons les preuves qu'il est mort, mais nous n'avons pas pu filmer, car il s'est fait exploser. Nous n'avons pas voulu diffuser de telles images. Mais nous savons que les prisonniers faits sur place l'ont identifié", a-t-il assuré.

Une photo et deux cadavres

Le 1er mars, le président tchadien a annoncé que son armée a éliminé Abou Zeid ainsi que Belmokhtar, deux importants chefs de la nébuleuses narco-islamiste du Sahara. La photo d'un cadavre a été exibée comme preuve. Mais un remous a surgi entre Français et Tchadiens. Les premiers annonce que le cadavre est celui d'Abou Zied, d'ailleurs le président Hollande finira quelques semaines plus tard par confirmer la mort du chef d'Aqmi pour le Sahel. Deby lui affirme que la dépouille est celle de Belmokhtar. Alors qui dit vrai dans cette histoire ? Pour le moment Aqmi a juste annoncé qu'Abou Zied allait parler. Mais depuis le début de l'opération Serval, l'organisation narco-terroriste fait le mort, elle a compris que la moindre diffusion de message audio pourrait être intercepté par les nombreux moyens de surveillance des communication déployés par les Français et les Américains dans la sous-région. D'ailleurs, le fait que les USA ait ajouté Mokhtar Belmoktar sur sa Kill-List a sans doute convaincu Aqmi de ne pas communiquer. Un détail est pourtant à retenir concernant Aqmi : celle-ci a investi Abou El Hammam à la tête de l'organisation pour le Sahel à la place d'Abou Zeid. Ce qui vaudrait comme une confirmation de la disparition de celui-ci. De gros doutes donc persiste sur ce cadavres à deux identités. Une chose est certaine : si Idriss Deby s'enorgueillit que ce sont les Tchadiens qui ont tué les deux terroristes c'est, on le comprend, pour camoufler les nombreux morts au sein de son armée pendant l'offensive contre les djihadistes.

L'armée tchadienne quitte le Mali

L'armée d'Idriss Deby a payé le prix fort dans la traque des narco-djihadistes, perdant des dizaines de soldats dans les combats. Beaucoup plus que l'armée malienne même qui n'avait d'ailleurs pas vraiment participé à l'opération Serval. Le chef de l'État tchadien, qui a dépêché environ 2 000 soldats au Mali, a annoncé que ceux-ci rentreraient progressivement dans leur pays. "La guerre en face à face avec les djihadistes est terminée. L'armée tchadienne n'a pas de compétences pour affronter l'action d'une nébuleuse du type guérilla, tel que cela est en train de se produire dans le nord du Mali", a-t-il indiqué. "Nos soldats vont retourner au Tchad. Ils ont accompli leur mission. Nous avons déjà procédé au retrait du bataillon d'appui lourd. Le reste des éléments va rentrer au pays progressivement."

Une petite centaine de soldats français ont aussi quitté le pays, mais le gros des troupes est encore en place. Le retrait de ces armées inquiètent d'ailleurs les autorités maliennes.

L.M./Reuters

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

La France déclare la guerre au Mali et c'est Idriss Deby du Tchad qui y envoie ses soldats se faire tuer. Drôle de président tchadien !