Affaire Magnitski (Russie) : les États-Unis gèlent les avoirs de 18 personnes

Le juriste russe Sergueï Magnitski est mort en prison après avoir été torturé.
Le juriste russe Sergueï Magnitski est mort en prison après avoir été torturé.

L'annonce survient après des mois de tensions entre les deux pays, dans un climat qui rappelle celui de la guerre froide.

Les États-Unis ont sanctionné vendredi 18 personnes, notamment des responsables russes, pour leur rôle présumé dans la mort en prison en 2009 du juriste russe Sergueï Magnitski, une décision qui détériore encore un peu plus les relations entre Moscou et Washington. La publication attendue de cette fameuse "liste Magnitski" survient après des mois de tensions entre les deux pays sur le dossier controversé des droits de l'homme.

Mort dans une prison en 2009

Les noms de 18 individus nés en Russie et dans trois autres républiques de la Communauté des États indépendants (CEI), mais dont les fonctions ne sont pas précisées, ont été inscrits sur une liste noire du département du Trésor, selon ce ministère. De par la loi, les éventuels avoirs que détiendraient ces personnes sont gelés sur le sol américain et tout Américain qui commercerait avec elles s'exposerait à des sanctions pénales. Les personnes visées devraient aussi se voir interdire de visa pour les États-Unis.

Selon le Trésor, 15 personnes sont nées en Russie, dont 2 en Tchétchénie. Les trois autres sont nées en Ukraine, en Azerbaïdjan et en Ouzbékistan. Ces sanctions découlent d'une loi américaine promulguée en décembre et visant les individus impliqués dans le décès de Sergueï Magnitski, ainsi que toute personne responsable de graves violations des droits de l'homme en Russie.

Avocat devenu héraut de la lutte contre la corruption en Russie, Sergueï Magnitski est mort dans une prison de Moscou en 2009 après avoir été torturé. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a qualifié ce décès de "tragédie" et a fustigé "une enquête qui n'a donné aucun résultat tangible". "Des responsables officiels russes impliqués dans l'incarcération de Sergueï Magnitski et des responsables pénitentiaires qui ont pris part à des décisions qui ont conduit à sa mort restent impunis", a-t-il dénoncé.

Dossier "destructeur" pour les relations bilatérales

Le dossier empoisonne depuis des mois les relations déjà tendues entre Moscou et Washington et la Russie a immédiatement réagi et promis de riposter. "Cette démarche va ajouter encore plus de négatif dans les relations russo-américaines, qui se sont déjà compliquées ces derniers temps", a déclaré une source au ministère des Affaires étrangères, citée par l'agence Interfax.

Cela "va entraîner la prise d'une mesure similaire par la partie russe", a-t-elle mis en garde. Le Kremlin avait prévenu dès vendredi matin que "l'apparition de toute liste (allait) évidemment affecter les relations russo-américaines de manière très négative", selon Dmitri Peskov, porte-parole du président Vladimir Poutine, cité par les agences russes.

Sanctions réciproques dignes de la guerre froide

Un vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, avait rappelé que ce dossier Magnitski était "très destructeur pour les relations bilatérales" qui souffrent déjà d'"assez de problèmes". La Russie a du reste déjà répondu à la "liste Magnitski" en adoptant fin décembre une loi qui prévoit notamment de dresser une liste d'Américains et autres citoyens étrangers non gratae en Russie, et avec une autre loi interdisant l'adoption d'enfants russes par des Américains. Moscou pourrait dévoiler dès samedi sa liste d'Américains interdits d'entrée en Russie, a affirmé une source diplomatique russe, citée par ITAR-TASS.

Dmitri Peskov a toutefois souligné qu'en dépit de ces sanctions réciproques dignes de la guerre froide la porte restait ouverte au développement des relations russo-américaines. Ces déclarations interviennent à quelques jours d'une visite à Moscou de Tom Donilon, conseiller pour la sécurité nationale du président américain Barack Obama, qui doit se rendre dans la capitale russe pour des pourparlers avec le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev.

Avec AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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laid baiid

A quand les USA gendarmes du monde vont ils s'intéresser aux Aklgériens qui ont des avoir colossaux aux USA, notamment Khelil et Boutef; (45 BI$) les plus médiatisés, sans oublier les autres qui depuis 1980 accumulent des fortunes dans les banques US.

FORZA ITALIA!!!