"Un Dieu, un roi, une foi, une loi"

Les tenants du pouvoir doivent partir. C’est eux ou nous.
Les tenants du pouvoir doivent partir. C’est eux ou nous.

"On connait le bruit de deux mains qui applaudissent. Mais quel est le bruit d’une seule main qui applaudit ?". A. Zen Koan

Depuis plus de 50 ans, beaucoup moins que la période dont a eu besoin le Japon mécréant volcanique sismique atomisé pour renaitre des cendres de la Seconde guerre mondiale, c’est le bruit d’une seule main qui sévit en Algérie. Tandis que l’entité qu’on appelle peuple amputée de toutes ses mains essaye de résoudre son problème dans la fragmentation. A l’ère des satellites des armes nucléaires des comptes en Suisse, il ne vaut rien face aux déchets du sous-sol, cet or noir qui porte bien son nom : plus sale que précieux. Il a fallu la justice italienne pour qu’on parle des scandales liés aux apparatchiks du système que des parias nationaux avaient dénoncés depuis le début à leurs risques et périls dans l’indifférence totale. Aujourd’hui, crise mondiale oblige, l’Occident ose l’inconcevable : pointer du doigt nos brebis galeuses sacrées. La contamination ignore les frontières, bienvenue aux chanceux et les autres : ceux qui acceptent les pots de vin et obtiennent le marché et pas bêtes nous le font payer ou ceux qui ne paient pas assez, pas du tout, et perdent l’eldorado algérien. Mais attendons pour voir, les voies des politiciens sont pénétrables à souhait, après leur éden notre géhenne. C’est compliqué de rêver dans un tel monde. On se demande si demain il y aura des descendants avec assez de force pour se trainer jusqu’au cimetière afin de cracher sur la tombe de leurs mafieux ascendants ?

Imaginons un gosse spolié de son héritage jeté à la rue par ses géniteurs et qui apprend que les parents du petit prince, heureux dans la tour d’ivoire de son balcon fleuri, sont loin d’être exemplaires. On est tenté de dire ça va, «labess et mnah», comparé à cette Espagnole qui crie sa détresse à la télé : la crise a fait d’elle une chômeuse à durée indéterminée, la banque l’expulse du logement avant de le vendre aux enchères et en sus l’harcèle pour qu’elle continue à payer les crédits d’un bien qui ne lui appartient plus. Vendre à crédit son âne au voisin, arrive le jour où le malchanceux perd son boulot pour une raison indépendante de sa volonté, dare-dare, vous récupérez l’animal pour le revendre à un autre et poursuivre le premier pour qu’il continue à casquer comme si de rien n’était. En toute légalité. Ni Djeha ni l’homme des cavernes déshumanisé à fond n’ont imaginé une règle aussi vicieuse. Il a fallu attendre le siècle des Lumières s’imprégner de ses lueurs pour pondre cette «eurêka» rentable au diable. Heureusement l’Andalousie c’est fini et l’Algérie est encore au stade du cocon douillet même si la chenille risque de ne jamais devenir papillon. Bernanos disait : «Les optimistes sont des imbéciles heureux et les pessimistes, des imbéciles malheureux.» Il suffit à l’Espagne de surmonter sa crise financière, que notre bonne femme retrouve un travail quitte à payer deux crédits en faisant des heures supplémentaires. Et pas de panique, le système algérien se cherche une nouvelle peau en traficotant l’ancienne comme d’habitude et le peuple continue à fantasmer sur son martien : l’homme providentiel. Genre Boudiaf qui veillera à ne pas faire de discours le dos au rideau. Mandela est un grand homme pas parce qu’il a combattu l’apartheid mais parce qu’il a empêché, à la façon Gandhi, les Blancs et les Noirs de s’entretuer. Toutes les guerres tous les génocides ont été voulus décidés par un ou une poignée de psychopathes couronnés.

La majorité des victimes de la décennie noire étaient des sans grade désarmés pris entre deux feux pour aboutir à la Concorde dite nationale où seuls les deux compères se sont concordés pour se partager les lauriers sanglants. Sans parler du mystère de ces milliers de voyous semi analphabètes mendiant l’argent de leur paquet de cigarettes vivotant de larcins traficotant à droite à gauche collés à longueur de journée à un mur pour se retrouver du jour au lendemain en « moudjahidine » armés organisés à faire pâlir de jalousie la Gestapo. Ajoutons Aqmi et ses frérots dont la menace s’étend à la France, gendarme de l’Afrique et inquiètent les USA, gendarme du monde. Résignés par tant de malheurs, les Algériens font leur propre malheur. Il n’y a qu’à lire les mamours» qu’ils se jettent au visage sur le net à la moindre virgule qui frise un peu. Heureusement que le Big Brother veille à la santé de leur muscle cardiaque en transformant le réseau en limace. Humour d’un journaliste : «Pour nous www, c’est waitwaitwait (attendreattendreattendre)». Comment attendre dans la fuite quand le visa devient au fur et à mesure les 1000 travaux de super Hercule ? Nos harragas ont trouvé l’astuce même s’ils sont étrangement 2 fois plus nombreux que les Marocains et 6 fois plus que les Tunisiens. Pour eux, au pire c’est la noyade, le sauvetage direction la prison du bled et au mieux, des sans-papiers que la République Algérienne Démocratique et Populaire refuse de rapatrier laissant ce soin aux Européens trop hospitaliers trop endettés pour être nets. «Nation gérée par une gérontocratie réputée kleptomane, l’Algérie de 2013 a oublié depuis longtemps que faire de sa jeunesse. Elle ne sait ni la retenir ni la faire rêver, à un âge où pourtant dans n’importe quel autre pays, les jeunes sont prêts à tout donner.» Et les vieux sont laminés par le rêve impossible: se défaire de leurs chaines. Rousseau affirme que l’oppression accouche de la méchanceté. Mais pourquoi cette rage destructive n’a pu venir à bout de cette dictature vampire qui profite du demi-siècle écoulé pour rajeunir ? Dans son livre Les Guerres Sans Fin, Benjamin Stora, évoquant ses entretiens avec des personnalités algériennes, écrit : « Ce qui m’a alors frappé dans les discussions est l’importance de l’ancrage familial et régional. Les vieux militants disaient : «Celui-ci est de l’Est, celui-là est de l’Ouest, tel autre est de telle wilaya…Il était impossible d’élaborer quelque hypothèse que ce soit indépendamment de l’appartenance régionale.» Sans sa tribu, le Raïs n’existe pas mais ça ne l’empêche pas de s’accaparer le pays tout entier avec ses tribus en inscrivant le mot république à l’en tête de tous les documents officiels et sur l’enseigne de tous les édifices publics. On comprend mieux qu’après avoir évolué horizontalement au début, la corruption ne pouvait que percer à la verticale pour aller aux fins fonds du douar du messie reniflant la moindre graine-baraka. Psychologiquement parlant c’est le reflexe de la bande. Aux dernières nouvelles, les Touaregs veulent leur part de gâteau. II ne sont pas les seuls à en être privés.

Pour les dieux de l’Olympe, les Berbères n’existent nulle part contredisant ainsi les historiens qui les voient aux quatre points cardinaux du Grand Maghreb. Nous sommes tous des Arabes, clamait notre symbole de la connaissance, le vénéré cheikh Ben Badis. Aujourd’hui la science occidentale peut le confirmer ou l’infirmer. Profitant de la rente, pourquoi ne pas analyser l’ADN des Algériens sceptiques afin de leur prouver une fois pour tout que leurs ancêtres ne sont pas enterrés sous leurs pieds mais dans le désert d’Arabie. Quant à la nomenklatura, pas la peine, elle traine son arbre généalogique dans ses discours : un seul maitre d’un seul clan avec une seule race pour régner sur une basse-cour bourrée de poulets sous l’œil de la lumière artificielle. Cette immuable unicité contre nature finit en mosaïque sulfureuse puisque de nature ségrégative. Chasser corrompre déraciner humilier accuser déshonorer gommer les «Peaux Rouges» existants, telle est la devise. Les pays musulmans qui ont résisté à l’arabité ont économisé bien des tourments : Turquie Indonésie Malaisie etc. On peut ajouter l’Iran, garder sa matière grise pour fabriquer la bombe atomique n’est pas très intelligent mais il y a au moins matière à réajuster le tir.

L’Iran islamique a réussi le pari de garder ses Juifs tout en menaçant Israël d’extinction et perturber les plans de la Maison Blanche. L’Algérie aurait pu être tout simplement algérienne en reconnaissant à tous ses enfants quelque soit leur pedigree leurs croyances leur manière d’y croire la couleur de leur peau, le droit à vivre en paix en exploitant ensemble ses immenses richesses qui ne doivent rien à l’homme. Comme on l’a dit pour le Soudan, elle aurait pu être la perle rare, la voilà une vulgaire épine venimeuse. On l’a voulu ainsi car du précieux composant aurait jailli une société civile qui aurait fait barrière à tous les despotes. «Isolés…, ils découvrent la «ghouma», une sorte d’étouffement existentiel qui leur interdit tout contact normal et fécond avec l’extérieur. Couplée à la hogra, elle produit cette mal-vie…cette trahison des pères que le FIS saura récupérer…en offrant un recours : Dieu.» (2) Mais personne ne peut offrir un recours divin s’il n’est pas prophète avéré miracle compris. Grâce à leurs pères fondateurs humanistes et visionnaires, les Américains ont écrit une constitution où le droit au bonheur est inscrit. Malgré tout ce qu’on peut leur reprocher, crise ou pas crise, ils continuent à capter le savoir universel. Un seul Centre de Recherche de l’Oncle Sam peut avoir 90% de ses chercheurs d’origine étrangère. Quant à nos pères fouettards corrompus à la moelle et leurs rejetons, ils doivent tous partir illico presto. C’est eux ou nous, de la légitime défense à 100%. Sur une base pourrie, aucun muret ne peut tenir, l’expérience nous l’a assez prouvé. Arrêtons la théorie du complot qui n’a servi qu’à nous asservir. La catastrophe a déjà eu lieu et l’Algérie de demain ne sera pas pire que celle d’aujourd’hui. 

Mimi Massiva

* Le titre est un proverbe cité par Furetière

(1) A. Zen Koan

(2) Algérie, le Vrai état des Lieux (Fréderic Pons, Editions Calmann-Lévy 2013, El Watan 1/4/2013)

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Commentaires (9) | Réagir ?

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Fouad Rahal

Ce qu'aurait pu être l'Algérie si elle était gérée par des gens honnêtes après tout d'1/2 siècle d'indépendance? ce que je réalise après toute cette période c'est qu'il faut guillotiner tout ceux ayant contribuer à sa gestion (des voleurs) et ils parlent de gouvernements vraiment vraiment c'est du jamais vu, d'autres à leur places se suicident.

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maissinissa ougaroudj

L'Algérie est une bombe à retardement un jour elle dira bomm

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