Sonatrach : Alger attend les conclusions des commissions rogatoires

Le scandale de Sonatrach a sérieusement affecté l'image de la compagnie.
Le scandale de Sonatrach a sérieusement affecté l'image de la compagnie.

La justice algérienne attend les conclusions de commissions rogatoires internationales sur l'éventuelle implication de personnalités algériennes dans des faits de corruption liés à des contrats entre le groupe pétrolier Sonatrach et des firmes étrangères, a indiqué jeudi le parquet d'Alger.

Depuis la révélation de ce scandale international qui a touché Sonatrach les autorités algériennes multiplient les promesses de mesures radicales de lutte contre la corruption. Seulement depuis les révélations du parquet de Milan. Pas avant. Il faut dire que la justice a quelque mal à se saisir de dossiers aussi brulants en Algérie. Ici l'enjeu est énorme : c'est un des plus anciens proches ministres du président qui est directement mis en cause. Et en l'espèce l'affaire n'a pas révélé tous ses secrets.

Toutefois, l'information judiciaire ouverte dans le cadre de cette affaire connaîtra, sans nul doute, une cadence accélérée dès réception des résultats des commissions rogatoires internationales par le juge d'instruction et la convocation ou l'émission de mandats de justice à l'encontre de toute personne impliquée sera requise, a affirmé le procureur général d'Alger, Belkacem Zeghmati.

Le juge a eu à décerner plusieurs commissions rogatoires internationales à destination des autorités judiciaires suisses, italiennes et émiraties, a-t-il précisé dans un communiqué, cité par l'agence de presse APS. Il a sollicité l'accord des autorités judiciaires italiennes en vue de se déplacer personnellement à Milan dans le but de rencontrer ses collègues italiens en charge du dossier ouvert à leur niveau pour des faits similaires, a-t-il ajouté.

Le parquet d'Alger avait ordonné le 10 février l'ouverture d'une enquête sur une éventuelle affaire de corruption liée à des contrats entre le géant énergétique italien Eni et la compagnie pétrolière nationale Sonatrach, après l'ouverture d'une enquête sur la même affaire par le parquet de Milan. L'ancien ministre de l'Energie Chakib Khelil ainsi que Farid Bedjaoui sont au coeur de cette grosse machine à commission. Depuis son arrivée en 1999, jusqu’à son départ en 2010, révèle une source à El Watan, "il était au cœur du système de la corruption". Tullio Orsi, ex-PDG de Saipem Algérie, avait avoué une commission de 197,9 millions d’euros versée pour obtenir des marchés, expliquent nos sources, les commissions et les rétro-commissions ont été touchées par Farid Bedjaoui, le conseiller financier de Chakib Khelil.

En fait, le montant exact versé sur le compte de la société Pearl Partners LTD de Farid Bedjaoui, domiciliée à Dubaï, est de 198. 134 798 euros, soit 257 575 137 dollars, ajoute El Watan (*). Il faut savoir que Farid Bedjaoui est associé de Khaldoun Khelil, le fils de l’ex-ministre (dont l’épouse est également associée dans plusieurs sociétés domiciliées en Syrie, au Liban, Jordanie et en Egypte). Donc, entre Bedjaoui et Khelil, les relations sont étroitement liées aux affaires

Ce scandale pourrait avoir des prolongements au Canada, touchant également le géant de l'ingénierie SNC Lavalin. M. Zeghmati a indiqué que les informations sur la base desquelles l'action publique a été mise en mouvement provenaient des diverses commissions rogatoires internationales parvenues aux autorités judiciaires algériennes de la part de leurs homologues étrangères.

Le juge d'instruction en charge du dossier devait, en premier lieu, s'assurer du bien fondé de ces informations, de leur exactitude et de leur crédibilité, a-t-il précisé. Si l'identité des personnalités algériennes, ministre ou cadres de la Sonatrach, visées dans cette affaire, a été clairement portée à la connaissance de l'opinion publique par les organes d'information nationaux et étrangers, la loi algérienne n'autorise pas l'autorité judiciaire à le faire avant leur inculpation officielle, a encore dit M. Zeghmati.

Selon la presse algérienne, plusieurs hauts responsables, dont l'ex-ministre de l'Energie Chakib Khelil, démis de ses fonctions fin mai 2010 après avoir occupé ce poste durant dix ans, sont soupçonnés d'êtres impliqués dans la série de scandales de corruption au sein de la Sonatrach qui ont éclaté en janvier 2010 après le limogeage de son PDG, Mohamed Meziane.

R.N./AFP

(*) El Watan du 5 mars 2013

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Patrick Henry

Chabib Khelil et les 4 residences aux USA

1) Lewinsville RD ste 200 Mclean Virginia 22102

2) A old Dominion Drive Mclean Virginia 22101

3) Grosvenor PT Apt 1703 Rockville Maryland 20852 ($ 915000, 00)

4) Hunt club Drive Potomac Maryland 20854

Chakib Khellil 70s Najat 70s Khaldoun 30s Sina 40s

Ph # (301) 983............)

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Atala Atlale

@Laid Baiid. Si je comprends bien M. Chakib possédant un passeport US ne devrait pas être inquiété du fait qu'il serait sujet américain. Vous voulez dire qu' à ce titre il peut commettre n'importe quel délit ou crime. C'est un sujet qui relève du droit international et souhaiterais bien avoir un avis d'un spécialiste sur cette question.

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