La crise financière mondiale menace l’Algérie

La crise financière mondiale menace l’Algérie

Sujet d’actualité et de préoccupation majeure, principalement sur les places économiques mondiales, la crise financière tend à se mondialiser avec effets durables. «Elle va durer assez longtemps avec de graves conséquences économiques». Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, est catégorique quant à l’issue de cette crise qui a touché pour le moment les Etats-Unis et les pays développés. Suivront sur la liste des «contaminés», les pays émergents, Inde, Brésil et plus particulièrement la Chine. DSK, a estimé lundi que «la crise des marchés était devenue plus sérieuse et plus mondialisée» qu'il y a quelques semaines, et qu'elle «risque d'empirer», lors d'une conférence à Paris, au siège de l'OCDE, l’organisation de coopération et de développement économiques. Ce constat est également partagé par cette dernière qui évoque même la possibilité de «risques systémiques» créés par les grandes institutions en difficulté. Comprendre par là une probabilité d'occurrence et gravité d'un dysfonctionnement pouvant paralyser l'ensemble du système financier dans une vaste zone ou dans le monde entier, par le biais des engagements croisés, première étape avant des faillites en chaîne. Cela conduirait à un effondrement du système financier mondial. Les exemples les plus récents d’un tel scénario ont pour date 1973 avec la crise pétrolière qui a entraîné une forte inflation, 2001 et les attentats du 11 septembre 2001 ou encore 2007 et la crise des subprimes qui a trouvé son origine aux États-Unis, et qui s'est traduite par une défiance sur les marchés, et plus pratiquement, une crise de liquidité. C’est dire le degré d’alerte des institutions financières mondiales. Le secrétaire général de l’organisation, le mexicain Angel Gurria, «les nouvelles prévisions intermédiaires traduiront un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, en Europe et en Chine». En termes de riposte, il est suggéré «des réponses globales à une crise globale», selon DSK qui estimera que la difficulté est de convaincre la population du bien-fondé des réformes sur le marché du travail, l'ouverture des marchés des services ou la réforme budgétaire. Et, pour cela, dira t-il, il faut respecter la diversité des situations car la réforme peut emprunter des voies différentes selon les pays. Une vision qui s’oppose à la tentation qu'aurait Bruxelles d'une «approche uniforme» pour solutionner le problème. Cette crise financière «mondialisée» risque, à court terme, de frapper l’Algérie de plein fouet malgré les discours officiels qui se veulent rassurants. Un risque dont les effets se font déjà ressentir, selon Majid Aït Habbouche, enseignant-chercheur à l’université d’Oran, à travers une répercussion directe sur les prix des produits de consommation. «L’inflation a touché toutes les économies mondiales et notre pays ne fera pas exception», dira t-il. Des faillites en chaîne. Les effets de cette crise se manifesteront à travers les flux financiers avec la nature des taux de change «semi-flexibles» et se répercuteront sur la monnaie, les matières premières, les équipements et les bines de consommation. Même si le marché financier national n’est pas spécialement très important, l’économie algérienne sera davantage touchée par la faiblesse du dollar face à l’euro, conséquence directe de la dépendance des marchés mondiaux. L’Algérie grand pays importateur payera certainement le prix fort face à la crise financière qui menace les économies mondiales. Même l’accord d’association avec l’Europe est qualifié de «désavantageux à court terme» par notre interlocuteur. «Cet accord prendra toute sa pleine lorsqu’il sera lié à d’autres réformes du tissu économique national à l’image de la libéralisation des services, l’adhésion à l’OMC, le droit de propriété, le foncier et les réformes bancaires», expliquera Majid Aït Habbouche. Les solutions à cette menace résident entre autres dans la «maitrise du rythme des importations», dans le choix futur d’une monnaie d’échange autre que le dollar pour les hydrocarbures et dans une stratégie réformatrice de l’économie qui devra tendre vers la libéralisation du marché tout en sauvegardant le pouvoir d’achat du citoyen. Tout un programme!

Saïd Oussad (Le Financier)

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Commentaires (5) | Réagir ?

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rif

la banque al baraka se porte a merveille, et cela grâce a la contribution de l'une des personnes que vous dénigrer, laissez les gens intègres tranquille mr poitevin

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poitevin

J'ai voulu réagir sur la crise financière que vit le monde ces derniers mois et, qui ne constitue pas l'actualité de votre site ouvert. J'ai lu sur un quotidien algerien ces derniers jours que l'Algérie est protégée de cette crise et qu'elle n'en subira pas les impacts. j'ai envie de rire... puis, après réflexion, je me suis rendu compte que c'est vrai car, il n'existe pas de système financier en Algérie. les faillites bancaires de l'après guerre ont débuté en 2004 en Algérie avec la liquidation d'Al Rayan Bank de Madjid Nassou et de Mohammed RAMI qui se sont "PROTEGES' de cette faillite dont l'un est parti "LIQUIDER" la banque AL BARAKA. C'esr vrai dans la jungle, il n'ya pas de banques.

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