France : le citoyen sans frontières Stéphane Hessel s'est éteint

Stéphane Hessel
Stéphane Hessel

L'ancien résistant et diplomate français, auteur de «Indignez-vous !», s'est éteint cette nuit à l'âge de 95 ans. Ecrivain, Hessel était aussi un grand défenseur des sans-papiers en France. Stéphane Hessel était également le chef de la mission culturelle et universitaire française à Alger (1964-1968)

Stéphane Hessel, ancien résistant et diplomate français, auteur du livre Indignez-vous !, est mort dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 février à l'âge de 95 ans, a annoncé son épouse Christiane Hessel-Chabry. Ambassadeur de France, ancien résistant et déporté, Stéphane Hessel a mené une grande carrière de diplomate atypique et a connu une immense notoriété il y a deux ans, avec le succès phénoménal de son petit livre Indignez-vous !.

Au fil des ans, il a alterné les fonctions à l’ONU, concernant l’aide au développement, et des postes dans la haute fonction publique française touchant à la coopération. Ancien membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (1992-2005), il était resté très actif après sa retraite en 1983, notamment médiateur pour les sans-papiers en 1996-1997.

Né le 20 octobre 1917 à Berlin, arrivé en France à 7 ans, Stéphane Hessel était le fils de Franz et Helen Hessel, née Grund, qui inspireront, avec l'écrivain Henri-Pierre Roché, le trio «Jules et Jim» porté à l'écran par François Truffaut. Naturalisé français en 1937, normalien, diplômé d'études supérieures de philosophie, il est mobilisé en 1939 et rejoint les Forces françaises libres en 1941. Arrêté par la Gestapo, il est déporté en 1944 à Buchenwald.

A la Libération, il entame une carrière diplomatique comme détaché au secrétariat général de l’ONU (1946-1951). Il participe, au côté de René Cassin, à l'élaboration de la Déclaration universelle des droits de l’homme, sans en être rédacteur. Il est ensuite notamment conseiller au cabinet de Mendès-France (1954-1955), premier conseiller à Saïgon (Vietnam) (1955-1957), conseiller puis chef de la mission culturelle et universitaire à Alger (1964-1968). En 1975, alors conseiller du ministre de la Coopération, il échoue dans sa mission pour faire libérer Françoise Claustre, otage au Tchad.

Nommé président de l’Office national pour la promotion culturelle des immigrés, il est ensuite représentant permanent de la France auprès de l’Office des Nations-Unies en 1977. De 1981 à 1983, il est délégué interministériel pour les questions de coopération et d’aide au développement. Stéphane Hessel a aussi été membre de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (1982-1985), membre du Haut conseil à l’intégration (1990-1994) et du Haut-Conseil de la coopération internationale (1999-2003).

Grand officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-45, Rosette de la Résistance, il a publié Danse avec le siècle (1997), Dix pas dans le nouveau siècle (2002), Citoyen sans frontières (2008), Le Chemin de l’espérance avec Edgar Morin (2011), Engagez-vous (2011), livre d’entretiens avec Gilles Vanderpooten. 

 Promu grand-officier de la Légion d’honneur en 2006, Stéphane Hessel a des allures de vieux monsieur à l’ancienne. Affable, séducteur, d’une extrême courtoisie, il n’aime rien tant que se lever en fin de repas pour réciter du Baudelaire ou du Verlaine (il en connaît par cœur des centaines de vers). Mais il ne méconnaît pas non plus les joies de la politique : il a soutenu Michel Rocard en 1985, s’est présenté l’année dernière en position inéligible sur les listes d’Europe Ecologie, tout en restant membre du PS - aujourd’hui, il soutient à fond Martine Aubry, dont il est un ami.

En 2012, Stéphane Hessel et Albert Jacquard ont conjugué leurs voix pour lancer un appel contre l’arme atomique dans Exigez ! Un désarmement nucléaire total. Mais c’est son manifeste Indignez-vous! (Indigène), vendu depuis octobre 2010 à quelque 4 millions d’exemplaires dans le monde, qui en a fait une célébrité. Et le terme d'«indignés» a été repris par les manifestants, notamment en France, en Espagne et en Grèce. 

Avec AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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oziris dzeus

Boutef toujours là, Belkhad reste, saidan revient, et hessel part. Une connerie.