7 Français enlevés au Cameroun : pas de lien avec le Mali, estime Le Drian

Les soldats français poursuivent leur opération au nord-Mali
Les soldats français poursuivent leur opération au nord-Mali

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a estimé ce mercredi que l'enlèvement de sept Français au Cameroun n'était pas lié à l'opération Serval. L'intervention française au Mali toucherait d'ailleurs à sa fin.

La France ne veut pas voir en l'enlèvement de sept de ses ressortissants au Cameroun comme étant une réponse d'un groupe djihadiste à son intervention au Nord du Mali. L'hôtel de Brienne reste prudent. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a indiqué ce mercredi sur France 2 que le lien "n'était pas établi" entre l'enlèvement de sept Français au Cameroun et l'intervention française au Mali. 

Interrogé sur un lien entre le rapt de sept ressortissants tricolores,emmenés depuis au Nigeria, et l'opération Serval, Jean-Yves Le Drian a répondu: "On ne peut pas le dire. Nous estimons que c'estla secte Boko Haram qui a procédé à l'enlèvement, mais on n'a pas encore la signature, et là malheureusement la terreur succède à l'horreur. Cette secte, je pense que c'est Boko Haram qui est à l'origine, est en train d'enlever des enfants." 

Le lien entre cet enlèvement d'une famille française et l'intervention au Mali n'est cependant "pas établi" a répété le ministre de la Défense: "Mais la méthode, oui. Ce sont des groupes qui se réclament du même fondamentalisme, qui ont les mêmes méthodes que ce soit au Mali, en Somalie ou au Nigéria." Le Quai d'Orsay invite ses ressortissants à "quitter la zone au plus vite".

"Ces groupes menacent notre sécurité. Ils veulent faire vivre une zone de non-droit entre le Golfe de Guinée et le Soudan... Un très grand Sahel qui est une zone où se passent tous les trafics", a analysé le ministre. Le Quai d'Orsay invite d'ailleurs les ressortissants français qui se trouveraient actuellement dans l'extrême-nord du pays à "impérativement se mettre en lieu sûr et quitter la zone au plus vite". 

Boko Haram affirme combattre pour la création d'un Etat islamique. La secte comprendrait en réalité plusieurs factions avec différentes revendications. Les violences liées à Boko Haram et leur répression sanglante par les forces de l'ordre ont fait 3000 morts depuis 2009. "Assez rapidement nos premières unités reviendront" assure Le Drian.

Egalement questionné sur l'opération Serval en cours au Mali, le locataire de l'hôtel de Brienne a affirmé que celle-ci prendrait fin bientôt. "C'est la phase finale de la libération du Mali, en attendant que les forces françaises soient relayées par les forces africaines", a déclaré le ministre. Elle va "durer un certain temps". Des semaines? "Pas trop longtemps non plus, mais il faut sécuriser ce territoire, et là notre mission sera achevée", selon Jean-Yves Le Drian. 

D'après ce dernier, il s'agit de la partie "la plus difficile" de l'engagement français dans l'opération Serval, "parce que c'est le réduit de djihadistes et de toutes les bandes qui sont dans le secteur", "un vrai sanctuaire terroriste". "Les plus fondamentalistes, les plus durs et les organisés sont là (...). Les combats sont très violents, hier, peut-être encore aujourd'hui" a concédé l'ancien député-maire de Lorient. Un deuxième soldat français est mort au combat.

Interrogé sur la date d'un retrait des forces françaises, le ministre de la Défense a estimé qu'"assez rapidement nos premières unités reviendront. Je ne veux pas donner de date, mais c'est une question de semaines". Jean-Yves Le Drian a conditionné ce début de retour à un déploiement effectif des forces africaines de la Misma (mission internationale de soutien au Mali), mais celles-ci "ne sont pas en situation" pour l'instant de prendre le relais des forces françaises, a-t-il relevé. 

Avec AFP

Plus d'articles de : L'actu en Algérie et ailleurs

Commentaires (0) | Réagir ?