Dilemme, quand même, qui accentue le drame !

Dilemme, quand même, qui accentue le drame !

Les jeunes n’ont pas la nostalgie que les anciens ont pour une période nantie. Pour les vieux, c’était biens vécue, mais pour les rejetons, pas du tout convaincus.

Les mœurs changent et les jeunes plongent. Certes, regrettable que des formes de civilité soient jetables. Mais aussi, regrettable qu’elles soient mal mises à table. Qui disait mieux alors ? Les jeunes ou les ténors ? Les anciens fébriles, qui voient la progéniture incivile. Ou bien, les bambins insatisfaits qui soutiennent n’avoir rien reçu. Dilemme, comme même, qui accentue le drame !

Maintenant que les vieux se fâchent, et les jeunes désapprouvent les patriarches, la guerre des politesses, s’ouvre sans cesse. Le vieux guette et le rejeton projette. Le patriarche surveille, le fiston fait pareil. La politesse part alors en fumée, toute transformée et sombre dans l’extrême folie. Dilemme, quand même, qui accentue le drame !

Le bonjour chaleureux passe au geste silencieux. L’amabilité expressive devient une chaleur explosive. Le salut trépasse et le bienvenu se casse. Chacun pour soi, dans une logique sans foi. Le vieux, c’est la solitude qu’il côtoie, le jeune c’est le sou qu’il prévoit. Le barbon a froid et le fiston ferme la voie. Il conteste le roi qui est un vieillard malade au coin. Dilemme, comme même, qui accentue le drame !

Le barbu et la femme toute nue

Un fanatique barbu voit une femme toute nue. Il accourt vers elle et la couvre de son linceul : un « qamis » transparent qui ne cache pas le corps arrogant. Devant cette intolérance, le barbu court dans tous les sens. Oh la chaire dorée incite à commettre le péché ! Il oublie Dieu, alors il braque les yeux. D’un geste, il s’apprête à passer à l’acte. Forniquer en plein jour et goûter aux délicates savoures. Il fornique alors tout en priant le Seigneur.

Soudain, une voix féminine, dire douce et presque divine, l’appelle par son nom, sans résonance ni ton. Il sursaute, et devant, il affronte une ombre toute sombre. Une silhouette, terriblement faite, toute enveloppée de noir, sans couleur ni pouvoir. Soit un objet maniable, à la merci du diable ! Des pieds à la tête, c’est ainsi qu’elle est toujours couverte, même aux moments intimes qui appellent quelques maximes, et quelques gestes sublimes.

C’est l’heure du devoir qui est toujours obligatoire, rappelle la voix qui s’est déjà éloignée au coin. Mais cette fois, le barbu se renvoie. Il saisit aussitôt son linge, le "qamis" de l’autre âge. Il le déchire en lambeaux, puis en petits morceaux. Idem pour l’enveloppe incolore, de sa moitié toute d’accord. Et là, il découvre un inestimable trésor !

Le wali arrive, les valets s’activent

Quand le wali arrive, les valets s’activent. Mais aussi, ils se salivent. De la bassesse, ils déroulent pour sauver la face qui coule. Alors, au centre de la foule, des discussions se dégringolent. L’un parle à l’officiel au nom d’un panel, qu’en réalité il représente mal. L’autre explique le travail ou la trouvaille, pourtant qui déraillent. Les valets s’emparent de l’invité hors pair, qui se conforte dans une posture trop forte.

A la périphérie de la foule, des figurants tiennent rôle. Ils sont tout sourire, pour l’argent qu’on vient de leur offrir. Ils applaudissent et clament pour que personne ne réclame. Tout va bien et ça renforce les liens. Les valets gagnent alors des points et l’officiel est déjà loin.

Le lendemain quand le valet est rencontré, il est entièrement interpellé. Dans sa région, pour sa basse position, il se fait insulter puis terriblement offensé. Tout de même, malgré ce qui se trame, le valet demeure de fer. La honte pour lui, n’est qu’une habitude bien ancrée.

Zoubir Zerarga

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