Mali : le président Traoré disposé à discuter avec le MNLA

Diouncounda Traoré.
Diouncounda Traoré.

Dans un entretien accordé à France 24 et RFI, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré rejette toute discussion avec les djihadistes liés à Ansar Dine mais se dit prêt à négocier avec les Touareg du MNLA.

Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, interrogé par France 24 et RFI, rejette tout dialogue avec le MIA (Mouvement islamique de l'Azawad), issu d’une scission au sein du mouvement djihadiste Ansar Dine, mais envisage des négociations avec les autonomistes touaregs du MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad).

"Avec les derniers développements auxquels nous avons assisté, il est évident qu’Ansar Dine s’est disqualifié, n’est plus éligible au dialogue, quel que soit par ailleurs le masque que certains d’entre eux ont décidé de porter désormais. Cette histoire de MIA (Mouvement islamique de l'Azawad) ne correspond à rien du tout", affirme le chef de l’État malien par intérim, alors que les militaires français prennent position autour de Kidal, grande ville du Nord-Mali qui reste aux mains du MIA et du MNLA.

En revanche, Dioncounda Traoré est ouvert à des discussions avec le MNLA : "Le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations susceptibles d’aboutir, c’est le MNLA, à condition qu’il renonce à toutes ses prétentions territoriales et qu’il accepte de s’intégrer au Mali définitivement et qu’ensemble, nous cherchions la solution dans la démocratie, dans la décentralisation et dans le développement", affirme le président.

Exigences du MIA

"La France est pour l’instant dans une position de "bonne intelligence avec les Touareg", selon les termes du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui précise : "Nous sommes dans une situation particulière à Kidal". Alors que jusqu'à présent, des soldats maliens ont accompagné les militaires français dans leur offensive contre les groupes islamistes à Gao et à Tombouctou, les Français sont seuls à l'aéroport de Kidal, où ils sont pour l'instant bloqués par une "tempête de sable", selon Paris.

En manoeuvrant seule à Kidal, l’armée française répond ainsi à la demande de MIA, qui a exigé que "l'armée malienne et les forces de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) ne pénètrent pas sur le territoire de l'Adrar des Ifoghas, région de Kidal, avant qu'une solution politique ne soit trouvée".

Les exactions contre des Touareg et des Arabes, considérés comme proches des islamistes, constatées lors de la progression de l’armée malienne vers Gao et Tombouctou, "ne sont pas du ressort de l’armée malienne", assure le président par intérim Dioncounda Traoré.

"Vous avez pu constater que même lors des scènes de pillages auxquelles nous avons assisté, l’armée malienne était là pour dire aux populations : ne pillez pas, évitez les amalgames", affirme-t-il sur France24 et RFI. Les militaires maliens "ne sont pas là pour se venger ou mener des représailles. Ils sont là pour une cause nette et claire : reconquérir notre territoire, faire en sorte que notre pays retrouve la paix et une vie constitutionnelle normale. Ce n’est pas une guerre contre une ethnie, contre les Touareg, les Soninkés, les Songhaï. Au Mali, ce genre de problème n’existe vraiment pas."

RFI/France24

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