Extradition de Khalifa : qui ment ?

Hier, au tribunal de Wesminster à Londres où un juge britannique a entamé l’examen de la demande d’ extradition de Moumène Khalifa vers l’Algérie, Hugo Keith, un des membres du collectif d’avocats représentant le ministère algérien de la Justice , a fait une révélation fracassante en affirmant que la requête date du 24 octobre 2007 ! C'est-à-dire il y a à peine 5 mois ! C'est-à-dire huit mois après la requête française ! Pourquoi ce retard ? Or, les autorités algériennes ont toujours soutenu que la demande d’extradition de l’Algérie datait de plus longtemps, des sources judiciaires ayant même affirmé, samedi dernier, qu’elle remontait à 2004, conformément à un mandat d’arrêt international lancé contre l’ex-golden boy — déjà réfugié dans la capitale britannique — pour fraude, blanchiment d’argent, criminalité transnationale, vol et fuite.

Selon ces sources, la requête qui a obtenu l’aval de la justice britannique en décembre dernier, a été renouvelée en 2006, suite a la signature de l’accord d’extradition entre l’Algérie et le Royaume-Uni. La lenteur dans l’examen de la recevabilité de la demande de la justice algérienne par les magistrats anglais tranche avec la promptitude qui a distingué le traitement d’une requête similaire présentée par la France. Le 5 mars 2007, le tribunal de Nanterre en Seine-Saint-Denis, dans la région parisienne, délivrait un mandat d’arrêt européen contre Khelifa. 15 jours plus tard, la brigade économique de Scotland Yard interpellait le mis en cause. Mis en liberté provisoire, le patron déchu est retourné très vite en prison. Moins de six mois plus tard, le 27 août 2007, le juge Antony Evans du tribunal de Westminster donnait son accord pour l’extradition du détenu vers la France. Khelifa devait être entendu par la justice française dans le cadre d’une information judiciaire sur la banqueroute frauduleuse de l’empire éponyme et de ses filiales domiciliées en France. Mais à l’évidence, cette éventualité est désormais lointaine. De fait, la recevabilité de la demande de livraison de Khalifa à l’Algérie, sursoit la décision de le remettre à la justice française.
Mais quelqu’un ment… Qui ?

L.M.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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hamza baroudi

qu'il soit à londres ou à bangdok ou à nouakchot, peu importe! l'essentiel est qu'il soit hors d'état de nuire...

ceux qui doivent aussi payer et ne le font pas encore, le feront un jour dans ce monde ou dans l'autre...