Des militants anticolonialistes français honorés par l’Algérie

Jacques Vergès.
Jacques Vergès.

Des militants anticolonialistes français, parmi lesquels d’anciens avocats du Front de libération nationale (FLN), ont été honorés mardi par l’Algérie pour leurs "nobles actions" envers la cause nationale et leur engagement en faveur du combat libérateur du pays.

Une attestation de reconnaissance ainsi qu’une médaille honorifique leur ont été remises, au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, par le consul général d’Algérie à Paris, M. Rachid Ouali, lors d’une cérémonie célébrant la double fête du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954 et du cinquantenaire de l’indépendance nationale.

Parmi les personnalités distinguées par le chef de l’Etat figure Me Jacques Verges, célèbre avocat dans l’hexagone. Cet avocat anticolonialiste avait milité, sous le nom de guerre de Mansour, pour le FLN en défendant ses combattants, dont l’emblématique Djamila Bouhired, qui avait été arrêtée par les paras français, torturée puis jugée et condamnée à mort pour "attentats à la bombe" en Algérie.

Visiblement ému par la distinction, l’octogénaire s’est félicité d’une "marque de fraternité qui le touche beaucoup". "Que cela intervienne cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie me fait beaucoup plaisir car cela prouve que le lien de fraternité est durable" avec le pays, a-t-il indiqué à l’APS, à l’issue de la cérémonie.

Sa consoeur Nicole Rein, ancienne membre du collectif des avocats du FLN, s’est dit "heureuse" d’avoir fait le "bon choix" dans son engagement militant. "A cette époque-là, ça me paraissait évident du moment où les Algériens qu’on disait Français n’avaient pas les mêmes droits. Pour moi, il ne pouvait y avoir des Français de première zone et d’autres de seconde zone", a-t-elle confié.

"Porteuse de valise" dans le réseau Jeanson et résistante communiste, Anne Leduc a fait part de sa "très grande joie" de ce sentiment d’avoir "fait le bon choix" en militant aux côtés des Algériens pour leur indépendance. "Pour moi, c’était plus qu’un choix, une obligation", a-t-elle dit.

Dans son allocution, le consul général d’Algérie à Paris a salué, en chacun des récipiendaires, l’Algérie combattante qui avait un ami cher, une soeur ou un frère de lutte. "Vous avez été parmi ceux et celles qui avaient compris qu’aider l’Algérie à recouvrer sa liberté et sa souveraineté n’était pas, ne pouvait pas être, se dresser contre la France des Lumières, mais bien de se placer dans le mouvement du monde et mettre fin à la folie des hommes qui conduit à emprisonner, à assassiner, à exécuter d’autres hommes et femmes pour les maintenir sous le joug colonial", a-t-il lancé, en présence d’anciens moudjahidine, de représentants de l’ex Fédération de France du FLN et de militants anticolonialistes.

APS

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