Alors que le débat sur le projet d’amendement de la loi sur les hydrocarbures était clôturé, le groupe parlementaire du FLN a annoncé le retrait des amendements qu’il avait soumis. À coup sûr, cela est annonciateur d’un vote bloqué sur le texte, sinon à quoi rimerait un tel retrait ? Quel peut être ce vote en bloc de l’amendement de la loi 07-05 de février 2005 ? Difficile de présager. Les ministres FLN se sont rebellés devant leur bureau politique, et ont pris position dans le camp adverse à Belkhadem ; par contre le groupe parlementaire a apporté son soutien à l’actuel secrétaire général. Alors, faut-il voir dans le retrait des amendements un bon ou un mauvais présage pour le gouvernement ? Réponse le 21 janvier.

Le groupe FLN à l’APN s’est-il rapproché de la position du FFS qui refuse de débattre du texte soumis par Youcef Yousfi ? Dans ce cas, le groupe parlementaire du FLN exprimera un vote qui sanctionne l’exécutif ou se retirera de la séance prévue pour l’adoption. L’autre hypothèse envisageable serait que le retrait des amendements est un soutien global au projet d’amendement ; mais cette hypothèse signifiera-t-elle un lâchage de Belkhadem ou la consolidation de sa position ? À ce niveau des choses, il faut jouer aux devins.

En tout état de cause, nous sommes devant une illustre magistrale du peu de sérieux avec lequel l’establishment politique algérien traite de questions stratégiques qui engagent les intérêts stratégiques de la nation. Pourquoi présenter des amendements, s’ils ne sont pas fondés ? Et pourquoi les retirer s’ils le sont ? Un questionnement quelque peu décalé lorsqu’il se rapporte aux démembrements d’une bureaucratie pourrie jusque-là moelle dont les prises de position sont guidées par le partage du butin de la rapine que par la préservation de l’intérêt national.

Mohand Bakir