L’avocat de l’ex-milliardaire Moumène Khalifa, Ben Brandt, dont le client comparaissait ce mardi devant le tribunal de Wesminster à Londres, a empêché l’extradition de son client vers l’Algérie et forcé le juge londonien à reconnaitre que « le dossier Khalifa est complexe et demande des examens plus approfondis ».

« Cette demande d’extradition n’est rien d’autre qu’un réquisitoire du procureur qui a condamné mon client à la peine perpétuelle en mars 2007, a dit l’avocat. Ce n’est pas un document qui émane de la justice, c’est un décret du gouvernement ».

Très attentif aux différentes plaidoiries, le juge a admis à la fin de la séance que l’affaire est compliquée et a demandé une étude plus poussée. Il a même suggéré à la défense de présenter des témoins si elle en dispose.

Le magistrat a clos la séance en fixant la date de la prochaine audience au 1er avril à 10 heures. Cette fois-ci, Khelifa pourra suivre les débats à partir de sa cellule via une téléconférence.

D’ores et déjà, les observateurs doutent que Moumène Khalifa soit extradé vers l’Algérie.

« Moumène Khalifa ne sera jamais extradé vers l’Algérie, a affirmé aux Ben Brandt à la fin de l’audience, et ce pour trois raisons : parce que la demande algérienne n’obéit pas aux normes juridiques en vigueur, parce que l’Algérie ne peut pas garantir un procès équitable et parce que les prisons algériennes et le traitement des détenus en Algérie ne répondent pas aux critères universels de respect des droits de l’homme. »

La partie algérienne était présente en force à ce procès : Outre les avocats de la défense et de la partie civile, les représentants du département de Tayeb Belaïz dont le directeur des affaires juridiques ainsi que des responsables de l’ambassade d’Algérie à Londres étaient présents à l’audience.

L.M.