Affaire de corruption à la Sofiemca : le ministre de la Justice sollicité

Mohamed Bentabet, ancien divisionnaire à la retraite.
Mohamed Bentabet, ancien divisionnaire à la retraite.

Lorsque dans un Etat maladroit, la gabegie, la corruption, la complicité et l’injustice riment ensemble...

Le temps des pharaons

J’ai longtemps hésité à vous écrire depuis votre nomination dans le nouveau gouvernement Sellal et j’ai enfin décidé de vous adresser ma présente lettre. J’ai hésité parce que j’avais déjà adressé plus d’une vingtaine de lettres entre 2006 et 2011 à votre prédécesseur au sujet des exaspérations, des excès judicaires et de l’absolutisme dégradant constatés et relevés dans l’affaire Sofiemca à Mostaganem à mon dépend et au dépend du Trésor public, il ne m‘a jamais sérieusement répondu, pire encore, au siège du ministère de la Justice un honnête et haut cadre dont je terrais le nom m’a reçu et il m’a textuellement dit : "Dans l’affaire Sofiemca il y a un grand Pharaon derrière et contre lequel on ne peut rien faire, multiplie les prières Monsieur Bentabet et compte sur le bon Dieu pour te sauver, il est ton seul garant". J’ai bien compris à l’époque, je n’avais pas besoin d’un dessin. Et si j’ai décidé aujourd’hui de vous écrire c’est parce que j’ai reçu la certitude et je suis convaincu que vous êtes un homme sage, intègre, juste et loyal, le "Omar Ibn El-khattab, El-Farouk" de notre ère et que vous-même vous avez dénoncé la corruption qui gangrène le pays en entier et l’affaire Sofiemca à Mostaganem est une grande affaire de corruption qui a éclaboussé plusieurs personnalités dans des secteurs stratégiques et notamment celui des banques de la douane et de la justice.

Je vous fais confiance Monsieur le ministre de la Justice pour réétudier le dossier Sofiemca à Mostaganem ou tout au moins de le suivre afin de mettre définitivement un terme à l’autorité oppressive et opprimante de la chambre d’accusation de Mostaganem autant complaisante avec Sofiemca autant sévère avec moi, qui m’a arbitrairement accusé et trainé dans la boue et m’a jeté en prison pour assouvir l’instinct de la mafia des riches. Séjourner en prison est synonyme de délinquance et j’ai séjourné en prison en tant qu’innocent au moment où les délinquants liés à l’affaire Sofiemca sont protégés et courent toujours. J’ai aussi subi des menaces et des intimidations de la part du PDG de la Sofiemca. "Je ne suis pas seul, j’ai des hommes avec moi", martelait-il sur mon bureau. "Et tu vas le regretter très cher ton rapport et tu vas payer" me disait-il. Il avait raison, c’est toute une fratrie qui s’est mis à mes trousses, je suis devenu l’homme à abattre. On a même évoqué devant moi les noms de très hautes personnalités du pouvoir pour me faire peur, les noms de très grands avocats de renommée proche du pouvoir interviennent dans le dossier pour défendre le PDG de la Sofiemca, d’énormes moyens ont été déployés pour me faire taire. Je devrais me soumettre docilement au diktat du clan en m’interdisant toute sortie médiatique qui pourrait les stigmatiser. Le PDG de la Sofiemca utilise l’appareil judiciaire et ses relations privilégiées comme moyens de pression et d’oppression pour me terroriser et ce, à chaque fois qu’il en a envie, qu’il le désire ou qu’il le souhaite et j’ai fait l’objet de trois condamnations fantaisistes pour diffamation pour mes écrits, après avoir rédigé de simples mémoires ou requêtes pour me défendre auprès de la chambre d’accusation au moment où toutes mes plaintes contre lui sont systématiquement rejetées. Même en déposant plainte à la cour de Mostaganem on me reçoit comme un accusé et ma plainte est classée sans suites et jetée aux oubliettes.

Aucun magistrat n’ose contrarier le PDG de la Sofiemca au moment où le même magistrat m’interpelle outrageusement. Le même magistrat qui s’est empressé de me condamner à la prison pour diffamation pour le contenu d’un mémoire que j’ai remis à la chambre d’accusation pour étayer mon procès verbal, le même magistrat et le même jour innocente le PDG de la Sofiemca de la dilapidation de 700 milliards. Le juge utilise tous ses pouvoirs en face du vieux et honnête gabelou innocent que je suis, et soudain il perd tous ses pouvoirs en face d’un intouchable soutenu par la puissante mafia politico-financière corrompue. 

Les faits maintenant

Les faits de l’affaire Sofiemca remontent au mois de février 2001 lorsqu’ en ma qualité de divisionnaire des douanes et enquêteur assermenté et dans le cadre des dispositions légales prévues par l’article 136 du code des douanes, j’ai procédé au contrôle de l’entrepôt Sofiemca importateur à l’époque de véhicules de marque Volkswagen. Le constat était à l’époque catastrophique. Sur 1548 véhicules importés et non dédouanés qui devraient être sous surveillance douanière au sein de l’entrepôt sous douane agrée, seuls 55 véhicules s’y trouvaient, 1493 véhicules étaient stationnés sans aucune autorisation dans un endroit subreptice, pirate et clandestin, éloigné de 10 km de l’entrepôt agréé par l’administration des douanes et de là, le sieur concessionnaire indélicat a commercialisé plus de deux cent véhicules sans aucune formalité douanière.

Des centaines de véhicules non dédouanés vendus à des clients arnaqués et floués au courant de l’année 2000 continuent à ce jour de circuler illégalement à travers tout le territoire national sous immatriculation dite provisoire - 00-27- valable 45 jours échue depuis 12 années. Un procès verbal de constat des douanes dument établi a été rédigé le 12 septembre 2001 par une commission ad oc compétente composée de cinq membres et dont je faisais partie en tant que simple membre ; procès verbal établi dans le cadre de l’article 252 du code des douanes et transmis à la justice avec dépôt de plainte le 17.09.2001 avec toutes les preuves requises accompagné d’un procès verbal d’audition sur lequel le PDG contrevenant de la Sofiemca reconnait les faits qui lui sont reprochés.

En mai 2002, le PDG contrevenant est député au parlement. Puis en 2003, il est directeur de la campagne électorale du futur président de la République, et le 16 décembre 2003, c'est-à-dire trois années après l’établissement du procès verbal des douanes et contre toute attente il dépose plainte contre moi alors que je suis à la retraite et pour un procès verbal que nous avons rédigé à cinq. Une plainte au contenu nanti de mensonges qu’aucun véhicule ne manquait ou qu’il était absent le jour du contrôle avait-il dit en forgeant le mensonge. Une fois sa plainte entre les mains de la justice à Mostaganem nous allons traverser une longue période d’hibernation calculée pendant laquelle le PDG de la société Sofiemca incriminée va dédouaner plusieurs véhicules litigieux avec la complicité manifeste de cadres des douanes impliqués dans l’affaire dont le receveur des douanes et le directeur régional des douanes technique et de magistrats en charge du dossier. Une instruction judicaire bancale qui va perdurer toute une décennie, ce qui va permettre au concessionnaire contrevenant verbalisé Sofiemca de régulariser une bonne partie des véhicules litigieux repris sur le contentieux douanier de 12 septembre 2001 avec une complaisance manifeste au niveau du service des douanes et de la justice en charge du dossier.

La chambre d’accusation de Mostaganem, après lui avoir laissé tout le temps nécessaire pour remédier en toute quiétude à sa situation conflictuelle et délictuelle. Le 22.06.2010, elle renverse désormais les rôles et me renvoie bizarrement moi tout seul devant la cour criminelle pour le procès verbal de constat du 12 septembre 2001, le seul que j’ai contribué à sa rédaction, pour une drôle d’accusation folklorique et fantaisiste qu’elle est la seule à voir, de faux et usage de faux dans le procès verbal des douanes, seul parmi la commission des cinq. Un arrêt de renvoi arbitraire qui reprend les mensonges colportés par Sofiemca et qui ne reflète pas la vérité des faits que les 1493 véhicules n’étaient pas dans l’entrepôt agréé, et je réitère ma demande du 12 août 2006 et j’insiste pour l’envoi d’une commission d’enquête indépendante dirigée par un inspecteur général de la justice.

Avec une procédure entachée de nullité pour ne pas dire de faux, appuyée par un expert maison et un expert taulard que la chambre a désignés, couronnée par un arrêt fantaisiste, je suis renvoyé arbitrairement aux assises à la place du concessionnaire contrevenant, non pas parce que j’ai fauté mais parce que la chambre a prématurément décidé ce renvoi et elle est allée jusqu’au bout de ses desseins. Ils veulent faire croire que je suis responsable de sa déconvenue et de sa déconfiture. La réalité veut que les 1493 véhicules étaient parqués illégalement dans un lieu subreptice, pirate et clandestin non agréé et dont j’ai fait mention dans mon rapport en février 2001 et je le réitère aujourd’hui. Voilà le crime que la chambre a dissimulé, le temps d’une décennie Monsieur le ministre. Les témoins à charge contre le concessionnaire Sofiemca dont j’ai cité les noms n’ont jamais été entendus. La vérité fait peur à Mostaganem et on veut l’étouffer, seuls 55 véhicules étaient dans l’entrepôt agréé par le service des douanes et 1493 véhicules étaient dispersés dans la nature, une partie dans un parc isolé non agréé. Les complices qui ont bénéficié des largesses du sieur concessionnaire indélicat, je les connais tous, ils n’ont jamais été inquiétés et j’ai la nette conviction qu’il y a deux justices à Mostaganem : l’une pour les intouchables nantis toujours victimes et l’autre pour les indigènes nécessiteux toujours coupables.

Le concessionnaire indélicat Sofiemca et ses nombreux acolytes qui ont mis le pays à genoux, bénéficient d’un droit de véto permanent de sorte qu’aucune plainte contre lui ou contre ses protégés ne passe. Même mes plaintes contre certains journalistes "Baltagia", mercenaires ou serviles qui sanctifient et font l’éloge du PDG de Sofiemca et me blasphèment à volonté sont classées. Monsieur le ministre qui est ce personnage mystique qui fait tant trembler l’appareil judiciaire en entier, ce pharaon dont on m’a parlé au ministère de la justice qui a lancé sa bénédiction urbi-orbi sur le PDG de la Sofiemca et a décrété ma mise à mort ?

Monsieur le ministre de la Justice, votre justice, j’allais écrire votre injustice a failli à sa mission à Mostaganem qui est de rendre justice, elle a failli non pas par incompétence ce qui aurait pu lui accorder le bénéfice des circonstances atténuantes mais elle a failli parce qu’elle a abdiqué devant la mafia des intouchables liés au clan du pouvoir. La chambre qui est souveraine pour imposer la loi, elle a imposé son diktat pour semer le désarroi. Elle a adopté une position douteuse et surprenante unique dans les anales connues de la jurisprudence et un gueux , indigène de mon espèce n’a aucune chance de faire valoir ses droits et de s’en sortir indemne, ils n’ont aucun intérêt avec moi si ce n’est ma loyauté et mon amour envers ma patrie, ma piété et mon éducation exemplaire qui ont fait de moi un personnage respecté de tous et surtout sans peur et sans reproche. Toute cette mascarade a pour seul but de rempiler de nouveau les comptes vides de Sofiemca et autres sociétés d’un groupe fantôme dépourvu de tout statut juridique qui a déjà dilapidé 3000 milliards en dinars et en devise et pour se départager ensuite le pactole et je suis le bouc émissaire tout désigné. Pour certains magistrats zélés à Mostaganem je suis un repris de justice tel qu’il ressort sur leurs arrêts de jugement pour avoir écrit deux petites lettres au président de la République et une requête à la chambre d’accusation dénonçant la grande corruption et que le PDG de la Sofiemca a exploité contre moi en déposant plainte pour diffamation alors qu’il a orchestré à mon encontre un tapage médiatique sans précédent , sans jamais être inquiété par la même justice, malgré mes dépôts de plaintes fondées. 

Monsieur le ministre, l'Etat de droit prôné et promis par le président de la république, cet Etat de droit si cher au président de la République, cet Etat de droit dont rêvait le président de la République et tous les Algériens, c’est un véritable fiasco, au lieu d’un Etat de droit, nous sommes en présence d’un Etat maladroit et corrompu jusqu’à la moelle épinière.

Monsieur le ministre de la Justice, je suis persécuté par l’injustice à Mostaganem. Faites quelque chose, Dieu vous le rendra. Le PDG de la Sofiemca et ses acolytes spécialistes du grand marché informel, du blanchiment et surtout de la dilapidation des deniers publics devraient rendre compte devant la justice si justice il y a, quant à moi l’irréprochable gentil goyim, le combat continue, résister, résister à la mafia corrompue et à l’arbitraire et à l’injustice.

Mohamed Bentabet

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Commentaires (4) | Réagir ?

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amina salami

merci bien pour les informations

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rezki AADI

pauvre nigaud!il se croit en europe!

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